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Actualités - CHRONOLOGIE

CONSEIL DES MINISTRES - Berry s’oppose à la création d’un établissement autonome Accord Lahoud-Hariri sur le projet d’assurance-vieillesse (photos)

Certes, le projet de loi sur l’assurance-vieillesse a été adopté hier en Conseil des ministres, assorti des amendements que réclamaient notamment le chef du gouvernement Rafic Hariri et les organismes économiques. Ces derniers ayant clairement manifesté leur crainte de voir la responsabilité de ce service attribuée à la Caisse nationale de Sécurité sociale déjà gravement déficitaire, le Conseil a décidé de confier la gestion des retraites à « un établissement public indépendant de la CNSS ». Politiquement, l’affrontement prévu entre les deux présidents de la République et du Conseil a donc pu être évité, d’autant plus que l’État se donne un délai de deux ans pour la réalisation du projet. Si, par ce compromis, consistant à donner satisfaction à la fois à MM. Lahoud et Hariri, le gouvernement a échappé hier aux tiraillements politiques traditionnels, rien n’indique en revanche que le dossier des retraites est lui-même en bonne voie de réalisation. De fait, le député Robert Ghanem a mis le doigt sur la plaie en affirmant avant la tenue du Conseil des ministres que « l’essentiel n’est pas d’approuver le projet, mais de garantir la structure administrative et financière apte à le réaliser ». Pour ce faire, il a préconisé la création d’une Administration mixte regroupant les différents partenaires de la société, à savoir l’État, le patronat et les salariés. Dans un entretien à L’Orient-Le Jour, M. Ghanem a précisé que l’adoption d’une telle structure ou d’un conseil d’administration était la meilleure façon d’empêcher que le gestionnaire de ces prestations ne devienne lui aussi victime du clientélisme inhérent à l’appareil Étatique. Mais cet aspect du dossier n’a pas été examiné hier, et certains observateurs politiques ont préféré abonder dans le sens du ministre d’État Assem Kanso en se félicitant d’abord de « la réunion calme et fructueuse » qui s’est tenue sous l’égide du chef de l’État. Et c’est « la conscience tranquille » (M. Kanso dixit) que les membres du Conseil des ministres passeront leurs vacances, avant de se retrouver le 19 août prochain, quartier du Musée. Premier à donner l’exemple, le chef du gouvernement s’est envolé dès hier soir pour la Sardaigne... Les réserves de Berry Les ministres proches du président de la Chambre, et Nabih Berry lui-même aussi, ont toutefois mis un bémol à l’optimisme ambiant en émettant des réserves concernant la gestion des retraites par « un établissement public indépendant de la CNSS ». M. Ali Hassan Khalil s’est notamment fait l’écho de ce scepticisme, bien qu’ayant applaudi au préalable à l’adoption du projet en tant que tel. Il a même rappelé que l’assurance-vieillesse avait été l’une des premières revendications du mouvement Amal. Selon M. Khalil, qui a quitté le Conseil des ministres avant la fin de la réunion, le « prétexte » invoqué en vue de justifier la création d’un organisme autonome pour la gestion du secteur des retraites est l’incapacité de la CNSS. « Or, a-t-il ajouté, si l’État est dans l’impossibilité de remédier à la situation d’un établissement qu’il considère inapte, comment, à plus forte raison, pourrait-il assumer la gestion d’un nouvel organisme? » Le ministre de l’Agriculture estime ainsi qu’il aurait sans doute mieux valu discuter de la situation de la CNSS pendant la réunion. Et de conclure en affirmant que les ministres membres du bloc de M. Berry ainsi que le ministre du Travail Assaad Hardane ont tous exprimé les mêmes réserves. En effet, celui-ci a notamment estimé que « les difficultés dues à la création d’un nouvel organisme apparaîtront durant la phase d’exécution » du projet. Par ailleurs, M. Berry a critiqué dans un communiqué la création d’un établissement parallèle à la CNSS. Selon lui, une telle mesure est d’autant plus « inacceptable » que la tendance devrait être au contraire à la fusion des institutions, étant donné la crise économique et la nécessité de réduire les dépenses du Trésor. C’est ainsi qu’aux yeux du président de la Chambre, le projet adopté est le résultat des pressions médiatiques et « n’est pas du tout dans l’intérêt du pays ». Telle n’est évidemment pas l’opinion du Premier ministre, qui envisage le problème sous un angle tout à fait différent. À l’issue de la réunion du gouvernement, M. Hariri s’est d’abord félicité de l’approbation du projet de loi sur les retraites, avant de déclarer, en réponse à une question: « Les observations exprimées en vue de l’amélioration du projet ont été prises en compte. » Ali Hassan Khalil est intervenu à ce moment pour affirmer (ironique ?) : « Nous avons constaté une entente parfaite entre les présidents de la République et du Conseil concernant ce projet. » De son côté, le chef de l’État a répondu à ses détracteurs qui le soupçonnaient de chercher à exploiter cette affaire en vue de promouvoir une reconduction de son mandat. Il a ainsi rappelé que bien avant lui, son père, le ministre Jamil Lahoud, avait réclamé l’élaboration d’un projet de retraite. Ce dossier lui tenait tellement à cœur qu’on avait d’ailleurs fini par le surnommer « le général rouge »... Pour le président de la République, l’essentiel à présent est de confier la gestion de cet établissement à des personnes « compétentes et intègres ». Par ailleurs, le Conseil des ministres a approuvé le projet de création du Conseil national pour la politique des prix après y avoir introduit un certain nombre d’amendements destinés à le rendre plus représentatif. M. Hariri a ainsi précisé à l’issue de la réunion que des directeurs généraux y siégeront au lieu des chefs de service. En outre, le Service de la protection du consommateur y sera représenté. Enfin, le Premier ministre a annoncé l’abolition des taxes sur les puits artésiens utilisés à des fins agricoles alors que celles qui concernent les puits exploités à des fins industrielles ont été maintenues.
Certes, le projet de loi sur l’assurance-vieillesse a été adopté hier en Conseil des ministres, assorti des amendements que réclamaient notamment le chef du gouvernement Rafic Hariri et les organismes économiques. Ces derniers ayant clairement manifesté leur crainte de voir la responsabilité de ce service attribuée à la Caisse nationale de Sécurité sociale déjà gravement...