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Le ministre israélien des AE avait évoqué la possibilité d’une paix séparée avec le Liban Série de condamnations à Beyrouth après les propos de Shalom

Les déclarations de responsables israéliens, selon lesquels le Liban serait le troisième pays arabe à signer la paix avec l’État hébreu – après l’Égypte et la Jordanie –, ont suscité une série de condamnations au Liban, notamment de la part du Premier ministre, Rafic Hariri, et du ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, qui y ont vu notamment une tentative de semer la discorde entre Beyrouth et Damas. Cité lundi par le quotidien israélien Maariv, un haut responsable de l’État hébreu avait affirmé, sous le couvert de l’anonymat, que « le Liban sera le troisième État arabe avec lequel Israël signera un accord de paix ». Le même journal a rapporté des propos du chef de la diplomatie israélienne, Sylvan Shalom, selon lequel « Israël pourra facilement parvenir à un accord de paix avec le Liban dès lors que ce pays se sera libéré du joug syrien ». Dans un communiqué publié hier par le bureau de presse internationale de M. Hariri, ce dernier a accusé M. Shalom de « tenter désespérément de semer la discorde entre le Liban et la Syrie ». « Israël sait que le Liban et la Syrie partagent un même sort et que le peuple libanais, toutes communautés et toutes tendances politiques confondues, ne prendra pas en compte ces propos » qui, selon lui, ne sont qu’« une tentative flagrante de revenir sur la scène libanaise pour s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban », a déclaré M. Hariri. « Le Liban a depuis longtemps fait de la paix son choix stratégique et opté pour une paix globale et totale et non une paix incomplète et séparée », a-t-il dit. Le Premier ministre a rappelé que le Liban était en faveur d’une « paix globale fondée sur la légalité internationale, les résolutions du Conseil de sécurité et l’équation de la terre contre la paix ». En conclusion, il a qualifié de « chimères » les déclarations de M. Shalom. Dans son communiqué, M. Hariri s’est toutefois abstenu du moindre lien entre les propos israéliens et la résolution 1559 du Conseil de sécurité, réclamant le retrait des « troupes étrangères » du Liban et le respect de la Constitution libanaise. Ce n’est pas le cas de M. Obeid qui, lui, a établi un rapport direct entre le texte onusien et les prises de position israéliennes. M. Obeid a ainsi « mis en garde contre le piège tendu au Liban, à la Syrie et aux Palestiniens par le biais de la résolution 1559 ». Dans une déclaration à la presse, il a jugé que les propos de M. Shalom « dévoilent certains des objectifs qui ont suscité l’enthousiasme d’Israël » lors de l’adoption de cette résolution. « Le premier objectif est de mettre le Liban et la Syrie dos à dos avec toutes les répercussions que cela peut avoir sur les deux pays, depuis les combats interlibanais, en passant par les affrontements entre l’armée et la résistance, entre Libanais et Palestiniens et entre Libanais et Syriens », a estimé M. Obeid. « Israël se réjouit de tous ces résultats avant même qu’ils ne se produisent », a-t-il ajouté, soulignant que « les considérations purement intérieures, quelles qu’elles soient, deviennent secondaires devant ce plan démoniaque ». « Les Libanais (...) ne permettront pas (...) l’application de ce plan suicidaire après avoir vécu les bienfaits de l’alliance libano-syrienne et connu ses acquis », a-t-il affirmé. De son côté, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a estimé que les propos de M. Shalom « dévoilent les arrière-pensées du projet franco-américain visant à isoler le Liban et assiéger la Syrie ». Misbah el-Ahdab, député de Tripoli, a quant à lui souligné que le Liban restera « opposé à toutes les solutions séparées qui ont affaibli les Arabes et n’acceptera qu’une paix juste et globale ». Enfin, Ghattas Khoury, député de Beyrouth, a abondé dans le même sens, soulignant que les déclarations des responsables israéliens contenaient du « mépris » à l’égard du peuple libanais et de ses options fondamentales.
Les déclarations de responsables israéliens, selon lesquels le Liban serait le troisième pays arabe à signer la paix avec l’État hébreu – après l’Égypte et la Jordanie –, ont suscité une série de condamnations au Liban, notamment de la part du Premier ministre, Rafic Hariri, et du ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, qui y ont vu notamment une tentative de...