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Actualités - OPINION

Controverse entre loyalistes et opposants sur la portée politique du scrutin

Les piliers de Kornet Chehwane répondent par un sourire sarcastique aux clameurs de victoire des loyalistes. Qui prétendent l’avoir emporté haut la main sur l’opposition dans le Mont-Liban. Et marqué un point important, tant dans la perspective de la présidentielle que par rapport aux législatives de l’an prochain. Charitablement, l’opposition s’abstient de rappeler à ses adversaires qu’ils ont eux-mêmes brandi, durant la campagne, l’étendard de l’apolitisme des municipales. En appelant à des ententes ponctuelles. Les rôles s’inversant, ce sont donc les opposants qui défendent aujourd’hui, grosso modo, les arguments développés à l’origine par le camp d’en face. En soulignant d’abord que la compétition a essentiellement revêtu un caractère micro-local, une lutte de familles, de réseaux d’amitié internes et d’intérêts particuliers. Dans la plupart des agglomérations, le côté politique, idéologique, partisan, s’est trouvé fortement estompé, relégué à l’arrière-plan. Dès lors, les résultats ne constituent aucun baromètre, ni pour la présidentielle ni pour les législatives. D’ailleurs, ajoutent ces sources de Kornet Chehwane, d’innombrables listes mélangeant opposants et loyalistes se sont présentées au suffrage. La concurrence a souvent opposé des membres d’une même tendance, voire d’une même famille, des oncles, des neveux, des cousins. Ce qui est inévitable, et normal, dans des villages comptant en majorité de larges familles. Mais, tout aussi normalement, quand il s’agit de politique à l’échelon du mohafazat, ou du caza, c’est-à-dire quand il est question de législatives, il est fréquent qu’un même village, un même clan familial, fassent de nouveau bloc. Se considérant, par analogie, comme une famille, l’opposition affirme donc que, divisée pour les municipales, elle saura se retrouver, unifier ses rangs, pour les législatives. Elle fait valoir que, déjà, elle fait front, elle fait bloc, pour rejeter la reconduction. Bien qu’elle n’ait pas encore de candidat singulier, elle veut un changement de régime. Tout comme elle reste rassemblée derrière les constantes nationales, l’indépendance, la souveraineté, l’autonomie de décision, le retrait. Entrant dans le détail, les opposants soutiennent que la victoire du courant de Michel Murr dans nombre de localités du Metn-Nord ne doit rien au pouvoir, ni à l’appartenance loyaliste de l’ancien vice-président du Conseil. Mais uniquement à la force électorale intrinsèque de ce dernier. Qui s’est manifestée en d’autres temps, sous d’autres régimes. Ainsi en 1998, il avait emporté 44 municipalités. Et lors de la partielle, il n’avait perdu que par un léger écart de voix, alors qu’il faisait face tout seul à une large coalition. Les opposants s’étonnent que les loyalistes puissent faire le lien entre les municipales et la présidentielle. Échéance qui ne se déroule pas au suffrage universel et qui de plus se trouve téléguidée par les décideurs. Dont les calculs propres ne sont jamais influencés par l’opinion libanaise. À preuve que, contre l’avis même des franges prosyriennes, le président Hafez el-Assad avait décidé de proroger de trois ans le mandat Hraoui, ce qui fut fait. Le peuple n’a donc rien à voir avec la présidentielle. Surtout que cela ne va pas être une nouvelle Chambre, éventuellement représentative, qui aura à élire le président, mais le Parlement globalement parachuté en place actuellement. Émile KHOURY
Les piliers de Kornet Chehwane répondent par un sourire sarcastique aux clameurs de victoire des loyalistes. Qui prétendent l’avoir emporté haut la main sur l’opposition dans le Mont-Liban. Et marqué un point important, tant dans la perspective de la présidentielle que par rapport aux législatives de l’an prochain. Charitablement, l’opposition s’abstient de rappeler à...