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Actualités - OPINION

Mon ami Pierre Hélou

Quelques mois avant sa mort, le président François Mitterrand avait proclamé publiquement qu’il croyait à la «communion des saints ». Cette confession de la part d’un homme qui, sa vie durant, affichait son incroyance, avait à l’époque plongé dans le désarroi une partie de la gauche française qu’il avait menée au combat pendant des décennies. Mais cette déclaration publique, tout à fait inhabituelle, sinon unique dans les annales de la vie politique en France, avait eu le mérite de concentrer l’attention sur cette partie du Credo, essentielle, mais que nous avons coutume de réciter machinalement. La « communion des saints » représente l’union sans la moindre intermittence entre les vivants qui sont « encore en chemin », avec leurs frères qui se sont endormis dans la paix du Christ. Selon l’heureuse formule des textes conciliaires de Vatican II, nous croyons à la communion de tous les fidèles du Christ, de ceux qui sont « pèlerins sur la terre », des défunts qui achèvent leur purification et des bienheureux du ciel. Tous ensemble, vivants et morts qui sommes du Christ, constituons une seule Église et formons un seul corps dans le Christ. N’était-ce notre foi dans cette « communion des saints », la mort paraîtrait absurde et cruelle, alors qu’elle n’est qu’une étape permettant à l’âme d’entrer dans une autre vie, cette fois éternelle. Il y a tout juste un an, Pierre Hélou nous quittait pour entrer dans la « Maison du Père », au terme d’une vie intense marquée par son courage, son engagement pour la chose publique, sa loyauté, son intégrité, son désintéressement, son amour du prochain, son intransigeance et sa foi. Pendant soixante-sept ans, nous avons été plus que des frères, partageant nos joies et nos peines et couronnant notre amitié par l’union de nos enfants. Ces quelques lignes m’ont été inspirées au cours de la messe commémorant le premier anniversaire de son absence et mes pensées vont ce soir à son épouse Madeleine, à ses deux fils, à sa fille et à ses petits-enfants. Nous tous ne cesserons d’être en communion avec Pierre. Michel Eddé
Quelques mois avant sa mort, le président François Mitterrand avait proclamé publiquement qu’il croyait à la «communion des saints ». Cette confession de la part d’un homme qui, sa vie durant, affichait son incroyance, avait à l’époque plongé dans le désarroi une partie de la gauche française qu’il avait menée au combat pendant des décennies. Mais cette...