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Actualités - OPINION

Spéculations sur les différents coûts potentiels de la prorogation

Quel prix le Liban va-t-il devoir payer pour la prorogation ? Quels vont en être les effets internationaux, régionaux ou locaux ? Des professionnels en ont débattu, lors d’un cénacle privé. Certains pensent que le tout premier prix à payer, pour le pays politique, va sans doute être le maintien au Sérail du président Hariri. Et bien évidemment, celui du président Berry à la tête du Législatif. D’où ce constat amer : pas de changement. Alors qu’on avait espéré voir débarquer une triplette nouvelle de pouvoir. Selon les mêmes sources, sur le plan extérieur, le prix à payer serait l’arrêt des opérations du Hezbollah au Sud, en prélude à sa neutralisation, indépendamment du traitement du dossier régional. Sans quoi, Israël prendrait prétexte de n’importe quelle action du « Hezb » pour attaquer le Liban, mais aussi la Syrie. Parallèlement, il faudrait rétablir la situation dans les camps palestiniens telle qu’elle était avant que, sur désengagement libanais téléguidé, ils ne se transforment en arsenaux et en îlots d’insécurité. Quant à la présence militaire syrienne, avancent les mêmes sources, il faudra sans doute annoncer un calendrier-programme de retrait. Accompagné d’un plan de déploiement de l’armée libanaise. Non seulement en lieu et place des Syriens, mais encore dans les positions que la Résistance devra également quitter de son côté. Si ces conditions ne sont pas remplies, si le Liban et la Syrie refusent de s’exécuter, l’Amérique, la France et l’Union européenne feront encore monter la pression, en utilisant la 1559. Dans les faits, il deviendrait alors dérisoire et inutile de protester contre les ingérences internationales dans les affaires intérieures libanaises. Car elles viendraient en riposte, légalement justifiée, à l’immixtionnisme syrien patent. Et à une présence militaire qui aurait dû prendre fin depuis longtemps, aux termes de cet accord international qu’est Taëf. Concrètement, concluent ces sources, il faut prévoir une escalade de pressions, émaillées de sanctions, politiques, économiques et finalement militaires. Attentisme Mais d’autres développent une analyse différente. Qui s’articule sur le facteur temps. À leur avis, rien ne devrait bouger avant la présidentielle US. À ce moment, si Bush est réélu, il se trouverait en mesure de relancer le processus de paix dans la région, car il n’aurait plus à ménager l’électorat israélite et le lobby sioniste. Il enclencherait la création accélérée de l’État palestinien, ce qui serait un début de solution pour la question des réfugiés, cruciale aux yeux du Liban. Les camps changeraient évidemment de statut et seraient désarmés. De même, les bureaux palestiniens en Syrie et au Liban seraient fermés. Parallèlement, il y aurait un règlement pour le Golan. Et la présence militaire syrienne au Liban ne se justifierait plus. Ainsi, les exigences US, comme les conditions de la 1559, seraient naturellement satisfaites dans les deux ans à venir. Ce délai serait étendu probablement d’un an et demi, au titre de la période d’accommodement et de prise en charge, si Kerry devait être élu. Le statu quo prévaudrait au Liban comme dans la région. En attendant de connaître la politique du nouveau président US vis-à-vis de l’Irak, du conflit israélo-arabe et du tandem Liban-Syrie. Émile KHOURY
Quel prix le Liban va-t-il devoir payer pour la prorogation ? Quels vont en être les effets internationaux, régionaux ou locaux ? Des professionnels en ont débattu, lors d’un cénacle privé.
Certains pensent que le tout premier prix à payer, pour le pays politique, va sans doute être le maintien au Sérail du président Hariri. Et bien évidemment, celui du président Berry à...