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Actualités - CHRONOLOGIE

Opposition - Une foule impressionnante de personnalités et de partisans a assisté à la messe en mémoire des martyrs FL à la basilique de Harissa Sethrida Geagea appelle Kornet Chehwane à renforcer sa cohésion pour faire face aux échéances (photo)

C’est en présence d’un large éventail de responsables politiques, de représentants de la société civile, et d’une foule dense de partisans – estimée par les sources des Forces libanaises à près de 40 000 personnes – qu’a été célébrée hier, à midi, en la basilique Notre-Dame du Liban, à Harissa, la messe traditionnelle en mémoire des 5 000 martyrs des Forces libanaises (incluant les martyrs Kataëb et du PNL) tombés durant les quinze années de guerre. Pour la deuxième année consécutive, la cérémonie religieuse était placée sous l’égide du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Dans le message qu’il a adressé à cette occasion aux familles des martyrs, le patriarche maronite a rendu hommage au sacrifice des martyrs FL, appelant à « la libération de tous les prisonniers opprimés et détenus injustement, et à leur tête le Dr Samir Geagea ». De son côté, Mme Sethrida Samir Geagea a prononcé un discours dans lequel elle a invité le Rassemblement de Kornet Chehwane à renforcer sa cohésion politique pour faire face aux échéances et aux dangers actuels. L’office divin a été présidé par Mgr Choucrallah Harb, représentant le cardinal Sfeir. Les FL avaient mis en place pour l’occasion un important service d’ordre. Du fait du déferlement des délégations populaires, qui a commencé dès les premières heures de la matinée, les automobilistes ont eu du mal à se frayer un chemin jusqu’au lieu de la cérémonie. L’intérieur de la basilique (qui compte non moins de 5 000 places) était bondé des familles des martyrs, d’une part, et des personnes conviées, d’autre part. La plupart des ténors de l’opposition ainsi que plusieurs députés et personnalités indépendantes étaient présents, notamment, le président Amine Gemayel, les députés Nayla Moawad, Farès Souhaid, Mansour Ghanem el-Bone, Neematallah Abinasr, Henry Hélou, Pierre Gemayel, Antoine Ghanem, Fouad el-Saad, Ghassan Moukheiber, Nabil Boustany, les anciens députés Michel Sassine et Edmond Rizk, le leader du PNL, Dory Chamoun, l’ancien leader du parti Kataëb, Élie Karamé, le général Nadim Lteif (représentant le courant « aouniste »), Mme Solange Gemayel, Nadim Béchir Gemayel, Samir Abdel Malak, Chakib Cortbaoui, Rafi Madayan, Élias Abou Rizk et Hikmat Dib. On notait également la présence d’une large délégation du courant « aouniste » et du Mouvement réformiste kataëb (du président Gemayel), ainsi que de nombreux responsables syndicaux et présidents de municipalités. Les façades intérieures de la basilique étaient recouvertes, sur toute leur hauteur, de gigantesques banderoles bleues sur lesquelles étaient inscrits les noms des 5 000 martyrs des FL, des Kataëb et du PNL. Deux grands portraits du président-martyr Béchir Gemayel et de Dany Chamoun étaient placés à proximité de l’autel. À l’extérieur, une foule impressionnante de partisans, déployant une marée de drapeaux FL et brandissant une multitude de portraits du patriarche Sfeir, du président Béchir Gemayel et de Samir Geagea, s’était rassemblée sur la grande place et dans le périmètre de la basilique, en sus des routes menant à Harissa. Dès le début de la matinée, les délégations populaires ont commencé à affluer des quatre coins du pays, du Liban-Nord (notamment de Becharré, Zghorta et Batroun), de Zahlé, de Deir el-Ahmar, de Jbeil, du Kesrouan, de Baabda, de Aley, du Chouf, de la région de Jezzine et de plusieurs villages frontaliers du Liban-Sud. Après la lecture de l’Évangile, Mgr Youssef Tok a donné lecture du message du patriarche maronite qui a d’abord évoqué le souvenir des « martyrs des Forces libanaises qui sont tombés, victimes des guerres qui leur ont été imposées ». « Nous sommes confiants que leur sacrifice ne sera pas vain car c’est grâce aux sacrifices consentis par les citoyens que les patries évoluent et deviennent prospères, a souligné le cardinal Sfeir. L’histoire de notre pays apporte la preuve que ses fils, toutes confessions et tendances confondues, n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger pour servir la patrie, même si chaque fraction a sa propre vision politique. Notre espoir est grand que ces sacrifices porteront en définitive leurs fruits et aboutiront à une entente et à une paix permettant aux Libanais de s’unir pour sauvegarder leur patrie. » Et le patriarche maronite de poursuivre : « Nous joignons nos prières aux vôtres et nous demandons au Tout Puissant d’inspirer les responsables afin qu’ils libèrent tous les prisonniers opprimés et détenus injustement, et à leur tête le Dr Samir Geagea. » Le rôle de Kornet Chewhane À l’issue de la cérémonie religieuse, Mme Geagea s’est dirigée vers l’entrée de la basilique pour s’adresser à la foule de partisans FL. Elle a commencé par exprimer ses remerciements et son soutien total au patriarche Sfeir et à l’Assemblée des évêques maronites, « qui conduisent avec sagesse le processus de recouvrement de la souveraineté, de la liberté et de la dignité nationales ». Après avoir évoqué le souvenir des martyrs et du président Béchir Gemayel (ovation), elle a déclaré : « Samir Geagea va bien, mais c’est le Liban qui ne va pas bien. Samir Geagea va bien dans sa cellule souterraine de trois mètres de long sur deux mètres de large qui ne reçoit ni le soleil ni l’air pur (…). Le “hakim” (Samir Geagea) va bien, mais il souffre car le Liban souffre. Dans sa cellule souterraine, il souffre car il sent ce que ressent chaque famille atteinte par la pauvreté et touchée par l’exil et l’émigration. Le “hakim” a conscience du fait que, pour certains, la guerre n’est pas terminée (…). Il joint sa voix à la vôtre pour crier haut et fort qu’il est grand temps de mettre un terme aux arrestations, aux pressions et aux atteintes aux libertés qui visent tous les jeunes engagés. » Mme Geagea a, d’autre part, réclamé la réalisation des revendications suivantes : – la libération de Samir Geagea ; – l’élaboration d’une nouvelle loi électorale qui permettrait une juste représentation des Libanais, résidents et émigrés ; – le retour à l’esprit du document de Taëf dont la pierre angulaire est l’entente nationale. Cela nécessite de tourner la page de la guerre qui se poursuit aujourd’hui par d’autres moyens, les chrétiens étant forcés d’adopter une vision erronée des choses. Le retour à l’esprit de Taëf implique de garantir les libertés, d’édifier un État de droit qui ne soit pas en contradiction avec le pacte de coexistence, de sauvegarder l’équilibre démographique en abolissant le décret sur les naturalisations, et d’accélérer le retour des déplacés ; – l’ouverture d’un dialogue entre toutes les fractions libanaises. La formule de coexistence est incompatible avec la politique de discrimination dont sont victimes les chrétiens qu’on cherche à marginaliser. Mme Geagea a, par ailleurs, mis l’accent sur « le rôle délicat, difficile et noble joué par le Rassemblement de Kornet Chewhane dans ces circonstances historiques ». « Ce rôle, a-t-elle souligné, reflète la réalité présente au Liban, marquée par une indépendance aliénée, une souveraineté spoliée et une liberté de décision bafouée. Le Rassemblement de Kornet Chewhane doit donc renforcer sa cohésion politique afin de faire face aux échéances et aux dangers actuels. Le Rassemblement doit constituer la riposte aux tentatives d’effritement et de division qui visent les personnalités et les forces politiques attachées à l’esprit indépendantiste libre et aux impératifs d’une coexistence islamo-chrétienne digne. »
C’est en présence d’un large éventail de responsables politiques, de représentants de la société civile, et d’une foule dense de partisans – estimée par les sources des Forces libanaises à près de 40 000 personnes – qu’a été célébrée hier, à midi, en la basilique Notre-Dame du Liban, à Harissa, la messe traditionnelle en mémoire des 5 000 martyrs des Forces...