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Kornet Chehwane observe et affûte ses armes

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Dans la déferlante de concertations, qui sont autant de téléguidages, et de prises de position, la Rencontre de Kornet Chehwane se distingue par sa prudente réserve. Mais le délai du scrutin présidentiel se trouvant rapproché au 25 septembre, le groupe opposant compte se prononcer sur l’échéance à la fin du mois en cours. Il se réunira donc à cet effet et pourrait dégager un nouveau manifeste de fond. Car, on le sait, la constellation placée sous l’égide de Bkerké recèle en son sein plus d’un candidat déclaré ou potentiel. Pour ne pas en faire un sujet de divisions, et de possible dislocation, il lui faudra accommoder une sauce convenant à tous les goûts. C’est-à-dire une resucée des principes libanais aussi généraux que généreux qui, comme de bonnes fées, ont veillé à sa création. Pour le moment, les opposants scrutent le battage médiatique autour des concertations de Damas. En ricanant sous cape quand certains esprits subtils insinuent que cette procédure dégage une entente libanaise quasi unanime. Ce qui devrait dédouaner la Syrie pour justifier ses choix finaux. En s’en servant comme d’une carte de pression dans ses négociations avec les Américains. En fait, affirme l’un des pôles de l’opposition, les fuites médiatiques ne traduisent pas la réalité du tableau local. Mais s’inscrivent dans le cadre d’un scénario à travers lequel Damas cherche manifestement à renflouer l’option de la reconduction. Sans pour autant la faire triompher dès maintenant. En d’autres termes, il s’agit de garder effectivement toutes les éventualités ouvertes. Et dans cet esprit, il n’est pas exclu que l’on vote l’amendement de l’article 49 sans lui donner obligatoirement une suite concrète. Mais l’opposition continue à trouver l’argumentaire des reconductionnistes plutôt bancal. Ou carrément inintelligent. Pour les contestataires, en effet, après six années de constante régression, et de crise, il est malavisé de la part des loyalistes d’évoquer le prestige de l’État. Et, d’après les mêmes sources, il est pour le moins maladroit de présenter les tenants de la démocratie normale comme des agents à la solde de l’Amérique, au moment où la Syrie tente elle-même de se rapprocher de cette même puissance. Enfonçant le clou, ces sources soulignent que, sauf coup de théâtre extraordinaire, la compétition effective oppose des tenants de la même ligne dite nationale, proche de la Syrie. Ce qui fait qu’en accusant leurs détracteurs de faire le jeu des USA, les lahoudistes critiquent des pairs, des prosyriens en somme. Tout cela dans le domaine tactique. Pour le fond, les opposants, mais aussi bien des personnalités du camp global du pouvoir ou indépendantes, continuent à soutenir qu’on ne doit pas traiter à la légère la Constitution. Et que l’article 49 qui se trouve en balance appartient en fait à la batterie de dispositions fondamentales relatives aux équilibres de base. En modifiant le système de la présidentielle, c’est tout l’édifice, tout le puzzle de Taëf que l’on remet en cause. Ce qui entraînerait une cascade de revendications virulentes pour d’autres amendements. Et autant de heurts dont le pays se passerait volontiers. Abondant dans ce sens, un parlementaire juriste propose que pendant 25 ans au moins, on ne touche pas à la Constitution, gage de stabilité. En tout cas, aujourd’hui ou demain, il est évident qu’une révision nécessite un large consensus national. Dont on est visiblement loin à l’heure actuelle. Philippe ABI-AKL
Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Dans la déferlante de concertations, qui sont autant de téléguidages, et de prises de position, la Rencontre de Kornet Chehwane se distingue par sa prudente réserve. Mais le délai du scrutin présidentiel se trouvant rapproché au 25 septembre, le groupe opposant compte se prononcer sur l’échéance à la fin du mois en cours. Il...