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Actualités - ANALYSE

Diplomatie - Réunion, au Caire demain, pour le Darfour Beyrouth estime que l’appel à l’aide soudanais est un peu tardif

Les ministres arabes des Affaires étrangères, dont Jean Obeid, se réunissent demain dimanche au siège de la Ligue, au Caire, pour la question du Darfour. Ils veulent aider le Soudan à alléger la pression qu’il subit. On sait en effet que le Conseil de sécurité des Nations unies a sommé ce pays de neutraliser les milices arabes accusées de massacres et d’exactions au Darfour. Khartoum se voit de même enjoindre d’apporter une aide humanitaire consistante à la population africaine, non arabe, de cette province. Le Conseil agite le spectre de l’application du chapitre sept de la charte, qui autorise diverses sanctions, en cas de dérobade soudanaise. Le Soudan se tourne maintenant vers la Ligue. Mais Beyrouth pense, comme d’autres capitales arabes, que ce recours est bien tardif. Qu’il aurait dû intervenir avant la résolution onusienne. Car maintenant, il n’y a pas moyen de contourner ou d’atténuer ce texte, tout à fait dirimant. D’autant que Khartoum a formellement accepté de s’y soumettre pleinement. Au Caire, une seule séance est prévue, à 17 heures. Mais elle sera suivie d’un dîner de travail offert par le secrétaire général de la Ligue, Amr Moussa. La rencontre sera consacrée à l’audition d’un exposé du ministre soudanais des AE, Moustpaha Osman Ismaïl. Il détaillera le plan établi par son gouvernement pour se conformer aux injonctions du Conseil de sécurité. En soulignant que le délai d’un mois accordé à son pays est trop réduit. Surtout qu’initialement le Soudan était convenu d’un délai de trois mois avec Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, lors de sa visite à Khartoum. Pourquoi un mois ne serait-il pas suffisant ? Parce que les milices visées ne se laisseraient sans doute pas désarmer facilement. Elles sont mobiles et disposent de caches ou de planques multiples. Il faudrait peut-être les traquer, monter contre elles des opérations de ratissage et d’encerclement complexes, après avoir collecté des renseignements déterminés. En même temps il faudrait dissuader les populations arabes de leur venir en aide. En tout cas le coup d’envoi de l’opération, par une première sommation de déposer et de livrer les armes miliciennes, est fixé à après-demain lundi. Dans un premier temps, le gouvernement soudanais va engager ses forces de police, avec ordre d’assaut en cas de résistance. Sur demande d’Ismaïl, le bloc arabe va intervenir auprès des cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour les convaincre de laisser plus de temps au Soudan. En leur certifiant que ce pays est déterminé à se soumettre pleinement aux conditions qui lui sont posées, bien qu’il les trouve injustes. Et cela par respect pour la légalité internationale, qui donne à la résolution en question un caractère impératif. Pour tout dire, le Soudan, qui craint fort de ne pouvoir s’acquitter en pratique de ses obligations en un seul mois, ne voudrait pas qu’un éventuel retard entraîne des sanctions à son encontre. Les Arabes comptent faire de leur mieux pour lui venir en aide. Mais certaines capitales dont Beyrouth trouvent, répétons-le, que sa demande de soutien, et de réunion, est venue tardivement. Que la mobilisation aurait dû être sollicitée avant la résolution dirimante prise au palais de Verre. Car désormais il est difficile d’en assouplir les effets ou d’en diluer les dispositions. Surtout que le Soudan lui-même avait approuvé le texte, ainsi que l’Algérie, au nom du bloc arabe à l’Onu. Tout comme d’ailleurs deux membres africains du Conseil, l’Angola et le Bénin. Ces mêmes sources diplomatiques libanaises indiquent que, bien entendu, il faut soutenir le Soudan. Mais on peut espérer la compréhension bienveillante de l’Onu que si la police soudanaise montre d’entrée de jeu sa détermination à mettre au pas les milices incriminées. En fait, Washington souhaite que Khartoum anéantisse au Darfour tout facteur de violence et de troubles. En livrant au besoin une véritable guerre aux compagnies armées, à partir de la semaine prochaine. Si la police soudanaise avance des gages concrets d’action, les USA pourraient se montrer coulants quant au délai. Car ils ont déjà marqué leur satisfaction de l’attitude positive adoptée par Khartoum lorsqu’il a annoncé qu’il est disposé à entrer dans des pourparlers politiques globaux sur le cas du Darfour. Et lorsqu’il a levé les restrictions entravant les aides humanitaires internationales destinées à cette contrée. De même, le Soudan s’est montré coopératif avec les observateurs du cessez-le-feu. Enfin, pour bien montrer sa bonne volonté, Khartoum a mobilisé non moins de 12 000 hommes pour l’opération de désarmement. Khalil FLEYHANE

Les ministres arabes des Affaires étrangères, dont Jean Obeid, se réunissent demain dimanche au siège de la Ligue, au Caire, pour la question du Darfour. Ils veulent aider le Soudan à alléger la pression qu’il subit. On sait en effet que le Conseil de sécurité des Nations unies a sommé ce pays de neutraliser les milices arabes accusées de massacres et d’exactions au...