Sabeh : « Une journée noire »

Le député Bassem Sabeh a lancé hier une attaque virulente contre le chef de l’État, qualifiant de « journée noire » la date choisie par le général Émile Lahoud pour manifester sa volonté de briguer un nouveau mandat si la majorité parlementaire le souhaite. Estimant, non sans ironie, que le président ne pouvait pas agir autrement, M. Sabeh a déclaré : « Le général Lahoud a entraîné le pays dans une série de comportements qui n’auraient pu aboutir qu’à l’instant dramatique que nous vivons et qui constituent l’apogée de la campagne menée contre la Constitution et contre le consensus national. » « L’état d’amertume dans lequel les propos présidentiels ont plongé les Libanais est tel qu’il n’est pas possible de lui donner une seule définition politique, a déclaré M. Sabeh. Le chef de l’État devrait savoir que les sondages qui seront effectués ne seront pas suffisants pour couvrir l’ampleur des dégâts qui ont touché le système libanais. Il devrait savoir que les campagnes de soutien qui seront organisées et la convocation de députés en vertu de mandats d’amener politiques, pour qu’il signent des pétitions réclamant l’amendement de la Constitution, n’occulteront pas le crime constitutionnel qui se prépare », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Nous redoutons que la mafia de la prorogation ait réellement réussi à organiser un coup d’État contre le système démocratique, en présentant au Parlement ce plat empoisonné que les députés vont être contraints d’avaler, tout comme ils avaient été obligés de revenir sur les amendements qu’ils avaient apportés au Code de procédure pénale, dans un précédent honteux, dans pareil sans l’histoire démocratique du Parlement. »