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Actualités - OPINION

Présidentielle - Les propos télévisés d’Élias Murr sont révélateurs Les lahoudistes ouvrent la campagne pour la révision de la Constitution

En marge des événements du jour, les cercles politiques ont planché hier sur les propos tenus par Élias Murr la veille sur les ondes de la LBCI. Le ministre de l’Intérieur a évoqué la possibilité d’une reconduction du mandat du président Lahoud parallèlement au renouvellement des missions du chef du Législatif et du Premier ministre, au titre de l’égalité. Pour les professionnels, opposants en tête, le message est clair : les lahoudistes partent en campagne pour la prorogation. En glissant le bonbon dans un paquet de retouches constitutionnelles, afin qu’il ne paraisse pas trop isolé. Les proches du régime proposent en effet, et en vrac, la réduction du mandat du président de la Chambre, qui couvre actuellement la totalité de la durée d’une législature. La promotion des prérogatives du vice-président du Conseil. La correction de failles avérées issues de Taëf, comme la question des délais de signature de décrets imposés au seul chef de l’État et non aux ministres. Ce problème avait été déjà soulevé par le président Élias Hraoui. Mais il s’était heurté à l’opposition de nombre de pôles. Dont le président de la Chambre, qui craignait un précédent ouvrant la voie à une modification à la baisse de la durée de son mandat. Par la suite cependant, malgré son opposition initiale à la prorogation, le président du Parlement avait accepté que l’on retouche la Constitution pour permettre le maintien du président Hraoui pour un bail supplémentaire de trois ans. Il s’était montré également de bonne composition quand il s’était agi de lever l’interdit constitutionnel afin d’élire à la présidence de la République le commandant en chef de l’armée, haut fonctionnaire par excellence. Pour les observateurs, il est assez évident que le président de la Chambre n’est pas en position de s’opposer à une retouche de la Constitution en arguant d’un attachement aux principes. Mais il lui reste loisible de le faire au nom du respect des formes comme pour des considérations d’ordre pratique. En tout cas, la procédure de révision n’est pas simple. Il existe deux canaux possibles. Le premier est axé sur la Chambre. Qui peut présenter une motion priant le gouvernement d’entamer la relecture de la loi fondamentale. Cette motion, le gouvernement peut l’accepter ou la renvoyer au Parlement. L’initiative peut également venir de l’Exécutif sur demande du chef de l’État et un projet de loi est alors adressé au Législatif. Dont l’approbation nécessite une majorité des deux tiers. Le facteur temps joue son rôle. Il faut en effet que la Chambre soit en session ordinaire. Et il n’y en a plus qu’une seule, qui s’ouvre le 16 mars pour trois mois, avant la présidentielle. En pratique, le principal et premier obstacle tient au fait que le projet de loi doit impérativement être contresigné par le chef du gouvernement. Qui peut donc le bloquer. C’est bien pourquoi certains lahoudistes se battent pour faire remplacer Hariri au Sérail par un président du Conseil plus conciliant. Sur ce point, comme sur d’autres, le Premier ministre a décidé de se réfugier (de nouveau) dans le silence. D’après ses proches, il n’en parle même pas dans ses assises privées. En se contentant d’indiquer, quand on le presse de questions, qu’il est trop tôt pour aborder la présidentielle, ajoutant que, d’ailleurs, les développements extérieurs ont leur impact propre et qu’il faut compter avec le mot que Damas peut avoir à dire. Or la Syrie, qui a prié les acteurs libanais de ne pas ouvrir le débat d’une manière prématurée, n’a pas défini ses choix. À ce propos, les haririens assurent que leur chef n’a pas l’intention de se démarquer des options syriennes. Ils trouvent donc injustifiées, sinon injustes, les attaques lancées contre lui dans le cadre d’un bras de fer présumé autour de la présidentielle. Autrement dit, si les décideurs estiment que la prorogation ou la reconduction sont nécessaires, Hariri ne fera aucune tentative pour s’y opposer. Et s’ils pensent, au contraire, qu’une élection doit bien avoir lieu, les reconductionnistes devront également s’y plier. Dans les deux cas, le combat que les lahoudistes recherchent est vide de sens, selon les haririens. Qui ajoutent que le président du Conseil tente de sauver la trêve au sein de l’Exécutif, en s’abstenant de riposter à ses contempteurs. Mais aussi en ne faisant pas d’histoires, comme on dit familièrement, quand les projets relatifs aux engagements de réforme pris dans le cadre de Paris II se trouvent contrés par les manœuvres dilatoires du camp d’en face. En pratique, le gouvernement semble avoir toutes les chances de perdurer. Car la position de Damas reste que personne ne doit bouger ni trop s’agiter. Les hautes autorités syriennes restent à l’écoute de la scène libanaise. Ainsi le président Bachar el-Assad a-t-il reçu récemment le ministre Sleiman Frangié, loin des feux de la rampe. Philippe ABI-AKL

En marge des événements du jour, les cercles politiques ont planché hier sur les propos tenus par Élias Murr la veille sur les ondes de la LBCI. Le ministre de l’Intérieur a évoqué la possibilité d’une reconduction du mandat du président Lahoud parallèlement au renouvellement des missions du chef du Législatif et du Premier ministre, au titre de l’égalité. Pour les...