« Numéro un », ou les réflexions d’Oliver Kahn

Le gardien international du Bayern Munich, Oliver Kahn, actuellement sous les feux de la rampe pour ses problèmes sportifs et privés, a présenté hier à Munich Numéro un, son livre de « réflexions » où il s’estime notamment inapte à son poste car trop énergique. Il ne s’agit pas d’une autobiographie, a souligné Kahn, 34 ans, qui a contribué par sa bavure contre le Werder Brême, samedi dernier en championnat, à la défaite (1-3) du champion sortant et au sacre des nordistes. Sur 176 pages, il exprime des « réflexions », « authentiques à 100 % ». L’objectif du livre de Kahn, qui vient de quitter sa petite amie Verena, 23 ans, pour laquelle il s’était séparée de sa femme Simone il y a un an alors qu’elle venait d’accoucher de leur deuxième enfant, est d’expliquer qui il est vraiment. Le capitaine du Bayern Munich et de la sélection allemande se croit au fond inapte pour le poste de gardien, car il a trop d’énergie et parce qu’il est prisonnier de la surface de réparation. « Kung-Fu-Kahn » Pour libérer ses frustrations et son agressivité, il lui est arrivé de mordre l’oreille d’un adversaire, de prendre un joueur à la gorge ou de sauter pied devant sur un adversaire, ce que lui avait valu le surnom de « Kung-Fu-Kahn ». Avec son livre, il tente de convaincre le lecteur que « Kahn a d’autres facettes » que celles d’un gardien « la bouche ouverte devant les buts qui gueule et prend son coéquipier à la gorge ». Il raconte qu’il se sent inspiré par une panthère noire et reste longtemps devant sa cage quand il va au zoo avec sa fille, mais aussi que son institutrice s’est moquée de lui quand il a annoncé qu’il voulait aller au collège et que l’argent l’intéresse depuis son enfance. Il rêvait de l’oncle Picsou et d’une baignoire pleine d’argent. Sa seule erreur décisive en football a été la finale du Mondial 2002 perdue 2 à 0 contre le Brésil, estime-t-il. C’était « l’un des moments les plus difficiles de ma vie ». « Je sentais qu’en dépit de ma volonté de gagner, je devais avoir la grandeur d’accepter cette défaite », écrit le gardien, à un moment « où on voulait presque mourir comme sportif ».