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Amendement constitutionnel : Frangié cultive l’ambiguïté (photos)

Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, a décidé de cultiver l’ambiguïté au sujet d’un éventuel amendement constitutionnel devant conduire à la prorogation ou au renouvellement du mandat du président Émile Lahoud. Réaffirmant son opposition de principe à tout amendement à des fins individuelles, M. Frangié n’a toutefois pas écarté explicitement une reconduction du mandat actuel, à condition que M. Lahoud affirme qu’il n’y est pas intéressé à titre personnel. Le député de Zghorta était interrogé par la presse à l’issue d’un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. Prié de commenter les propos tenus la veille à la télévision par son collègue de l’Intérieur, Élias Murr, en faveur d’un amendement de la Constitution permettant une prorogation du mandat, M. Frangié a répondu : « Cette question nécessite des éclaircissements (...). La Constitution n’est pas intouchable, mais, dans le même temps, nous sommes contre un amendement de la Constitution au bénéfice d’individus. » « Si le président Lahoud annonce qu’il ne souhaite pas la prorogation ou proclame qu’il n’a pas d’intérêt personnel (dans la prorogation), la question deviendra alors d’intérêt national », a-t-il déclaré. Et d’aller plus loin encore dans l’ambiguïté : « Dès lors que l’amendement constitutionnel est au service d’un individu, nous y sommes hostiles, mais je ne dis pas là que je m’y opposerais (par le vote). » « En tout état de cause, a ajouté M. Frangié, le plus important est que le président soit issu de notre ligne politique. » À la question de savoir s’il se sentait concerné par les propos tenus par les évêques maronites dans leur dernier communiqué, publié il y a une semaine, et qui appelait à écarter les candidats à la présidence de la République qui seraient sous tutelle syrienne, le ministre de la Santé a dit : « Je savais que vous me poseriez cette question. C’est pourquoi je vous ai précédés et je l’ai posé moi-même au patriarche. Il m’a assuré que je ne suis pas concerné par ces propos. Il s’agit de considérations d’ordre général et, de toute façon, c’est l’opinion de Bkerké et nous la respectons. » « Il y a des candidats qui ont des relations avec la Syrie, et d’autres qui entretiennent des liens avec toutes les ambassades. Mais je ne vois aucun candidat qui n’a de liens avec personne », a-t-il ajouté. Il a réaffirmé à cet égard que sa collègue et rivale de Zghorta, Nayla Moawad, avait des « contacts » avec Damas. Répondant à son appel à élire un président « made in Lebanon », il a cru bon d’ironiser en se demandant si « le président René Moawad avait été “made in Lebanon” ». « L’essentiel, selon lui, est que l’allégeance du chef de l’État soit libanaise et en faveur de l’indépendance du Liban, de son arabité et de la coexistence en son sein. » En dehors de cela, « nous faisons partie des réalistes qui sont conscients que des volontés régionales et internationales s’imposent. Il peut s’agir tantôt de la Syrie, tantôt des Anglais, des Français ou encore des Américains ». Par ailleurs, interrogé sur les déclarations du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, qui avait qualifié de « futiles » les récentes critiques de M. Frangié à propos du « projet suspect » du Premier ministre, Rafic Hariri, le ministre a répondu : « Walid Joumblatt a ses propres calculs politiques et non politiques avec M. Hariri et il sait comment en cueillir les fruits au moment opportun. Il sait cela, mais il sait aussi des choses que tout le monde ignore. » À un journaliste surpris de constater qu’aucun commentaire n’est venu du bloc Hariri à la suite des critiques de M. Frangié, ce dernier a souligné qu’il s’était contenté de donner son point de vue à l’égard de l’action politique du Premier ministre et qu’il n’y avait « rien de personnel » avec M. Hariri. « Il n’y a pas d’inimitié entre nous et je le rencontre quand cela est nécessaire », a-t-il dit. Enfin, au sujet de la répression des manifestations d’étudiants, M. Frangié a estimé qu’il y avait « des éléments infiltrés » tant dans les rangs des étudiants que chez les agents de la force publique. M. Frangié a conclu en soulignant que les autorités devraient se suffire d’interdire le port d’armes durant la période des élections municipales, prévues en mai prochain, et ne pas prendre des mesures sécuritaires plus importantes, qui seraient, selon lui, « une preuve de faiblesse de la part de l’État ». Signalons par ailleurs que le patriarche Sfeir a reçu hier le président de la Ligue maronite, l’ancien ministre Michel Eddé.

Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, a décidé de cultiver l’ambiguïté au sujet d’un éventuel amendement constitutionnel devant conduire à la prorogation ou au renouvellement du mandat du président Émile Lahoud. Réaffirmant son opposition de principe à tout amendement à des fins individuelles, M. Frangié n’a toutefois pas écarté explicitement une...