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Présidentielle - « Quiconque rencontre Mgr Sfeir en ressort satisfait », déclare Hariri sur le perron de Dimane Lahoud : Oui à un nouveau sexennat, si une majorité parlementaire le souhaite (photo)

D’un côté, le chef de l’État sortant, Émile Lahoud, s’est dit prêt hier devant ses visiteurs, avec force explications et détails, à assurer un nouveau mandat, soulignant qu’il ne désespère pas de pouvoir appliquer le volet intérieur de son discours d’investiture au cas où une majorité parlementaire le souhaiterait. De l’autre, le Premier ministre, Rafic Hariri – qui s’est longuement entretenu en tête à tête, également hier, à Dimane, avec le patriarche maronite – a continué à privilégier un silence qui en dit long en se contentant d’affirmer que « quiconque rencontre Mgr Sfeir en ressort heureux ». Selon les visiteurs de Baabda (dont l’ancien président de la Chambre Hussein Husseini, les ministres Assem Kanso et Michel Moussa, ainsi qu’une délégation du Conseil du Sud), le président Lahoud estime que le débat autour de la présidentielle est « au cœur de la vie démocratique », un indice réel de « la bonne santé du système politique » libanais, « même si d’aucuns en profitent pour surenchérir ». Et souhaitant que ce débat soit régi par « l’objectivité, ainsi que les intérêts de l’État et des citoyens, et non pas par la rancœur et les règlements de comptes », le chef de l’État sortant a dressé une sorte de bilan de son discours d’investiture, l’équivalent pour lui d’une position claire et nette au sujet de l’échéance automnale. « Je suis satisfait de ce que j’ai réalisé pour l’instant sur le plan stratégique, notamment en ce qui concerne la relation avec la Syrie, la protection de la Résistance, le conflit israélo-arabe et le refus de l’implantation, la situation en Irak ainsi que la position claire du Liban à l’égard de la guerre et du terrorisme. Et tout cela s’est répercuté positivement sur notre pays, sur la stabilité qui est la sienne, sur le climat sécuritaire rassurant, malgré tous les rebondissements régionaux. Le Liban est ainsi devenu une destination touristique pour les Arabes et pour les étrangers. Sans compter qu’il a permis aux Libanais de développer certains investissements, et au secteur bancaire d’initier une forte croissance, qui a participé à la réduction du problème de la dette publique », a ajouté le président Lahoud. « En revanche, je ne suis pas satisfait de ce qui a été fait jusque-là sur le plan intérieur », a-t-il souligné. Un sentiment qui n’a rien à voir avec le fond de son discours, « mais qui est fonction des circonstances, des confusions et des contradictions qui ont fait que » ce discours « n’a pas pu être appliqué ». Ce qui a empêché, selon lui, la renaissance de l’État, « tant aux niveaux politique, économique, administratif que judiciaire ». Pour le chef de l’État sortant, « tout cela tombe sous une responsabilité commune, celle de l’ensemble des pôles du pouvoir et des responsables, quel que soit leur poste – y compris la première, la deuxième et la troisième présidence ». « Ce que nous souhaitons, c’est un changement de mentalité. Nous voulons en finir avec cette mentalité qui fait primer l’intérêt personnel sur l’intérêt général, qui veut s’assurer le monopole des administrations de l’État au lieu qu’elles soient au service de tous, pour que l’on puisse espérer pouvoir édifier l’État, assurer la survie du Liban et mettre un terme à l’émigration des Libanais », a affirmé Émile Lahoud. C’est « à partir de tout cela » que le locataire de Baabda a assuré, toujours devant ses visiteurs, qu’il « ne désespère pas » de pouvoir appliquer le volet intérieur de son discours d’investiture. Et « au cas où la majorité parlementaire souhaiterait lui confier cette mission, il sera tout à fait prêt à le faire, en harmonie avec les principes constitutionnels en vigueur, qui définissent le mécanisme d’amendement de la Constitution, sur la base de l’intérêt public et non pas personnel ». « Si, par contre, la majorité parlementaire souhaite qu’un autre, quel qu’il soit, soit chargé de cette mission, il revient aux représentants du peuple de choisir la personne adéquate, capable, selon eux et selon les Libanais qui les ont élus, de revaloriser la politique, guérir l’économie, empêcher la corruption administrative et consacrer l’indépendance de la justice. C’est-à-dire le candidat capable, non seulement de préserver le niveau stratégique qui a été atteint, mais de dire, sur le plan intérieur, oui lorsqu’il le faut et non lorsque cela s’impose. À savoir assurer les intérêts des citoyens et non ceux des gens du pouvoir. » Le chef de l’État sortant a conclu en estimant que c’est « sous cet angle » qu’il faudrait envisager l’échéance présidentielle, et non pas « à l’aune de qui va obtenir la présidence et qui va la quitter ». Hariri chez Sfeir à Dimane Parallèlement à la prise de position du président de la République, le Premier ministre, Rafic Hariri, a été reçu hier à Dimane par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, pour un tête-à-tête de cinquante minutes, à l’issue duquel le patriarche a retenu le n° 3 de l’État à déjeuner en compagnie de nombreux évêques et du conseiller de Rafic Hariri, Daoud Sayegh. Le Premier ministre a refusé de s’exprimer, tant avant son entretien avec Mgr Sfeir qu’après le déjeuner – et même entre les deux –, se contentant d’assurer que quiconque rencontre le patriarche Sfeir en ressort satisfait ».

D’un côté, le chef de l’État sortant, Émile Lahoud, s’est dit prêt hier devant ses visiteurs, avec force explications et détails, à assurer un nouveau mandat, soulignant qu’il ne désespère pas de pouvoir appliquer le volet intérieur de son discours d’investiture au cas où une majorité parlementaire le souhaiterait. De l’autre, le Premier ministre, Rafic Hariri...