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Actualités - OPINION

Un paysage politique fractionné à l’extrême

Un ministre proche de la Syrie, et néanmoins connu pour son impartiale objectivité, passe au crible les résultats des municipales et leur effet virtuel sur la présidentielle. Il note tout d’abord que, de toute évidence, aucun leader ne peut prétendre dominer à lui seul sa région, ou même sa cité natale. Partout, ce sont des ententes déterminées qui conditionnent le volume d’influence de chacun. De même, aucun parti n’a pu s’imposer sans devoir composer avec d’autres forces politiques. Il reste vrai cependant que le Hezbollah, en l’emportant à Baalbeck et dans la plupart des localités de la région, a pu proclamer à la face du monde que son aile proprement politique est aussi populaire que sa branche militaire. Il est donc prêt à se transformer en grand parti politique, s’appuyant sur un bloc parlementaire consistant. De fait, faut-il le rappeler, ce thème de la solidité des assises populaires du Hezb a été développé, tout de suite après les municipales de Baalbeck, par le numéro deux de la formation, cheikh Naïm Kassem. Qui a souligné que les résultats constituent un message clair adressé à ce qu’il appelle « les cercles d’arrogance » sur le soutien populaire au projet hezbollahi « d’indépendance, de liberté, et de développement. » Il a cependant indiqué que le Hezb « tend la main à tout le monde. Il n’est animé d’aucun esprit de concurrence, de règlements de comptes personnels ou politiques ». En appelant toutes les franges à « coopérer pour activer les services, la roue économique ou touristique, le développement, l’agriculture, l’éducation, la santé et le social » à Baalbeck et dans sa région. En s’ancrant dans le tissu politique intérieur, le Hezbollah montre aux USA qu’il n’est pas un groupe « terroriste », couvert par la Syrie, qu’il faut désarmer et dissoudre. Mais bien un parti régulier, qui porte les armes uniquement pour libérer le pays de toute occupation israélienne. Et qui désarmera quand il n’y n’aura plus lieu de résister. Sur le plan strictement intérieur, donc, le Hezb se veut démocratiquement soumis au système comme à la loi. Le ministre cité poursuit en estimant qu’à l’image des municipales, la présidentielle s’annonce sous les auspices du fractionnement. Aucun pôle majeur n’y peut, tout seul, jouer un rôle prépondérant. On voit de la sorte des équipages opposés, de dimensions variées, s’apprêter à soutenir des candidats qui se partagent également les suffrages des partis ou des blocs. Bien entendu, cet éclatement facilite la tâche des vrais fabricants de présidents. À savoir la Syrie et les États-Unis. Qui n’ont pas à s’embarrasser de l’avis des Libanais puisqu’ils sont si divisés. Revenant aux municipales, cette personnalité relève qu’elles ont déchiré Kornet Chehwane, mais aussi d’autres forces politiques. Ce qui donne à penser que les divisions seront encore plus fortes quand on en viendra à la présidentielle. Que cela soit par rapport à la question de la reconduction ou à celle du choix d’un nouveau président. La dislocation mettra, en fait, les divers courants pratiquement à pied d’égalité, sans qu’aucun ne puisse imposer ses vues. Selon ce ministre, les tendances de fractionnement se précisent dans les régions qui n’ont pas encore voté pour les municipales : le Nord et le Sud. Et au bout du compte, les Syriens et les Américains vont pouvoir traiter tranquillement de la présidentielle libanaise. Sans avoir à se soucier d’objections locales, ou de négocier, du moment que les protagonistes du cru se neutralisent les uns les autres. Cela étant, le ministre cité veut conclure sur une note optimiste. Il espère, en effet, que l’on commencera par changer les noms. Pour modifier ensuite les méthodes, en vue de parvenir à un véritable État, laïcisé, des institutions et du droit. Par le biais notamment d’une nouvelle loi électorale, équitable, élaborée sous l’égide du prochain président de la République. Émile KHOURY
Un ministre proche de la Syrie, et néanmoins connu pour son impartiale objectivité, passe au crible les résultats des municipales et leur effet virtuel sur la présidentielle. Il note tout d’abord que, de toute évidence, aucun leader ne peut prétendre dominer à lui seul sa région, ou même sa cité natale. Partout, ce sont des ententes déterminées qui conditionnent le volume...