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Actualités - CHRONOLOGIE

Municipales - Le Hezbollah s’impose dans la banlieue sud, Murr confirme au Metn, aounistes et FL présents dans le caza d’Aley Les résultats officiels se font attendre

Qui a remporté les élections municipales au Mont-Liban et quelle est l’ampleur de la victoire des uns et, partant, de la défaite des autres ? Plus de vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote et le début du dépouillement des voix, il était quasiment impossible hier soir, en l’absence de résultats officiels, de dresser un bilan global, objectif et tranché du scrutin. On peut à ce propos s’étonner d’un tel retard pour des municipales qualifiées de « démocratiques » et ne concernant que quelque 300 localités, parmi lesquelles un bonne partie ne dépasse pas les 500 électeurs. Sans parler du fait que dans de nombreux villages, des listes se présentaient sans concurrents et étaient élues d’office. Certes, des tendances générales se sont dessinées. Le constat d’un Michel Murr toujours en position dominante dans le Metn et d’un Hezbollah hégémonique dans la banlieue sud n’en est pas une des moins importantes. Mais les choses se compliquent dès lors qu’il s’agit de vouloir chiffrer les résultats politiques des uns et des autres, chacun des protagonistes essayant qui d’amplifier ses succès, qui de limiter ses pertes. Il y a d’abord ceux qui comptabilisent une municipalité parmi leurs gains tout simplement parce que le camp adverse ne l’a pas lui-même emporté ou parce qu’il ne s’y déroulait pas de bataille, du fait d’un consensus déclaré ou par suite d’une entente non dite. C’est le cas dans un certain nombre de localités du Metn. Il y a ensuite le classique scénario du verre à moitié plein ou à moitié vide. Ainsi, dans la ville de Jbeil, face au camp Nazem Khoury-Jean Hawat, les proches de Jean-Louis Cardahi ont considéré que la liste qu’il parrainait a remporté une victoire en réussissant à grapiller six sièges sur les quinze que compte le conseil municipal, alors même que le ministre des Télécommunications partait pratiquement en solitaire contre une coalition de forces. Ce que conteste évidemment le camp adverse qui met en avant la défaite de l’équipe sortante (pro-Cardahi). Il y a aussi l’inextricable imbrication des considérations familiales, sociales, socio-économiques et clientélistes avec les facteurs politiques. Cette imbrication n’est évidemment pas de nature à faciliter la lecture des résultats dans des élections de ce type. Le raz-de-marée du Hezbollah Pour le moment, et en ce qui concerne les villes, ce qui apparaît d’ores et déjà comme certain, c’est d’abord le raz-de marée du Hezbollah à Ghobeiré, Bourj Brajneh et Haret Hreik. À noter que dans cette dernière localité confessionnellement mixte, une liste consensuelle était en course, soutenue à la fois par le Hezbollah et le courant aouniste. Le chef du PNL, Dory Chamoun, tire son épingle du jeu à Deir el-Qamar, avec le soutien de Walid Joumblatt, dans la lutte qui l’opposait au candidat proche du pouvoir, Adonis Nehmé. Ailleurs au Chouf, M. Joumblatt s’imposerait presque partout, sauf à Damour où une liste concurrente paraît l’emporter. Jounieh, où la bataille était particulièrement rude sans qu’il n’y ait pourtant de véritable enjeu politique, voit le triomphe du tandem Farès Boueiz-Farid el-Khazen sur le duo Georges Frem-Mansour el-Bone. À Jbeil, la démonstration est faite que les formations politiques, comme en l’occurrence le Bloc national et le CPL, alliés pour la circonstance, ne peuvent rien dans un scrutin municipal contre les clans familiaux omniprésents. Plus généralement, dans le caza, on constate néanmoins que ce sont les députés qui parviennent à l’emporter sur les non-parlementaires. Ainsi, sur le littoral, Nazem Khoury s’en tire plutôt bien (Jbeil, Amchit), et dans les hauteurs, notamment à Qartaba, les proches de Farès Souhaid peuvent s’estimer satisfaits. À Choueifate, traditionnel fief arslanien s’il en est, le PSP semble en mesure de remporter une victoire historique, mais le résultat définitif dépendra de la suite qui sera donnée au recours présenté par la formation de Talal Arslane. Dans le Metn-Sud, la grande bataille du courant aouniste se déroulait à Hadeth, où tout semble s’être joué sur quelques voix des minorités, notamment les Arméniens. La liste aouniste n’a réussi à placer que deux candidats au sein du conseil municipal, face à la liste emmenée par le président sortant, Antoine Karam. À Baabda, de source aouniste, le CPL a réussi à placer cinq candidats sur quinze, au sein du conseil municipal. Les aounistes, présents en force à Baabda-Aley depuis la partielle de l’an dernier, afirment avoir obtenu des victoires dans d’autres localités, comme Kahalé et Deir el-Harf. La surprise de Bhamdoun Mais ce sont les Forces libanaises qui auraient véritablement créé la surprise en emportant, selon certaines sources, rien de moins que les municipalités de Bhamdoun et de Chemlane, dans le caza d’Aley. Enfin, dans le Metn-Nord, l’ancien vice-président du Conseil, Michel Murr, disposait, avant les élections de dimanche, de 43 municipalités sur 45. Une seule chose est sûre aujourd’hui, c’est qu’il en aura moins. Combien ? On ne le sait pas encore, la fourchette finale devant se situer entre 32 et 37, 40 au maximum. Certaines sources affirment que l’opposition l’emporterait à Kornet Chehwane, Baskinta, Baabdate, Bickfaya-Mhaïdthé, Khonchara, Douar, Roumieh, Zakrit, Sakiet el-Misk-Bhersaf, Aïn el-Sefsaf, Aïntoura, Wata el-Mrouj, Kfertaï, Mar Chaaya, Mazraaet Yachouh et Sin el-Fil. À Broummana, Rabieh ou Beit Méry, l’opposition ne s’est pas lancée dans une bataille en raison de facteurs politico-familiaux. Sur le littoral du Metn, l’unité des différents courants de l’opposition autour de Nabil Kahalé a permis à ce dernier de remporter la bataille à Sin el-Fil face à la liste pro-Murr emmenée par un ancien PNL radié du parti, Sami Gharios. La liste de Gharios a quand même réussi à placer trois candidats au sein du conseil municipal. Partout ailleurs, les listes pro-Michel Murr sont passées comme une lettre à la poste, grâce notamment à la désunion entre les opposants. Selon Rafi Madayan, membre du Renouveau démocratique, il faut relativiser les résultats de ces élections, dans la mesure où elles n’auront aucune répercussion sur les prochaines législatives. M. Madayan estime que c’est la présidentielle qui aura l’impact fondamental sur les prochaines législatives, et que toute l’opposition pourrait se retrouver ensemble en 2005 en cas de prorogation du mandat Lahoud. Dès aujourd’hui, un constat s’impose pourtant pour ce qui est de la dynamique aouniste, notamment en milieu citadin, où la machine du CPL est présente partout, même si elle n’a pas dégagé de grandes victoires sur le plan municipal. Toutefois, il semble bien que cette machine ne pourra pas être efficace et surtout, décisive, sans l’appui des forces politiques plus « traditionnelles » que constituent, au Metn par exemple, Amine Gemayel et Nassib Lahoud. Toujours est-il qu’au Metn-Nord comme au Metn-Sud, le courant aouniste ne semble pas se préoccuper des résultats obtenus dans chaque localité, mais des chiffres globaux témoignant de son impact général. Il affirme ainsi totaliser, dans chacun des deux cazas, près de 30 % de l’électorat actif. Élie FAYAD et Michel HAJJI GEORGIOU
Qui a remporté les élections municipales au Mont-Liban et quelle est l’ampleur de la victoire des uns et, partant, de la défaite des autres ? Plus de vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote et le début du dépouillement des voix, il était quasiment impossible hier soir, en l’absence de résultats officiels, de dresser un bilan global, objectif et tranché...