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Un nouveau redéploiement militaire syrien serait en vue Le régime s’efforce d’amortir les secousses

Le régime prorogé s’est fixé un but orthopédique : réduire la fracture causée par l’amendement constitutionnel. Par la pose d’attelles diverses, comme les réconciliations, les réformes, la correction de trajectoire par rapport aux dérives du passé, la lutte contre la corruption, la mise en chantier des projets bloqués naguère par la querellite, etc. Le think tank, le staff de collaborateurs proches du président, est mis à contribution pour établir des plans de route circonstanciés et proposer des solutions au cas par cas. Des mesures vont donc être prises dans ce cadre, aussi bien sur le plan local que dans le cadre régional. C’est-à-dire qu’en pratique, la Syrie va se charger d’une partie du traitement requis. À travers des concertations et des démarches variées. D’où l’actuel défilé de personnalités arabes ou étrangères enregistré à Damas. Selon certaines sources, le camp loyaliste compte publier bientôt un projet politique global. Visant à rétablir les ponts rompus, ou endommagés, sur la scène locale par la prorogation. Cela dans le prolongement de l’ouverture affichée par le président de la République dès la promulgation de l’amendement constitutionnel. On sait en effet qu’au lendemain de la séance parlementaire, le chef de l’État a proposé que l’on tourne sans tarder la page, ou plutôt toutes les pages, du passé diviseur. Tendant la main à tous, il a indiqué que les portes de Baabda sont ouvertes devant quiconque souhaite s’y rendre, sans exception. Ajoutant qu’il prône l’organisation de ce dialogue général qui n’a pu avoir lieu au cours des dernières années et réitérant la volonté de mettre en branle un train de dispositions réformatrices. Dans le cadre d’un effort déterminé pour un changement positif radical. Car il n’est pas question de continuer sur les mêmes bases branlantes qu’auparavant. Dans l’ensemble, l’opposition a de suite rejeté cette offre présidentielle. En soulignant qu’on ne peut, en quelque sorte, prétendre édifier du vrai sur du faux. Qu’elle n’est pas prête à participer à un montage à partir d’une violation des règles du jeu consensuel, et constitutionnel, national. Nuances Cependant, les loyalistes tentent de dissocier entre les positions du patriarche Sfeir et celles de forces politiques déterminées. Ils affirment qu’ils comprennent les appréhensions et les observations du prélat, mais, sans crainte de se contredire, répètent que l’obstination des opposants leur semble totalement injustifiée. Et ne peut s’expliquer, à leur avis, que par un pari pris sur des développements extérieurs reliés à la 1559. Autrement dit, par l’espoir (des opposants) de voir les pressions US exercées sur la Syrie porter leurs fruits. Ce qui revient à dire que les loyalistes accusent les opposants de complicité avec Washington. À dire vrai, il faut préciser que les partisans du régime ne mettent pas « tous » les opposants dans le même sac. Ils trouvent des excuses, des circonstances atténuantes, à certains. Revenant au plaidoyer pour le nouveau projet du régime, les sources loyalistes indiquent qu’il va comprendre des étapes successives. D’abord la mise en place d’un nouveau cabinet. Ensuite la loi électorale. Puis la réforme. Ils ajoutent que l’on va éviter toute précipitation menant à des faux pas. Mais qu’il faut quand même faire assez vite, pour provoquer un choc salutaire dans l’opinion. Pour l’heure, la question du gouvernement mijote à petit feu. Des concertations préliminaires ont lieu dans les coulisses. La plupart des forces concernées estiment qu’il faut attendre le rapport d’Annan sur la 1559, début octobre, avant d’entamer les discussions sérieuses sur la composition du prochain cabinet. Si tant est qu’on ne choisisse pas alors de renflouer l’actuel, en nommant quatre nouveaux ministres à la place des démissionnaires. Cette tendance d’attentisme est globalement approuvée par l’opposition, même si elle ne compte pas participer au pouvoir. Parce qu’à son avis, on éviterait de nouvelles erreurs, de nouvelles fautes, si l’on montrait que l’on ne prend pas la 1559 à la légère. Et qu’on en tient compte, même pour déterminer la composition du nouvel Exécutif. En écho inversé, certains loyalistes pensent que les développements extérieurs pourraient permettre à la Syrie de se gagner certains réfractaires libanais. En leur démontrant que les pressions suscitent des périls effectivement partagés entre les deux pays, et qui en menacent finalement toutes les composantes, toutes les tendances. Ces réticents admettraient alors plus facilement, selon les spéculations des loyalistes cités, le maintien de la présence militaire syrienne. Surtout que, d’après des sources informées, les deux états-majors de forces armées ont établi un plan de redéploiement qui serait appliqué sous peu, peut-être même dans les 48 heures. Mais des opposants se montrent sceptiques quant au sérieux et à la véritable portée d’un tel redéploiement. Parce qu’à leur avis Damas ne saurait admettre paraître plier devant les injonctions occidentales. Philippe ABI-AKL
Le régime prorogé s’est fixé un but orthopédique : réduire la fracture causée par l’amendement constitutionnel. Par la pose d’attelles diverses, comme les réconciliations, les réformes, la correction de trajectoire par rapport aux dérives du passé, la lutte contre la corruption, la mise en chantier des projets bloqués naguère par la querellite, etc. Le think tank, le...