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Actualités - CHRONOLOGIE

Droits de l’homme La FDHDH évoque le souvenir des libertés publiques et de la MTV

Fidèle à l’emblème qu’elle s’est choisie, la chouette de la déesse Athéna qui garde les yeux grands ouverts pour dénoncer inlassablement les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés publiques, la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) a tenu une conférence de presse à l’occasion de la deuxième commémoration de la fermeture de la chaîne de télévision de l’opposition MTV, le 4 septembre 2002. L’objectif étant de garder vivaces dans les mémoires toutes les violations aux droits de l’homme et aux libertés publiques commises à travers la fermeture de la station. La FDHDH a élaboré, à l’occasion, un rapport détaillé de toutes les violations enregistrées dans l’affaire MTV. Le rapport est signé par Jean Aziz, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane et de la fondation. Mais la discussion ne s’est pas limitée au souvenir de la MTV. Et pour cause : la FDHDH et ses hôtes, notamment l’ex-député et PDG de la MTV, Gabriel Murr, n’ont pas dissimulé leurs craintes vis-à-vis du sort des libertés publiques au Liban, notamment après la séance du Parlement de vendredi soir. Ils ont également dénoncé « les projets d’État sécuritaire liberticide ». Premier à s’exprimer, le porte-parole de la FDHDH, Waël Kheir, a qualifié la fermeture de la MTV de « violation la plus flagrante de la liberté de presse jamais entregistrée au Liban », depuis la Moutassarrifiya jusqu’à présent. « L’affaire ne se limite pas à la fermeture en soi, mais à la manière par laquelle elle a été appliquée, et la décadence du pouvoir judiciaire qui a assuré une couverture à cette décision arbitraire », a indiqué M. Kheir. Replaçant l’affaire MTV dans son contexte théorique, celui de la liberté de la presse, il a évoqué l’importance fondamentale de la préservation de la liberté d’expression et d’opinion pour tous les acteurs du système. Prenant la parole, le PDG de la MTV, Gabriel Murr, a estimé que la chaîne avait été fermée parce qu’elle rejetait les injonctions de part et d’autre, qu’elle était la seule tribune libre et ouverte à tout le monde, des prosyriens et des ultraloyalistes aux « bannis » du petit écran : Michel Aoun, Dory Chamoun, Amine Gemayel, etc. « Notre rencontre aujourd’hui dépasse l’affaire de la MTV : c’est du Liban tout entier qu’il est désormais question », a-t-il indiqué. Selon M. Murr, la MTV a été prise pour cible à partir du moment où elle a pris la décision de diffuser les images de la honte, celles du 7 et du 9 août 2001. « Mais, malgré cela, la chaîne n’a pas fermé. Le pouvoir n’a décidé de la fermer qu’après le passage du député Nassib Lahoud sur le plateau de télévision. Et pour cause : la décision était fondée sur la haine et l’égoïsme, et les propos tenus par le député Michel Murr à cette époque le prouvent », a-t-il indiqué. L’ex-député a par ailleurs estimé que les « coups d’État » s’étaient multipliés au lendemain du 7 août 2001 : le muselage de la MTV, l’invalidation de son mandat de député, et « cette révolution, hier, contre la Constitution ». Pour Gabriel Murr, il est clair que « le régime a pris une orientation certaine vers l’option sécuritaire depuis l’arrivée d’Émile Lahoud à la présidence de la République. Or les Libanais veulent une démocratie, pas un pouvoir sécuritaire ». Et d’ajouter, après avoir condamné l’amendement de la Constitution et les convocations à Damas : « Si le Liban reste sous tutelle, il perdra sa raison d’être. » Deux autres membres de la FDHDH, Jean-Pierre Qatrib et Berj Traboulsi, ont enfin pris la parole pour défendre le droit de chaque individu à la liberté de pensée, d’expression et d’opinion, et dénoncer « la soviétisation du régime libanais ».
Fidèle à l’emblème qu’elle s’est choisie, la chouette de la déesse Athéna qui garde les yeux grands ouverts pour dénoncer inlassablement les atteintes aux droits de l’homme et aux libertés publiques, la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) a tenu une conférence de presse à l’occasion de la deuxième commémoration de la fermeture de la...