Moawad : Ce « made in Damascus » est un putsch contre la démocratie

C’est sur le perron de Dimane, à la suite de son entretien avec le patriarche Sfeir, que Nayla Moawad a estimé que la situation actuelle relève désormais de « l’inqualifiable ». « Nous aurions souhaité que cette élection respecte et prenne en compte l’avis des Libanais, que le futur chef de l’État soit “made in Lebanon”. Tout ce qu’ils ont réussi à faire en imposant une reconduction “made in Damascus”, c’est fouler aux pieds la volonté des Libanais et entreprendre un coup d’État contre le système démocratique au Liban. Tous les Libanais, d’où qu’ils viennent, quels qu’ils soient, citoyens ou responsables, ont exprimé à l’unisson une même volonté, en faveur d’un avenir moins sombre ; ils ont prouvé qu’ils étaient un peuple libre, attaché à sa patrie, à la démocratie, aux valeurs sur lesquelles le Liban s’est construit », a affirmé la députée de Zghorta. Ajoutant que « tout ce qui se passe en ce moment permet d’avoir foi, parce que l’avenir du Liban est important pour les Libanais ». Nayla Moawad a assuré que sa candidature est toujours aussi solide, précisant que l’opposition allait privilégier une coordination tous azimuts pour arriver à profiter de cette union nationale, pour aboutir à une véritable réconciliation nationale. « Même si on viole aujourd’hui cette entente nationale », a-t-elle soutenu. Le patriarche maronite a également reçu l’ancien député Tammam Salam, qui s’est lancé dans une critique acerbe – sans le nommer – du Premier ministre et de sa façon de gérer l’échéance automnale. Quant à l’ancien député Mahmoud Tebbo, il a estimé que la reconduction du mandat d’Émile Lahoud pourrait mener à « davantage de division ». Enfin, l’ancien député Gabriel Murr a indiqué, après son entretien avec le patriarche Sfeir, avoir lu dans un quotidien syrien, al-Thawra, que « la Syrie est le seul électeur au Liban ». C’est « regrettable, a-t-il dit, aussi regrettable que de voir, comme l’a dit Ghassan Tuéni, que Rafic Hariri a remplacé Rachid el-Solh ; Nabih Berry a remplacé Ahmed el-Assaad et Sabri Hamadé ; Talal Arslane a remplacé Majid Arslane, etc. ». Concluant que « notre indépendance, notre souveraineté et notre Constitution sont aujourd’hui en danger ». Signalons enfin que Mgr Sfeir a reçu Sethrida Geagea, à la tête d’une importante délégation FL.