Le tollé s’intensifie dans les milieux politiques et religieux

Le tollé suscité par les attentats contre six églises en Irak, dimanche dernier, s’est intensifié hier dans les milieux politiques et religieux libanais. Le Mouvement pour le renouveau démocratique a condamné les attentats qui « visent à porter atteinte aux traditions et au tissu social de l’Irak », soulignant que le mouvement « fait pleinement confiance au peuple irakien qui surmontera la crise et renforcera son unité nationale ». L’ancien Premier ministre Rachid el-Solh a relevé que « le monde arabe vit l’une des plus sombres crises de son histoire », déplorant le fait que les pays de la zone « ne parviennent pas à prendre une seule et unique décision leur permettant de faire face aux difficultés ». Rendant hommage aux chrétiens d’Irak, il a indiqué qu’ils « ne constituent pas uniquement une importante communauté dans le pays, mais aussi dans tout le monde arabe ». Soulignant que les attentats ont touché « des croyants qui priaient dans leur lieu de culte », le patriarche grec-catholique, Grégoire III Laham, a indiqué que « ceux qui perpètrent ce genre de crimes prennent pour cible tout le peuple irakien ». Il a invité les Irakiens à « l’unité nationale, qui est le seul bouclier contre les complots visant la sécurité de l’Irak ». Jean Oghassépian, député de Beyrouth, a relevé que les attentats de dimanche constituent « un crime contre l’humanité », mettant en garde « les autorités politiques et religieuses irakiennes contre les divisions à caractère religieux qui mènent au chaos ». L’uléma chiite Mohammed Hussein Fadlallah, qui a invité « les Irakiens à l’unité nationale », a souligné qu’il ne fait pas de différence entre les attentats ayant pour cible les lieux de culte chrétiens et musulmans, et ceux qui sont perpétrés contre les élites politiques et sociales appartenant à toutes les communautés du pays. « Ces attaques relèvent des pratiques des services de renseignements israéliens et américains qui œuvrent pour que l’Irak reste soumis aux jeux des sionistes », a relevé l’uléma chiite. Le Rassemblement des ulémas musulmans et le Mouvement al-Taouhid ont publié un communiqué imputant la responsabilité des attentats « aux services de renseignements sionistes » et soulignant qu’il « n’est pas permis, en aucun cas, de s’attaquer aux chrétiens du monde arabe ». Dans un communiqué distribué à Beyrouth, le chef spirituel de la communauté chaldéenne, l’évêque Michel Kassarji, a vivement condamné « les attentats perpétrés contres les innocents », soulignant que « les criminels et les hors-la-loi qui ont attaqué des croyants dans un lieu de culte cherchent à diviser le pays et à vider la région de ses habitants en portant atteinte à leur sécurité et en les poussant à partir ». Il a également appelé « les responsables de la sécurité en Irak à couper la route à ces criminels afin d’empêcher ce genre d’attentats dans l’avenir ».