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Actualités - CHRONOLOGIE

Aoun dénonce la destructuration de l’État et de la société

C’est à une « double libération », de « l’occupation syrienne » et de la « mentalité traditionnelle » que l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a appelé dans le cadre du dîner annuel organisé par le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) à Kléiate, en présence de plus de 2 500 partisans, sympathisants et journalistes. Michel Aoun a estimé que le Liban allait bientôt recouvrer sa souveraineté, mais que le peuple libanais doit montrer qu’il est prêt à gérer lui-même ses affaires. Dans son allocution, prononcée sur écran géant à partir de Paris, le général en exil a commencé par dénoncer les manipulations, par le pouvoir et « l’occupant syrien », du processus électoral. Il a ensuite longuement évoqué la destructuration de l’État et de la société libanaise qui s’est opérée, selon lui, depuis 1990, évoquant notamment le « démembrement des partis, la dispersion de la société et le dirigisme de l’État à tous les niveaux, surtout médiatique ». De plus, le langage sectaire et confessionnel a refait surface de plus belle dans le discours politique des dirigeants, dit-il. « On tente de fausser la perception des choses, en essayant de montrer que les uns cherchent systématiquement à empiéter sur les droits des autres, a déclaré le général Aoun. En réalité, un seul empiète sur les droits de tous les autres, et c’est le Syrien. Il est faux de parler d’influence chrétienne ou musulmane. À l’ombre de la domination syrienne, nul n’a d’influence, et Damas utilise tantôt les chrétiens, tantôt les musulmans et tantôt les druzes comme des instruments entre ses mains », a affirmé Aoun. Des manœuvres qui ont fini par « déstructurer aussi la société et par répandre la culture de l’asservissement et de la corruption à tous les niveaux et dans toutes les sphères ». Pour le général en exil, l’objectif est clair : il s’agit du changement, sans lequel le Liban est condamné. Un changement au niveau du volet international qui, pour lui, va irrévocablement se produire. « L’échéance approche, la Syrie est obligée de choisir de nouvelles orientations et le Liban va recouvrer sa liberté », a-t-il indiqué. Mais ce changement est inutile s’il ne s’accompagne pas d’un changement sur le plan des consciences. Or la pensée libanaise est actuellement plongée dans le « chaos ». « C’est la personnalité même du Libanais qui a été déstructurée : il pense une chose, en dit une autre et fait tout à fait autre chose. Et cela est perceptible au niveau électoral, a-t-il indiqué. Les Libanais doivent sortir de la pensée politique traditionnelle et opter pour une nouvelle mentalité. Ils doivent posséder une culture politique et un sens critique pour pouvoir faire la part des choses et ne pas être trompés par les discours », ce qui nécessite une acquisition du sens des droits, des responsabilités, des lois et de la citoyenneté. « Pour son salut, le Liban doit sortir du parrainage politique syrien et changer la classe politique qui est en place depuis quinze ans, laquelle ne cesse de répéter les mêmes erreurs et de prendre les mauvais choix, notamment économiques. Si les échéances pointent à l’horizon et qu’on ne peut changer le style politique et l’équipe qui gouverne, le Liban ne pourra pas retrouver sa stabilité », a-t-il indiqué. C’est donc à « un choix de vie et d’avenir, loin des expériences catastrophiques du passé » que les Libanais sont appelés, à travers « une résistance civique, par le vote, par le verbe ou par les manifestations pacifiques », a conclu Michel Aoun.
C’est à une « double libération », de « l’occupation syrienne » et de la « mentalité traditionnelle » que l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a appelé dans le cadre du dîner annuel organisé par le Courant patriotique libre (CPL-aouniste) à Kléiate, en présence de plus de 2 500 partisans, sympathisants et journalistes. Michel Aoun...