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Actualités - OPINION

Inquiétudes libanaises après les nouvelles menaces israéliennes

Le Liban n’a reçu aucune mise en garde occidentale ou arabe contre d’imminentes frappes israéliennes visant le Hezbollah, ou les permanences du mouvement palestinien Hamas à Damas. D’ordinaire, les filières diplomatiques transmettent de tels avertissements. Ou prennent l’initiative de nous prévenir, si elles apprennent qu’il y a danger. Cette fois, le silence radio sur cette ligne habituelle ne fait qu’augmenter l’inquiétude ressentie à Beyrouth. Car, on le sait, après le double attentat-suicide de Beersheva, Ariel Sharon a affirmé que l’ordre venait directement du quartier général du Hamas à Damas. Là, pourtant, la formation palestinienne ne dispose que d’un bureau politique. Après Yassine, le chef de ce bureau, Khaled Mechaal, était considéré comme le dirigeant idéologique du Hamas, tandis que Rantissi (lui aussi assassiné), installé dans les Territoires, en était le chef opérationnel, de terrain. Mais Israël a toujours voulu la tête de Mechaal. Qui avait été la cible d’un attentat en 97, en Jordanie. Aujourd’hui, il est de nouveau dans le collimateur des exécuteurs israéliens. Le ministre de la Défense israélien, Shaoul Mofaz, a en effet déclaré que les attentats de Beersheva, qui ont fait 16 victimes, sont liés aux « activités des organisations terroristes, notamment du Hamas, présentes en Syrie et au Liban ». Les menaces directes, précises, sont venues du chef d’état-major israélien, Moshe Yaalon. Qui a annoncé que ses unités vont « agir contre tous ceux qui soutiennent le terrorisme. Qu’il s’agisse des groupes armés dans les villes de Cisjordanie, de la bande de Gaza et des éléments au sein de l’Autorité palestinienne. Ou du Hezbollah au Liban. Ou encore des quartiers généraux des organisations terroristes installées à Damas, avec le feu vert des Syriens. » Le vice-ministre de la Défense, Zeev Boïm, et même le ministre des AE, Sylvan Shalom, ont abondé dans le même sens. Israël prend donc prétexte du double attentat de Beersheva, pourtant commis par des kamikazes de Hébron, dont les habitations ont d’ailleurs été rasées par l’armée israélienne, pour étendre ses menaces à la Syrie et au Liban. À Beyrouth, on rappelle que de telles proclamations israéliennes ont généralement pour but de préparer l’opinion américaine et européenne, avant des agressions déterminées. On craint donc des opérations d’envergure contre le Hezbollah et contre le Hamas à Damas. Le volet résolution Selon des sources locales, le timing concorde avec le projet de résolution franco-américain sur la présidentielle libanaise. C’est-à-dire avec les pressions exercées sur la Syrie comme sur le Liban. Pour obtenir le désarmement des milices libanaises et non libanaises. Ce qui signifie que Damas et Beyrouth se trouvent sommés de neutraliser le Hezbollah. Mais aussi les camps palestiniens turbulents du Liban. Tout comme le Soudan, les deux pays arabes se voient donner un délai pour s’exécuter. Tandis que ni les Américains ni les Français, les Anglais ou les Allemands ne font mine de vouloir contenir l’agressivité d’Israël. Ou même de calmer le jeu, pour prévenir une explosion généralisée dans la région. Ces mêmes sources indiquent que la Russie et la Chine se montrent plus compréhensives à l’égard du Liban et de la Syrie. De même la solidarité arabe n’a pas pu être assurée. Amr Moussa, qui a passé deux jours au Liban, s’y est bien essayé, mais en vain. Il a pris l’avion hier pour Milan. Après une brève conversation téléphonique avec le délégué libanais de la Ligue à l’Onu, Yahia Mahmassani. Khalil FLEYHANE
Le Liban n’a reçu aucune mise en garde occidentale ou arabe contre d’imminentes frappes israéliennes visant le Hezbollah, ou les permanences du mouvement palestinien Hamas à Damas. D’ordinaire, les filières diplomatiques transmettent de tels avertissements. Ou prennent l’initiative de nous prévenir, si elles apprennent qu’il y a danger. Cette fois, le silence radio sur...