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Actualités - CHRONOLOGIE

Développement - Un projet étalé sur douze ans signé par Pakradouni et Yves de San Coup d’envoi d’une stratégie informatique pour moderniser l’Administration et étendre l’usage de l’ordinateur

Pour les dix prochaines années, le Liban est désormais doté d’une véritable stratégie informatique, visant à la modernisation de l’Administration, mais aussi au développement de l’ensemble de la société, dans le sens d’une plus grande transparence et d’une meilleure efficacité. C’est en deux mots l’objectif du programme signé hier au ministère du Développement administratif par le ministre Karim Pakradouni et le coordinateur du programme du Pnud au Liban, Yves de San, en présence de l’administrateur du Pnud, Marc Brown, qui a clôturé hier une visite de quatre jours au Liban. C’est un projet qui couronne des mois de travail, de recherche et d’efforts, et M. Pakradouni a voulu une véritable cérémonie pour sa concrétisation, à travers un accord signé entre le gouvernement libanais et le représentant du Pnud. C’est en présence des principaux fonctionnaires du ministère du Développement administratif, mais aussi des représentants de la société civile et des associations qui s’occupent d’informatique, ainsi que de l’administrateur du Pnud, Marc Brown, que le projet a été présenté aux médias. Il s’agit d’un programme qui s’étale sur une douzaine d’années et qui aboutit, s’il est appliqué, à une informatisation complète de l’Administration publique, unique voie de modernisation en profondeur, mais aussi le chemin le plus sûr pour une plus grande transparence. Ce programme met à contribution tous les secteurs de l’Administration ainsi que les vecteurs qualifiés de la société civile. Même si la masse des citoyens a tendance à ne pas trop y croire, sans doute par habitude, le projet est désormais sérieusement mis en route. M. Pakradouni a mobilisé toute son équipe dans ce but, convaincu que l’adoption d’une stratégie informatique de la part de l’État permet de contourner les lourdeurs du système libanais, en évitant les longues initiations à la réforme. Sans avoir à trancher les questions de clientélisme et de corruption qui enveniment la vie des Libanais, l’adoption de cette stratégie permet dans le long terme d’aboutir à une meilleure efficacité, sans parler de la productivité. Des exposés détaillés et des méthodes modernes Au cours de la rencontre d’hier, M. Yéhya Hakim, expert en problèmes administratifs, a déroulé son immense carnet de route de la réforme de l’Administration (une étude étalée sur douze ans). Un projet soigné qui entre dans tous les détails et dans tous les secteurs de l’Administration, et étudie minutieusement la situation des 264 000 fonctionnaires, civils et militaires, du secteur public libanais. M. Brown a d’ailleurs exprimé son intérêt pour le projet, alors que M. de San écoutait attentivement. M. de San a suivi les grandes étapes du projet d’informatisation de l’Administration, et même si ses fonctions officielles prennent fin très bientôt, les idées qu’il a lancées resteront longtemps dans les esprits. M. Pakradouni lui a rendu un vibrant hommage, avant d’exposer deux grands projets qui lui tiennent à cœur : la fin de l’analphabétisation informatique au sein de l’Administration et l’idée d’un ordinateur pour tous, qui devrait faciliter l’achat d’ordinateurs pour toutes les familles libanaises, dans le but d’aboutir à une plus grande égalité de chances et donc à plus de justice sociale. C’est, selon lui, le moyen de réduire le fossé entre les différentes classes sociales, puisqu’il permet un développement équitable. Pour le ministre, l’ordinateur est ainsi un instrument de justice sociale, et son projet consiste à accorder des facilités de paiement pour l’acquisition de PC et de programmes informatiques. De la sorte, il y aura une interactivité évidente entre les citoyens et l’Administration, chacune des deux parties encourageant l’autre à mettre la technologie au service du développement social. Il ne sera plus nécessaire d’attendre que les politiciens et les chefs de communauté ou de groupe politico-religieux lèvent leur mainmise sur l’Administration – même si une telle décision reste indispensable pour tout plan véritable de lutte contre la corruption. Car au fur et à mesure de la démocratisation de l’usage de l’ordinateur, le clientélisme devrait baisser. Des projets dans cent soixante-six pays M. Yves de San a salué les efforts entrepris conjointement par les secteurs privé et public pour la préparation d’un tel programme, précisant que cette stratégie a été mise au point grâce à un programme du Pnud financé par le Japon. Il a insisté sur le fait que cette stratégie permettra un développement social et économique important qui attirera les investisseurs et permettra au Liban d’occuper de nouveau une place de premier plan dans la région. M. Marc Brown a ensuite pris la parole pour confirmer son appui à ce projet, tout en se demandant dans quelle mesure le terrain est propice à son application, au Liban et dans d’autres pays (il faut préciser à cet égard que le Pnud a des projets de développement dans 166 pays de la planète). M. Brown a aussi rendu hommage à la participation libanaise au sommet informatique de Genève, en décembre dernier, affirmant avoir perçu dès ce moment-là une volonté réelle de modernisation et une grande harmonie entre les secteurs privé et public pour atteindre cet objectif. Après la signature de l’accord entre le gouvernement libanais et le Pnud, M. Pakradouni a offert à M. Brown des souvenirs du Liban, un ouvrage sur les Phéniciens, un autre sur les dessins de Gébrane Khalil Gébrane ainsi que trois dessins encadrés du même auteur et peintre. Une manière comme une autre de montrer que le Liban, malgré les apparences, reste une terre de culture et de mémoire, où le désir de s’intégrer au reste du monde n’est jamais en contradiction avec l’identité. D’ailleurs, M. Pakradouni a conclu son allocution en affirmant que le « Liban sera mondial ou ne sera pas », autrement dit, s’il ne respecte pas son message d’ouverture, de tolérance et de dialogue, surtout dans les moments difficiles que traverse actuellement le monde, il n’aura plus de raison d’être. Reste à savoir si les gouvernements à venir respecteront ce programme et mettront réellement le Liban sur la voie du développement. S. H.

Pour les dix prochaines années, le Liban est désormais doté d’une véritable stratégie informatique, visant à la modernisation de l’Administration, mais aussi au développement de l’ensemble de la société, dans le sens d’une plus grande transparence et d’une meilleure efficacité. C’est en deux mots l’objectif du programme signé hier au ministère du...