Terrorisme - Obeid sollicite une protection pour tous ceux qui travaillent en Irak Trois Libanais, dont une femme, tués à Bagdad lors d’une tentative de rapt

Trois Libanais, dont une femme, ont été tués par balles hier matin à Bagdad, lors d’une tentative d’enlèvement, dénoncée à Beyrouth par le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Des individus armés, déguisés en policiers irakiens, ont tué par balles les trois ressortissants libanais et ont grièvement blessé un quatrième, ont déclaré des responsables libanais et irakiens. Gébrane Badine, Karim Khoury et son épouse, Évelyne Abou Dib (de nouveaux mariés), ont été tués au domicile de l’un d’eux à Bagdad. Un quatrième Libanais qui se trouvait avec eux, et dont l’identité n’a pas été divulguée, a été blessé. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par les services irakiens de sécurité, il s’agissait d’une tentative d’enlèvement menée par trois hommes armés qui, surpris par l’arrivée du chauffeur, ont tiré sur les quatre personnes. Le crime a été perpétré aux premières heures du jour à Mansour, le quartier abritant des ambassades dans la capitale irakienne. Les trois tués résidaient en Irak où, avec un associé irakien, ils avaient établi il y a plusieurs mois une importante société commerciale de produits alimentaires et de grande consommation, selon des proches à Beyrouth. Au ministère irakien de l’Intérieur, un porte-parole a estimé que cette affaire semblait plutôt relever du droit pénal qu’être liée au terrorisme. « Apparemment, ils cherchaient quelque chose. Ils ont tout éparpillé partout. Je ne crois pas que ce soit un coup des insurgés. J’ignore pour l’instant quel était leur mobile, mais je ne pense pas qu’il soit de nature politique », a déclaré le porte-parole, Sabah Kadhim. M. Obeid a « dénoncé avec force » ce crime et a exhorté les autorités irakiennes à « enquêter sur ces actes condamnables ». Il a exprimé, dans une déclaration à la presse, l’espoir que « la protection soit assurée aux Libanais, aux autres Arabes et aux étrangers qui sont victimes de rapts et d’assassinats sans avoir commis d’autre crime que de travailler en Irak ». Plusieurs centaines de Libanais, la plupart des hommes d’affaires, résident en Irak, mais leur nombre a commencé à diminuer nettement après la vague de prises d’otages et l’interdiction, il y a deux mois, par la Sûreté générale, du travail des Libanais auprès de sociétés de services privés de sécurité en Irak. Une quinzaine de Libanais ont été la cible de rapts et ont été relâchés, souvent après le paiement d’une rançon. Seul l’un d’eux, Hussein Olayyan, a été égorgé en juin par ses ravisseurs membres d’un groupe armé, les « Brigades de la colère islamique ».