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Actualités - OPINION

Manœuvres diverses sur la scène locale La décantation attend la reprise du dialogue syro-américain

Une situation tragi-comique. De quoi en rire. Jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Tout le monde souligne la priorité de la récession. Mais personne ne s’occupe, ou ne se préoccupe, d’autre chose que de la présidentielle. Les yeux sont donc braqués sur Rome où le dialogue syro-américain, entamé au début du mois en cours, doit reprendre le 25. À ce propos, on indique de source fiable qu’un responsable syrien est resté à Washington, théâtre des premiers échanges, et y développe des contacts réguliers. Dont la teneur n’est pas divulguée. Et qui du reste doivent, en bonne logique, s’inscrire comme une simple préparation des pourparlers à venir. Sur le plan interne, on retient d’abord les prestations de Walid Joumblatt. Dans une action préventive, il pourrait soutenir la candidature d’un membre de son bloc dit démocratique, qui est le troisième en nombre de la Chambre. Et dont il laisse, en même temps, les membres libres de leurs choix. Deux bonnes raisons pour se défiler face aux sollicitations d’appui des nombreux candidats qui se croient ses amis. Ou plutôt, qui le croient leur ami. En outre, Joumblatt, dont la stature électorale est soulignée par le député Élie Aoun, garde bien en main toutes les cartes, tous les atouts qui en font un interlocuteur avec lequel il faudra sans doute négocier. Surtout qu’il a été l’un des premiers à exposer les critères de sélection. Après quoi, du reste, il a été approché par tant de candidats potentiels qu’il a préféré se dégager une sortie de secours en nommant un postulant de son bloc. Quoi qu’il en soit, en s’activant à gauche ou à droite, Joumblatt se met en avant. Ce qui lui vaut d’être très courtisé. Certains lui auraient même fait du « chantage affectif » en lui affirmant que sans caution, ils ne se présenteraient pas. Toujours est-il que Joumblatt risque de faire école. Dans ce sens que les chefs de file vont être tentés de nommer des candidats appartenant à leurs blocs respectifs, pour mieux éconduire le rush des démarcheurs présidentiables. La solution est d’autant plus commode que, comme tout le monde le sait, les paris de course ne peuvent pas être pris avant que les décideurs n’aient laissé percer leurs intentions. D’ailleurs, certains présidentiables sérieux tiennent compte de cette pause de fait et s’abstiennent d’officialiser, ou même parfois d’en reconnaître la virtualité, leur candidature. Parmi ces personnalités qui se tiennent sur une réserve offrant des degrés distincts, on peut citer Michel Eddé, Farès Boueiz, Khalil Hraoui et Nassib Lahoud. Ils gardent leurs distances, à des degrés variés, répétons-le, car certains s’avancent plus que d’autres, sans tout à fait se déclarer. En tout cas, quelques-uns d’entre eux, pas tous, expliquent en privé que pour le moment, ils ne peuvent pas espérer de francs ralliements, s’ils se déclaraient. Du moment qu’une bonne partie de la majorité parlementaire attend l’inspiration venue d’en-haut, comme on dit ironiquement quand il s’agit du mot d’ordre ou de passe. En effet, les visiteurs retour de Damas confirment en chœur que la Syrie n’a encore rien décidé. Que toutes les éventualités restent ouvertes et que les décideurs ne veulent griller aucune carte. Ce qui signifie que la reconduction n’est pas une éventualité définitivement écartée, bien qu’elle n’ait pas la cote. Les mêmes sources croient savoir cependant que les Syriens auraient conseillé au premier cercle proche du régime de ne pas exposer ce dernier aux attaques en continuant à militer ostensiblement pour la reconduction. Ils leur auraient donc demandé de mettre un bémol à leur campagne. On entend donc moins parler du projet d’amender la Constitution, à la mi-septembre, pour une élection ouverte à tous, y compris aux hauts fonctionnaires, en vue d’un mandat de quatre ou cinq ans renouvelable une fois. De la sorte, le président Émile Lahoud, mais aussi le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, ou le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, pourraient se retrouver en lice. Cette idée subsiste, mais elle est pratiquement gelée. Et d’ailleurs, ses détracteurs ne désarment pas. Pour eux, quand une situation est aussi mauvaise, il faut du changement. Sans compter les arguments habituels sur le respect de la Constitution et la démocratie. Ils rappellent en outre les propos du président Assad sur la nécessité d’une réforme, chez lui comme au Liban, qui devrait d’ailleurs servir de modèle, de pilote à la Syrie. Il reste que c’est à la lumière du dialogue syro-américain qu’on devrait être fixé. Probablement pas avant la mi-septembre. Ainsi, le vrai mot de la fin, le vrai mot d’ordre du moment, appartient à Nabih Berry. Qui précise que seule la temporisation doit être à l’honneur. Et qu’on ne doit pas débattre avec lui de la présidentielle avant le 25 octobre. Un conseil que, pour sa part, Hariri n’a pas du mal à suivre pour le moment, puisqu’il prend des vacances en Sardaigne. Philippe ABI-AKL


Une situation tragi-comique. De quoi en rire. Jusqu’à en avoir les larmes aux yeux. Tout le monde souligne la priorité de la récession. Mais personne ne s’occupe, ou ne se préoccupe, d’autre chose que de la présidentielle. Les yeux sont donc braqués sur Rome où le dialogue syro-américain, entamé au début du mois en cours, doit reprendre le 25. À ce propos, on...