Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Un ministre US d’origine libanaise à l’honneur à l’ambassade du Liban à Washington L’Ordre du Cèdre à Spencer Abraham en présence de Condoleezza Rice

WASHINGTON - Irène MOSALLI C’était, avant-hier, un grand moment à l’ambassade du Liban à Washington : Condoleezza Rice, conseillère du président Bush pour la Sécurité nationale, avait répondu à l’invitation à dîner de l’ambassadeur du Liban, M. Farid Abboud, à l’occasion de la remise de la médaille de l’Ordre du Cèdre au ministre américain de l’Énergie, M. Spencer Abraham, d’origine libanaise. Assistaient à ce dîner un grand nombre de sénateurs, de congressmen, de diplomates et le ministre jordanien des Affaires étrangères de passage à Washington. Étaient également là toute la famille Abraham, venue spécialement du Michigan (où est né le ministre et dont il a été sénateur) de même que des dignitaires, des hommes d’affaires et des lobbyistes de cet État opérant dans le domaine de l’énergie. Après avoir félicité Spencer Abraham l’ami, Mme Rice a salué en lui « une grande figure de l’Administration, un grand partenaire, un grand diplomate qui a notamment collaboré activement dans le programme de la non-prolifération des armes nucléaires, notamment en Russie et en Libye. Ajouté à tout cela le fait que son ministère est celui qui est le mieux géré ». Cet insigne d’honneur qu’il reçoit, a t-elle poursuivi, « célèbre un grand héritage de même que l’amitié entre le Liban et les États-Unis. Comme les descendants des émigrés venus du Moyen-Orient, il fait preuve d’optimisme et de détermination et il croit au travail assidu et aux valeurs de l’éducation et de la démocratie. De même qu’il croit à un avenir meilleur pour cette partie du monde. Notamment pour le Liban qui s’apprête à vivre une année électorale ». Le message du président Bush Puis, Condoleezza Rice a lu un message envoyé par le président américain George W. Bush à Spencer Abraham ainsi rédigé : « Félicitations pour l’Ordre du Cèdre attribué par le gouvernement libanais. En tant que troisième génération d’Américain d’origine libanaise, vous êtes le parfait représentant du patrimoine de votre famille. Vous avez fait une excellente carrière en servant votre pays. Personne d’autre que vous, parmi les trois millions d’Américains d’origine libanaise, n’aurait mieux mérité un tel honneur. Vous avez porté au plus haut le sens de l’honneur et du dévouement non seulement en servant votre patrie et en confortant les relations américano-libanaises, mais aussi en tant qu’époux et père. Vos conseils et vos services, en tant que ministre de l’Énergie, ont une grande valeur pour moi. En cette occasion spéciale, Laura se joint à moi pour vous adresser, ainsi qu’à votre famille, nos félicitations. À noter qu’il est extrêmement rare qu’un responsable américain du rang de Condoleezza Rice assiste à un événement se déroulant dans une ambassade. Sa présence à l’ambassade du Liban et le message du chef de l’État vont au-delà d’un geste d’appréciation pour un collègue. Cette double initiative est symbolique à plus d’un égard. D’abord, elle est le résultat des contacts très suivis que l’ambassadeur du Liban, M. Farid Abboud, effectue avec les membres de l’Administration. Puis, elle est destinée à stimuler les pays de la région pour les pousser à participer au projet du « Grand Moyen-Orient » dont les détails seront dévoilés au cours du sommet du G8 qui aura lieu en juin prochain dans l’État de Géorgie aux États-Unis. Au cours de la cérémonie de la remise de l’Ordre du Cèdre, c’est l’ambassadeur du Liban, M. Farid Abboud, qui a d’abord pris la parole pour accueillir ses invités, en premier Condoleezza Rice, « dans la maison du Liban. Une telle occasion revêt une importance pour les relations entre nos deux pays». Et de poursuive : « Nous célébrons ici la remarquable réalisation d’un fils du Liban et, à travers lui, les réalisations de tous les Américains de descendance libanaise. La “Success Story” de Spencer Abraham est simple et exemplaire, comparable à celles de bien d’autres dans ce cas. Elle commence dans un foyer soucieux d’inculquer à ses enfants le savoir et les valeurs morales. Le ministre Spencer a aussi réalisé ce qu’ont réalisé aux États-Unis les deuxième et troisième générations d’émigrés, être loyal au pays qui les a adoptés, tout en conservant l’amour de leur pays d’origine. » Il a ensuite cité quelques-unes de ces réussites dans plus d’un domaine. M. Abboud a également expliqué comment la réussite de cette diaspora libanaise a eu un impact positif sur le pays d’origine qui «a pu en moins de quinze ans se reconstruire après une guerre de vingt ans. Aujourd’hui, un pays démocratique, certes avec des imperfections mais possédant déjà certaines des caractéristiques que les États-Unis veulent appliquer dans la région : un procédé électoral en pleine vitalité, des médias qui critiquent sans crainte ce qu’il y a à critiquer, une large participation des femmes à la vie sociopolitique et une avancée dans le système universitaire ». Le ministre Spencer Abraham a alors pris la parole pour remercier le gouvernement libanais de l’honneur qui lui est fait. Après cela, sa première pensée est allée à ses « grands-parents (venus d’un petit village du Liban-Sud) et à ses parents, que cette médaille aurait rempli de tant de fierté ». En effet, il y a loin de l’arrivée à Ellis Island de Bechara Rizk (nom original de son grand-père qui avait dit s’appeler « Abou Brahim » et fut ainsi inscrit sur les registres américains) et de son épouse Zahia à la nomination de leur petit-fils au poste de ministre des USA. Après avoir brillamment fait des études de droit à Harvard. Après avoir évoqué la vie laborieuse de ses parents, Spencer Abraham s’est dit très fier de ses racines libanaises : « Le Liban et le Moyen-Orient doivent pouvoir compter sur leurs jeunes talents pour renforcer leur économie, améliorer leur qualité de vie et parer ainsi à la violence. » Dans cet esprit, il a parlé de « l’Initiative de partenariat avec le Moyen-Orient », formulée par l’Administration, dont l’un des piliers est le développement de l’éducation. Spencer Abraham, une personnalité américaine de l’an 2004, mais surtout la réalisation du souhait le plus cher d’« Abou Brahim » : voir son petit-fils, (aujourd’hui 52 ans, marié à une Américaine, Jane, et trois enfants) devenir sénateur et occuper un ministère-clé dans le gouvernement du pays où il avait trouvé refuge.

WASHINGTON - Irène MOSALLI

C’était, avant-hier, un grand moment à l’ambassade du Liban à Washington : Condoleezza Rice, conseillère du président Bush pour la Sécurité nationale, avait répondu à l’invitation à dîner de l’ambassadeur du Liban, M. Farid Abboud, à l’occasion de la remise de la médaille de l’Ordre du Cèdre au ministre américain de...