Conseil des ministres reporté, Berry, Hariri et Joumblatt aujourd’hui chez Assad Washington catégorique : le choix d’un nouveau président revient aux Libanais et non aux Syriens

À deux jours de la réunion de Rome entre Américains et Syriens, c’est un véritable bras de fer qui s’annonce entre Damas et Washington au sujet de la présidentielle. Au moment où la Syrie accélère le processus supposé paver la voie à une procédure « constitutionnelle » – très contestée – favorisant une réélection du président Émile Lahoud, les États-Unis ont exprimé sans détour leur opposition à une reconduction du mandat présidentiel. L’importance de la position US réside davantage dans son timing que dans sa teneur (qui n’est pas nouvelle), d’autant qu’elle intervient au lendemain de la décision prise par le chef de l’État d’assumer un nouveau mandat « si la majorité parlementaire le souhaite ». Le porte-parole adjoint du département d’État a d’autre part clairement demandé à Damas de ne pas s’ingérer dans le choix du futur président. « La décision de choisir qui doit être le président du Liban revient au peuple libanais, et non pas aux Syriens ni aux Américains », a déclaré Adam Ereli. Washington semble ainsi faire écho aux nombreuses voix qui se sont élevées hier à Beyrouth pour mettre en garde contre une éventuelle prorogation du mandat présidentiel. Il reste que le président syrien Bachar el-Assad s’apprête à recevoir aujourd’hui MM. Nabih Berry, Rafic Hariri et Walid Joumblatt. Le Conseil des ministres a été, par le fait même, reporté.