Cascade de réactions sur la visite de Joumblatt à Dimane

La Rencontre démocratique, le bloc parlementaire du chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, n’a toujours pas adopté de position concernant la présidentielle. D’ailleurs, M. Joumblatt a laissé aux députés indépendants de son bloc – qui regroupe une palette hétéroclite de personnalités de différents bords politiques – la liberté de choix, soulignant que seuls les parlementaires partisans suivront les directives du PSP. Mais les yeux sont rivés, depuis jeudi, sur la visite qu’a effectuée M. Joumblatt à Dimane, pour marquer le souvenir de la réconciliation de la Montagne, survenue en août 2001, et pour donner un coup de fouet au dossier des déplacés. Déplorant la paralysie au plan national occasionnée par les polémiques sur la présidentielle, le député Alaeddine Terro, membre du bloc joumblattien, a mis en exergue hier la nécessité de relancer le dossier des déplacés pour parachever la réconciliation dans la Montagne, évoquant la tournée historique du patriarche maronite en 2001. Selon M. Terro, le patriarche devrait rééditer sa visite pour consacrer le retour des déplacés. De son côté, le député Nabil Boustany, autre membre du bloc Joumblatt, a estimé que la tournée d’août 2001 avait été très importante au niveau du dossier des déplacés. Selon lui, la visite du chef du PSP à Dimane est venue à point nommé et était excellente. « Elle n’est pas moins importante que la visite du patriarche à Moukhtara, et Walid bey a voulu aller tout seul à Dimane pour donner un caractère personnel à son déplacement », a-t-il indiqué, déplorant le manque de fonds qui empêche le dossier des déplacés d’être clôturé. « Le retour intéresse les citoyens beaucoup plus que la présidentielle », a ajouté M. Boustany. Salah Honein Pour sa part, le député Salah Honein, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane et de la Rencontre démocratique, a estimé que « le député Joumblatt avait voulu marquer le souvenir de ce moment historique » qu’est la réconciliation de la Montagne. Pour M. Honein, l’essentiel est la réconciliation nationale en profondeur, non seulement dans la Montagne, mais aussi dans l’ensemble du Liban. « Ce qui s’est produit en août 2001 était un tournant fondamental qui doit subsister et constituer un exemple de réconciliation pour l’ensemble du pays », a-t-il noté. Cette visite démontre, selon lui, « l’engagement stable et persistant de M. Joumblatt en faveur de la réconciliation, et l’ouverture d’un dialogue avec le patriarche et les autres parties ». La visite démontre également que Walid Joumblatt reste attaché au discours qu’il avait prononcé à Moukhtara devant le patriarche, selon lequel il est impossible de faire marche arrière, et de retourner à 1860 ou 1975. Concernant la présidentielle, M. Honein a estimé que Mgr Sfeir et le chef du PSP étaient d’accord sur le fond des choses. « Je pense que Joumblatt fonde sa vision des choses concernant la présidentielle sur la compétence de chacun et sur le rééquilibrage des relations avec la Syrie. Le patriarche mise sur la compétence du nouveau président, sur sa vision et sur son dynamisme. Sans oublier, bien entendu, le respect de la Constitution, le retour de la libre décision et le rééquilibrage dans les relations avec Damas. À mon avis, les deux hommes se retrouvent sur le respect de la Constitution et le retour de la libre décision dans le cadre de la coordination avec Damas », a-t-il ajouté.