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Toute l’affaire de Beyrouth était préfabriquée, estime Pakradouni Sfeir : La municipalité ne saurait faire la différence entre les fils d’une même localité

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a estimé hier que la municipalité élue ne saurait être pour une partie ou contre une autre, dans la mesure où cette vision des choses l’empêche de mener à bien sa mission. Mgr Sfeir s’exprimait devant le président, les membres du conseil municipal et le moukhtar élus à Kahalé (Metn-Sud). S’adressant au patriarche, le président de la municipalité, M. Souhail Bejjani, a estimé que la localité restera « dans la ligne politique, nationale et éthique de Bkerké ». De son côté, le patriarche maronite à répondu : « Il vous faut être au service de l’ensemble des fils de Kahalé. La municipalité ne saurait faire la différence entre ceux qui étaient en sa faveur et ceux qui étaient contre elle. En fin de compte, vous êtes tous les fils de la même localité et vous avez tous le droit aux services et aux projets dispensés par le conseil municipal. La municipalité ne saurait être en faveur d’une partie et contre une autre, dans la mesure où cela empêche la bonne marche de l’action municipale. Par ailleurs, tout cela ne fait pas partie de nos habitudes, de nos coutumes et de nos principes religieux. » « L’essentiel, c’est que vous soyez unis pour le bien de votre localité, qui est connue pour sa capacité à préserver ses principes et ses traditions. Nous espérons qu’elle reste comme elle est, qu’elle ne change pas. Le maintien en place est signe de stabilité et de préservation des principes, surtout s’ils sont justes et sains », a-t-il ajouté. « Les poids lourds ont perdu de leur ampleur » Mgr Sfeir a par ailleurs reçu le ministre du Développement administratif, Karim Pakradouni, qui a estimé qu’avec la canonisation du bienheureux Nehmetallah Hardini – la deuxième depuis que Nasrallah Sfeir est patriarche – il fallait désormais accorder au prélat maronite le titre de « patriarche des deux saints ». M. Pakradouni a, par ailleurs, remis au patriarche maronite une copie de la Charte des jeunes pour la lutte contre la corruption, élaborée par le ministère en collaboration avec l’Onu. « Cette charte est à la base de toute éducation au Liban, puisque la corruption, morale, administrative, financière et politique, est à l’origine de tous les problèmes. Elle est à l’origine de la dette publique, de la pauvreté, de l’entrave au développement. Elle constitue une menace pour la stabilité. C’est pourquoi nous avons élaboré cette charte, qui sera distribuée aux jeunes. Ceux qui luttent contre la corruption sont les jeunes, et pour comprendre l’importance de la corruption, il faut qu’ils étudient ce phénomène à l’école », a-t-il poursuivi, en annonçant qu’un programme allait être créé pour introduire l’enseignement de cette charte dans les écoles privées et publiques. Concernant les élections municipales, M. Pakradouni a affirmé : « Les Libanais sont démocrates et sont attachés au régime des libertés et à la démocratie. Il s’agit là d’une particularité historique. Par ailleurs, les “poids lourds” ont vu leur sphère d’influence se rétrécir (...). La désunion et l’absence de projet et de front politiques, surtout chez les chrétiens, prouvent que l’union fait la force. Les chrétiens ont mené la bataille sans programme, sans front et sans vision unie (...) », ce qui, selon lui, était visible au niveau des résultats au Mont-Liban. « À Beyrouth, la situation était différente. Il y a eu une réaction devant la fabrication des listes, surtout celle du Premier ministre, que nous avons appuyée pour préserver l’équilibre et la parité entre les chrétiens et les musulmans, malgré l’élimination par M. Hariri des Kataëb et le départ des Forces libanaises, et en dépit de l’absence de représentation chrétienne valable. Malgré tout cela, nous avons pensé qu’il fallait préserver cet équilibre pluriel, dans l’espoir de pouvoir assurer, à l’avenir, un équilibre politique. Les résultats ont été à l’encontre des prévisions », a-t-il indiqué. « Sans entrer dans le lexique de la haine, faisons parler les chiffres : le Premier ministre a pris comme étalon de mesure les chiffres des élections législatives de l’an 2000 et a voulu réitérer les mêmes taux pour les municipales. En l’an 2000, la participation avait atteint les 36 % et même les 41 % dans certaines régions musulmanes. Cette fois, elle n’a pas atteint les 23 %. Et sans les élections de moukhtars, le taux de participation pour les municipales aurait été encore plus bas. Ce qui veut dire que l’ensemble de l’affaire était préfabriqué et ne représentait pas les citoyens, qui sont dégoûtés et qui sentent qu’il n’y a aucun projet convaincant pour lequel voter. Cette critique est directement adressée à l’opposition qui ne représentait pas une alternative. Devant cet état de fait, l’électeur beyrouthin n’était convaincu ni par l’alternative ni par la liste du président Hariri, qui n’était pas à la mesure de ses ambitions. C’est pourquoi l’électeur a transmis un message de gêne en s’abstenant, et ce malgré les appels en faveur de la participation », a-t-il ajouté. Parmi ses visiteurs, signalons également que le patriarche maronite a reçu l’avocat de Samir Geagea, Joseph Nehmé.
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a estimé hier que la municipalité élue ne saurait être pour une partie ou contre une autre, dans la mesure où cette vision des choses l’empêche de mener à bien sa mission.
Mgr Sfeir s’exprimait devant le président, les membres du conseil municipal et le moukhtar élus à Kahalé (Metn-Sud). S’adressant au patriarche, le...