Administration Siniora plaide pour un changement de mentalité dans la gestion des fonds publics

Le ministre des Finances, Fouad Siniora, a mis l’accent hier sur la nécessité de demander des comptes d’une manière permanente au sein de l’Administration pour ce qui est du style et de la gestion des fonds publics. Et pour cause : « Nous sommes face à une situation financière, économique et administrative qui requiert un effort exceptionnel de notre part pour trouver une solution. Sinon, nous serions en train d’alourdir encore plus les charges qui pèsent sur le Trésor. Et, partant, nous serions ensuite obligés d’avoir recours aux taxes et aux impôts pour combler les besoins du Trésor », a indiqué M. Siniora, qui parrainait hier la cérémonie de clôture du stage de formation réservé aux membres des conseils d’administration des hôpitaux gouvernementaux et aux employés chargés des questions financières au sein de ces hôpitaux. Évoquant le soutien financier de l’État aux hôpitaux gouvernementaux, M. Siniora a estimé que ces derniers devaient offrir les meilleurs services aux citoyens à des prix bas et être aptes à concurrencer les hopitaux privés, qui s’autofinancent. « Ces hôpitaux gouvernementaux doivent également être productifs, dans le sens où ils doivent être un soutien pour le Trésor, et non un poids », a indiqué M. Sinora, évoquant l’exemple de « certaines administrations publiques dont la qualité et la productivité des services sont en baisse et qui continuent à prendre appui sur le Trésor au lieu de renflouer ce dernier ». « Il ne faut pas que ce genre de gestion, qui est loin de rendre service au Trésor et aux citoyens qui l’alimentent, se poursuive », a indiqué le ministre des Finances. « Si cette mentalité, au niveau de la gestion des fonds publics, ne change pas, les conséquences financières seront désastreuses, d’autant que le temps ne nous permet plus d’adopter certains moyens que nous utilisions par le passé. Cette période est différente à tous les niveaux et nécessite une reconsidération des entreprises réformistes, lesquelles doivent absolument nous conduire hors de la situation dans laquelle nous sommes au niveau de la gestion des fonds publics. Cela nécessite que nous soyons capables de relever le défi pour aboutir à l’objectif que visait le législateur lorsqu’il a créé les établissements publics », a-t-il ajouté.