Pakradouni : L’abstention, un message politique plus important que le vote

Le chef du parti Kataëb, Karim Pakradouni, a estimé hier que « le faible taux de participation à Beyrouth révèle une gêne des habitants vis-à-vis de la manière avec laquelle la liste parrainée par le Premier ministre Rafic Hariri a été fabriquée » et « plus particulièrement de l’absence de personnalités et de représentants des partis politiques chrétiens ». M. Pakradouni, qui s’exprimait devant le bureau politique du parti, réuni à Saïfi, a par ailleurs réclamé une révision de la loi sur les municipalités. Il s’est également félicité des résultats obtenus par le parti au niveau des élections de moukhtars à Beyrouth. Le chef du parti s’est dit réconforté par les résultats de ces élections. Il a félicité les moukhtars de Medawar, Antoine Abassi et François el-Jalkh, et de Rmeil, Joseph Chehwan et Pierre Nehmé, ainsi que les Kataëb Michel Majaess et Élias Awad pour les scores qu’ils ont réalisés à Achrafieh et à Saïfi, malgré le fait qu’ils se soient présentés en tant que candidats indépendants. « Les élections de moukhtars ont démontré que les Kataëb sont présents et efficaces dans les régions chrétiennes de Beyrouth, malgré toutes les tentatives d’endiguement et de marginalisation auxquelles le parti fait face », a indiqué M. Pakradouni, avant de souligner : « Il est clair que l’abstention à Beyrouth constitue un message politique plus important que le vote (...) Le taux de participation n’a pas dépassé les 23 %, ce qui veut dire que l’électeur beyrouthin n’était pas satisfait de la “liste de l’Unité de Beyrouth”, sans être pour autant convaincu de la capacité de l’opposition à gagner. Dans certaines régions chrétiennes de Beyrouth, moins de 10 % des gens ont voté. » Et d’ajouter : « Le conseil municipal a été élu en fonction d’un équilibre communautaire, mais pas d’un équilibre politique. Il ne représente que formellement les fils de la capitale, et c’est pourquoi il convient de revoir la loi sur les municipales. »