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Actualités - REPORTAGE

Inauguration le 20 août à l’initiative de la Fondation nationale du patrimoine L’écomusée de Terbol, un hymne à la vie rurale (photos)

Pour garder en mémoire un mode de vie dont la disparition s’accélère, la Fondation nationale du patrimoine a peaufiné un bel ouvrage à Terbol, dans le caza de Zahlé. La restauration d’une bâtisse vernaculaire et son aménagement en un musée où sont exposées les diverses faces de la vie du paysan: son habitat, ses instruments aratoires et un jardin thématique qui restitue, au rythme des saisons, l’atmosphère agricole de la région. Appartenant au Dr Maher Rami dont la famille, originaire de Falougha, s’était installée dans la plaine de Terbol au XVIIIe siècle, cette bâtisse a été louée pour une durée de 15 ans. Le bail symbolique a donné à la Fondation l’autorisation de procéder aux rénovations nécessaires et par conséquent de préserver une construction appartenant à notre héritage architectural. S’inscrivant tout naturellement dans le paysage de la Békaa, la maison à Liwan est composée de plusieurs pièces autonomes, «témoignant de l’occupation des lieux par une famille élargie». En briques séchées au soleil, enduites de terre puis chaulées, elle est coiffée d’une toiture formée d’une charpente en bois recouverte de roseaux. Sérieusement endommagée par la fuite du temps, elle a été restaurée «suivant le mode d’origine», indique l’architecte Jean-Marc Bonfils, ajoutant qu’avant d’entreprendre les travaux de réfection, il s’est penché sur «les techniques et les traditions de construction de la région», et a ouvert un mur et démonté les briques existantes «pour étudier leur composition et leurs différents systèmes d’appareillage». C’est donc selon ce concept qu’ont été rajoutés au bâtiment d’origine la cafétéria et la boutique du musée qui propose des publications sur la flore et les cultures, des cartes postales, des CD-Rom sur l’architecture traditionnelle au Liban ainsi que des objets artisanaux et des produits du terroir. Le tout exposé dans des «youk» (niches) modelées et ornées d’éléments décoratifs par «fodda» (signifiant littéralement argent). Une femme des champs, façonnée au travail de la terre, et qui «s’est éclatée» à pétrir la glaise pour faire revivre un «art rural» tombé dans l’oubli. Une collection d’objets ethnographiques Le musée de Terbol, qui sera inauguré le vendredi 20 août, comprend deux bâtisses reliées par un liwan.. La première, dédiée à la vie familiale, abrite le séjour et s’articule autour des «youk» (alcôves servant aux rangements), et du silo à grains ou «tabout» qui constitue la cloison avec la resserre. Le séjour, où se déroulaient toutes les activités, à l’exception des tâches ménagères, a été agencé selon le mode ancien. On y trouve un «diwan», un berceau, un coffre de mariée, un poêle en fonte (sobia), des tapis tissés (bsat ), une lampe à huile, un garde-manger (namlieh ), un moulin à café, un mortier et un pilon, un fer à repasser, une «tablié» autour de laquelle s’asseyait la famille pour manger, un sac à couture, une quenouille, etc. Dans la resserre où étaient engrangées les provisions de l’hiver, on y découvre les ustensiles qui servaient autrefois à la conservation de la «mouné» : des «kwara» ou silos mobiles, des récipients en bois déclinant les unités de volumes pour les céréales et les légumineux; des «fukkhara» pour l’eau potable, des grandes jarres (khâbiyé) pour stocker olives, huile d’olive, kishk et raisinés; des barattes; un «maajan», pour pétrir la pâte à pain, des tamis, des passoires, des «lakan» et des plateaux en cuivre rouge étamé… et la liste est longue. Dans la deuxième bâtisse, composée de plusieurs unités, entrent en scène les outils agricoles. Cette collection d’objets ethnographiques a été en grande partie constituée par Nehmé Saghbini, natif du village. La pièce d’à-côté accueille une exposition photographique retraçant les différentes étapes de la réhabilitation du musée. Une salle audiovisuelle permettra la projection de courts-métrages et de diapositives sur la vie, les usages et les coutumes du paysan. Au programme également, une promenade dans un jardin thématique aménagé pour familiariser le visiteur avec les cultures traditionnelles de la plaine : peupliers et genévriers, arbres fruitiers, vignes et potager de légumes et de céréales rythment le passage des saisons. Interrogée, il y a quelque temps, par L’Orient-Le Jour, Nayla Kettaneh Kuning, membre du comité exécutif de la Fondation nationale du patrimoine, initiatrice et chef du projet, avait indiqué que «des accords seront conclus avec les tours-opérateurs pour inclure Terbol dans un circuit d’écotourisme comprenant la visite des sites archéologiques de la Békaa et les domaines des vignobles avoisinants devraient participer à la valorisation de la région et déboucher sur une dynamique économique». De même, la Fondation fait appel à la création d’un rassemblement des Amis du musée de Terbol pour «assurer la continuité du projet», et permettre, ultérieurement, à la Fondation de s’intéresser à la mise en valeur du patrimoine dans d’autres villages. Et créer ainsi une chaîne d’écomusées. Signalons enfin que Mado Corm-Mellerio et Jean-Louis Mellerio ont signé la scénographie ; la paysagiste Isabelle Kuning, le jardin. Les cartels ont été préparés et rédigés par l’archéologue Nour Majdalani-Hakim et l’anthropologue Houda Kassatly qui ont été également chargées de la réalisation des films documentaires et du choix des objets exposés. Nicole Machnouk a été coordinatrice du projet. May MAKAREM
Pour garder en mémoire un mode de vie dont la disparition s’accélère, la Fondation nationale du patrimoine a peaufiné un bel ouvrage à Terbol, dans le caza de Zahlé. La restauration d’une bâtisse vernaculaire et son aménagement en un musée où sont exposées les diverses faces de la vie du paysan: son habitat, ses instruments aratoires et un jardin thématique qui...