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Actualités - REPORTAGE

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - Un campus de 40 000 m2 dont 18 000 m2 de bâtiments Aachen University of Applied Sciences : les technologies de pointe bientôt à Beyrouth (photos)

Lundi 8 mars, la Aachen University of Applied Sciences (Allemagne) a signé un accord de convention avec la Siltas (Société internationale pour la communication scientifique et technologique) en vue d’ouvrir une branche au Liban destinée aux étudiants libanais et à ceux des pays arabes. Le campus, d’une superficie de 40 000 m2 dont 18 000 m2 de bâtiments, sera situé à Mtaileb, dans les locaux du Montana International College (MIC). Il accueillera près de 3 000 universitaires dans les différentes spécialisations. Les uns tireront sûrement la sonnette d’alarme, en mettant en garde contre la prolifération des établissements d’enseignement supérieur, qui forment des chômeurs à la pelle. Les autres accueilleront favorablement cette initiative, considérant que le Liban tirera bénéfice des expériences étrangères. M. Élia Kastoun, directeur du projet, rejoint les partisans du premier courant. « Le pays, dit-il, n’a nullement besoin d’un établissement qui enseignera la médecine, le droit, l’architecture, la littérature, etc. » Mais si l’université qui verra le jour se consacrera aux technologies de pointe requises au XXIe siècle, notamment les technologies des énergies renouvelables (énergie solaire, mouvements de la mer, etc.), les technologies biomédicales ou l’économie de la technologie, alors oui. Car j’affirme que le monde en général, le Liban et les États arabes en particulier, a un besoin urgent de ce genre de spécialisations », souligne-t-il. « Cette initiative, explique M. Kastoun, s’inscrit dans le cadre de la politique adoptée par l’Allemagne pour s’ouvrir au monde, notamment dans le domaine pédagogique. » Ainsi, les responsables de la Aachen University ont choisi le Liban pour établir la branche destinée au Moyen-Orient, « parce qu’ils sont persuadés que notre pays demeure le centre régional dans le domaine de l’enseignement ». C’est ainsi que, depuis près de quatre ans, M. Élia Kastoun a engagé des pourparlers avec les responsables de la Aachen University en vue de réaliser ce projet. Un large éventail de disciplines Pourquoi cette université et pas une autre ? « Parce que c’est une université pour les sciences appliquées, dans ce sens que l’étudiant est préparé pour le marché de travail, répond le directeur du projet. De plus, c’est un établissement qui se caractérise par une panoplie de spécialisations, près de douze en fait. Nous avons toutefois choisi quatre unités pour la branche du Liban. » Il s’agit de la biotechnologie, la technicité de l’électricité, la mécanique et la construction de machines, ainsi que les techniques de préservation de l’environnement. « La biotechnologie comprend notamment la technologie biomédicale, note M. Kastoun. En ce qui concerne la technologie de l’énergie, elle inclut les énergies renouvelables, celles du soleil, du vent et des mouvements de la mer, à titre d’exemple. Ces techniques ont été au cœur du congrès de la Terre tenu en 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud, qui avait pour thème officiel le développement durable. Nous pensons ajouter une cinquième discipline dans les années à venir, celle de l’économie de la technologie. Il s’agit en réalité d’une discipline enseignée uniquement aux États-Unis et en Allemagne. Elle permet de prévoir la rentabilité future des technologies appliquées. » Le large éventail des secteurs de spécialisation proposés n’a pas été le seul critère qui a poussé M. Kastoun à choisir la Aachen University. « C’est l’une des universités les plus connues en Allemagne et dans le monde pour l’enseignement des sciences appliquées, insiste-t-il. De plus, elle figure sur la liste des quatre meilleures universités dans le monde qui forment à la technologie biomédicale. Sans oublier qu’elle fait partie des cinq établissements dans le monde autorisés à fabriquer des organes artificiels (cœur, rein, etc.). » Et de poursuivre : « La Communauté européenne a confié dernièrement à la Aachen University un projet de cinq ans consistant à mener une étude approfondie sur les moyens de rendre l’énergie solaire moins coûteuse. » Diplômes délivrés par l’Allemagne La direction administrative de la branche du Liban sera confiée à la Siltas, « l’association libanaise qui a le droit officiellement d’établir des accords avec des universités de l’étranger ». « L’administration académique relèvera des responsabilités de l’université mère, puisque les diplômes de fin d’étude seront délivrés par l’Allemagne », note M. Kastoun. La durée des études est de quatre ans, au terme desquels l’étudiant recevra une licence. « Nous adopterons une formule joignant les deux systèmes américain et européen, dans le sens que l’étudiant doit réussir dans chacune des matières du programme. Les frais de scolarisation annuels seront de 6 000 dollars et 500 euros, indépendamment du nombre de crédits choisis, indique M. Kastoun. Les trois premières années, les cours seront dispensés en langue anglaise. Les étudiants suivront toutefois des cours intensifs de langue allemande, à raison de dix heures par semaine. C’est uniquement en quatrième année que les cours seront donnés en allemand. » Les enseignants ne seront pas recrutés si leur profil ne répond pas aux critères requis par l’université allemande : ils doivent avoir un doctorat dans la matière qu’ils donnent et avoir enseigné au moins cinq ans dans une université. Les chefs d’ateliers, quant à eux, doivent être détenteurs d’un mastère et bénéficier d’une expérience de dix ans au moins. Le campus universitaire sera ouvert aux étudiants libanais et à ceux de la région arabe, notamment ceux qui ont pu bénéficier du système scolaire mêlant la théorie à la pratique. Ce système a été introduit dans douze établissements scolaires libanais grâce à l’Agence allemande de la coopération (GTZ). « Ce système “ dual ” est également appliqué en Syrie, en Jordanie et en Palestine, précise M. Kastoun. Il y a près de deux mois, la GTZ a signé un accord similaire avec l’Irak. » Un laboratoire de 300 000 euros L’étudiant aura-t-il la possibilité de poursuivre des études supérieures au Liban ? « Non, répond M. Kastoun, car le Liban ne possède pas les possibilités techniques et les industries nécessaires. C’est pourquoi l’étudiant doit se rendre en Allemagne. D’ailleurs, il peut dès la deuxième année poursuivre ses études en Allemagne, puisqu’il s’agit de la branche libanaise d’une même université. Les cours seront dispensés gratuitement, mais l’étudiant doit assurer ses frais de logement, sans compter qu’il doit déposer 6 500 euros dans son compte bancaire. » Pour la réalisation, comptez-vous sur l’aide de l’Allemagne ? « Non, assure le directeur du projet. Je l’ai déjà dit aux Allemands et je le répète maintenant, nous ne sollicitons pas leur aide financière. Mais cela ne les a pas empêchés de nous offrir tous les équipements d’un laboratoire d’électricité, d’une valeur de 300 000 euros, que nous recevrons dans les prochains jours. » Quand l’université sera-t-elle opérationnelle ? « Pour l’année universitaire 2004-2005, je l’espère, si le gouvernement nous accorde un permis. » Et sinon ? « Nous nous installerons dans un pays voisin. » Nada MERHI Pour les renseignements, appeler la MIC, de 9h à 16h, au 04/914006. Pour que l’humanité puisse durer Le développement durable cherche à concilier activités humaines et environnement afin de permettre à l’humanité de « durer ». Il remet en cause le mode de production et de consommation occidental qui, en faisant école dans les pays du Sud, menace l’équilibre de la planète. Le développement durable vise à la fois l’économique (croissance et décollage du tiers-monde), le social (intégration des groupes les plus vulnérables et solidarité Nord-Sud) et l’environnement : préservation des « biens mondiaux » (air, eau, paysages), régénération des ressources naturelles (animaux, plantes). Il met l’accent sur le long terme alors que le développement traditionnel, fondé sur une logique purement économique, est axé sur le court terme.


Lundi 8 mars, la Aachen University of Applied Sciences (Allemagne) a signé un accord de convention avec la Siltas (Société internationale pour la communication scientifique et technologique) en vue d’ouvrir une branche au Liban destinée aux étudiants libanais et à ceux des pays arabes. Le campus, d’une superficie de 40 000 m2 dont 18 000 m2 de bâtiments, sera situé à...