Karamé : La reconduction a 90 % de chances, mais rien n’est encore joué

L’ancien Premier ministre Omar Karamé a réexprimé hier son point de vue selon lequel « les chances de la reconduction sont de 90 % ». M. Karamé, qui a été reçu mardi par le président syrien Bachar el-Assad, a toutefois précisé que « rien n’est joué d’avance et que toutes les éventualités restent probables », notamment la reconduction ou la prorogation. L’ancien président du Conseil a reçu hier à Ramlet el-Baïda l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Abdel Aziz Muhieddine Khoja. Interrogé sur le sens des concertations entre le président Assad et les pôles sunnites, qui pourraient être interprétées comme un message adressé par Damas au Premier ministre Rafic Hariri, M. Karamé a répondu : « Il y a beaucoup trop d’imagination dans tout cela. Nous sommes étonnés que la situation au Liban soit envisagée à travers le prisme sectaire et communautaire. Les choses ne sont pas ainsi. Le président Assad a déclaré en toute sincérité qu’il était pour la libanisation de l’échéance présidentielle. Tout le monde sait que la Syrie a son mot – important et essentiel – à dire à ce niveau. Lorsqu’il y a une libanisation, des concertations s’établissent avec les pôles présents sur la scène locale pour sonder leurs opinions. Et c’est en fonction de ces concertations que la décision est prise. » Concernant l’éventualité d’une séance parlementaire en septembre pour l’amendement de la Constitution, M. Karamé a indiqué : « Lorsque nous affirmons qu’aucune décision n’a encore été prise, comment est-il possible de parler d’une séance parlementaire et d’un amendement. Jusqu’à présent, il n’y a pas de décision, et je sais de quoi je parle. » Pour ce qui est de la proportion des Libanais qui sont pour ou contre la prorogation du mandat Lahoud, Omar Karamé a affirmé : « Il faut attendre le résultat des concertations. Rien n’a encore été décidé. Et je ne m’exprime pas à la lumière d’informations dont je disposerais, mais en fonction d’une analyse personnelle. » M. Karamé a par ailleurs reçu le député et candidat à l’élection présidentielle Boutros Harb et l’ancien ministre Albert Mansour, qui sont tous les deux membres du Front national de réforme, aux côtés de M. Karamé, de M. Hussein Husseini (également reçu mardi par le président Assad) et de Mme Nayla Moawad.