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PRÉSIDENTIELLE - Le Hezbollah annoncera aujourd’hui sa position Guerre verbale entre pro et anti-reconduction

Le ton montre entre les deux camps favorable et hostile à une reconduction du mandat présidentiel, simultanément avec le bras de fer interparlementaire engagé autour du nombre de voix que recueillera le projet d’amendement constitutionnel. Cette escalade verbale intervient au moment où Damas multiplie les contacts avec ses alliés à la Chambre afin d’assurer une majorité absolue à l’amendement de l’article 49 de la loi fondamentale, alors que les députés opposés à une reconduction du mandat présidentiel s’apprêtent à intensifier leurs contacts avec leurs collègues qui se sont jusqu’à présent gardés de se prononcer pour ou contre la modification de la Constitution. Selon M. Mikhaël Daher, une minorité de blocage peut être constituée à la Chambre, alors que son collègue, Mohammed Raad, exclut cette possibilité. M. Raad préside le bloc parlementaire du Hezbollah qui doit se réunir aujourd’hui pour annoncer sa position concernant la présidentielle. Pour en revenir à la guerre verbale entre les pro et les anti-reconduction, les partisans du maintien du général Lahoud au pouvoir ont accusé hier leurs adversaires de favoriser, par leur opposition à une rallonge du mandat présidentiel, l’implantation des Palestiniens au Liban. « Les derniers faits montrent que la campagne diffamatoire menée contre le président Émile Lahoud n’est pas mue par la préservation de l’intérêt libanais dans la mesure où elle est dirigée par l’étranger », a déclaré hier le ministre du Développement administratif, Karim Pakradouni. « Si nous avons soutenu le maintien du président Lahoud au pouvoir, c’est parce que nous continuons à combattre l’implantation des Palestiniens. Nous considérons aujourd’hui que la campagne qui le vise tend à affaiblir sa position hostile à l’implantation et à l’amener à accepter ce dangereux projet », a estimé M. Pakradouni, qui fait état d’une concomitance entre « l’escalade en faveur du maintien des Palestiniens au Liban et les campagnes visant à écarter le président Lahoud du pouvoir », en prenant soin cependant d’omettre l’unanimité libanaise formée autour du rejet de l’implantation. « Comment se fait-il que le camp des opposants ne soit formé que de ceux qui faisaient partie de divers fronts durant la guerre civile ou de députés qui avaient voté en faveur de l’accord du 17 mai ? » s’est interrogé M. Nasser Kandil, sachant que le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, est l’un des plus farouches opposants à une reconduction du mandat présidentiel. Il a poursuivi : « Pourquoi les opposants ne s’interrogent-ils pas sur les causes de la campagne internationale organisée (contre la prorogation du mandat Lahoud) et pourquoi acceptent-ils de se faire l’écho de cette campagne ? Cela voudrait-il dire que nous sommes entrés dans la phase de mise en exécution du projet d’implantation palestinienne ? » Parallèlement, M. Mikhaël Daher devait juger que les raisons évoquées pour justifier un amendement de la loi fondamentale « ne sont guère convaincantes », mettant en garde, à l’instar du député Boutros Harb, contre tout amendement constitutionnel « effectué au profit d’une personne ». M. Daher a estimé qu’une modification de la Constitution « ouvrirait une nouvelle page qui serait à l’antipode de l’entente et entraînerait une grave division dans le pays ». Appelant les députés à assumer leurs responsabilités, il a estimé que le peuple ne manquera pas de sanctionner ceux qui n’auront pas préservé la Constitution, tout en soulignant qu’il est possible de constituer une minorité de blocage au Parlement. M. Daher a quand même exprimé l’espoir que le Conseil constitutionnel accomplira son devoir au cas où l’article 49 de la Constitution serait modifié pour favoriser la reconduction de M. Lahoud à la tête de l’État. Mais si le député du Akkar et candidat à la présidence de la République reste détérminé à aller jusqu’au bout dans sa guerre contre la reconduction, son collègue Robert Ghanem, également candidat à la magistrature suprême, a adopté un ton plus modéré. Estimant que le cours du processus électoral est devenu clair, il a lancé un appel à la pondération, avant de mettre en garde contre les emballements et les réactions impétueuses. Pour M. Ghanem, il est impératif de favoriser l’intérêt du pays au détriment de tout autre intérêt. Le même appel à la modération a été lancé par le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan.
Le ton montre entre les deux camps favorable et hostile à une reconduction du mandat présidentiel, simultanément avec le bras de fer interparlementaire engagé autour du nombre de voix que recueillera le projet d’amendement constitutionnel. Cette escalade verbale intervient au moment où Damas multiplie les contacts avec ses alliés à la Chambre afin d’assurer une majorité...