Cinq églises et un couvent ont été attaqués, faisant 10 morts et 50 blessés Vague d’attentats sans précédent contre les lieux de culte chrétiens en Irak (photo)

Quatre attentats contre des lieux de culte chrétiens à Bagdad et deux autres à Mossoul ont fait au moins 10 morts et 50 blessés, dans une vague de violence sans précédent contre la communauté chrétienne, largement minoritaire en Irak. À Bagdad, deux attentats à la voiture piégée ont eu lieu dans le quartier de Karrada, tout près de deux églises chrétiennes. Un responsable de l’hôpital Ibn al-Nafiz de Bagdad a déclaré avoir reçu un mort et 16 blessés. Un mort et huit blessés grièvement brûlés ont été accueillis à l’hôpital Kindi et un mort et six blessés à l’hôpital neurochirurgical de la capitale, selon les médecins de ces hôpitaux. Une première voiture piégée, « conduite par un kamikaze », a explosé en fin d’après-midi, a déclaré sur place un policier, Haïdar Abdel Hussein. Cette explosion a eu lieu près d’une église arménienne, selon un correspondant de l’AFP, qui a assisté quelques instants plus tard à une deuxième explosion contre une autre église syriaque. Dans le quartier de Dora (sud de Bagdad), 6 personnes ont été tuées et 5 blessées dans l’explosion d’une troisième voiture piégée à la porte d’un complexe religieux qui abrite le séminaire Saint-Pierre et l’église Saint-Paul de rite chaldéen. Un quatrième attentat à la voiture piégée a eu lieu quelques minutes plus tard devant une église chaldéenne dans l’est de Bagdad. L’attentat a eu lieu devant l’église Saint-Élie, dans Bagdad el-Jadida. Un soldat américain qui se trouvait sur place a fait état de plusieurs morts et blessés. À Mossoul, dans le nord de l’Irak, deux voitures piégées ont explosé en début de soirée devant l’église Mar Polis au centre-ville. Selon des sources médicales, ce double attentat aurait fait un mort et 11 blessés. Plus tôt dans la journée, quatre personnes, dont deux policiers, avaient trouvé la mort et 51 autres ont été blessées dans l’explosion d’une voiture piégée devant un commissariat de la même ville. Selon l’armée américaine, l’attentat a fait cinq morts, un bilan prenant éventuellement en compte la mort d’un kamikaze. Selon le capitaine de police Nidam Mohammed, il s’agissait d’un attentat-suicide. À Bagdad, deux Irakiens ont été tués et deux autres blessés par l’explosion d’un engin piégé peu après le passage d’un convoi américain dans une rue du centre-ville. À Falloujah, de nouveaux combats et des bombardements américains ont fait 10 morts hier parmi les insurgés et la population. L’armée américaine a lancé ces dernières semaines plusieurs raids sur Falloujah, indiquant à chaque fois prendre pour cible des repaires de l’islamiste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, désigné par les États-Unis comme l’ennemi public numéro un en Irak. Un soldat américain a par ailleurs été tué et deux autres ont été blessés par l’explosion d’un engin artisanal au passage de leur convoi près de Samarra. Concernant les sept otages retenus en Irak, un responsable égyptien à Bagdad et leur employeur koweïtien, Kuwait and Gulf Link, ont démenti hier qu’ils aient été libérés, contrairement aux déclarations en ce sens du ministre kényan des Affaires étrangères. Le responsable égyptien, parlant sous couvert d’anonymat, a également démenti que ceux-ci se trouvent à l’ambassade de son pays à Bagdad. El-Qaëda menace l’Italie et lui donne 15 jours pour quitter l’Irak Un journal arabe a annoncé hier avoir reçu un communiqué d’un groupe se disant lié au réseau terroriste el-Qaëda et menaçant d’attaquer les Italiens partout dans le monde si Rome ne retire pas ses soldats d’Irak dans les 15 jours. « Nous déclencherons un séisme dans votre pays », ajoute le « message au gouvernement italien », signé des « Brigades Abou Hafs al-Masri – organisation el-Qaëda ». L’Arabie est devenue une base arrière des opérations US, affirment des sites islamistes Des sites Internet islamistes ont diffusé une revue présentée comme celle du groupe « el-Qaëda dans la péninsule Arabique », qui accuse l’Arabie saoudite d’être devenue la base arrière des opérations américaines en Irak. « Après avoir reçu (le chef du commandement central américain, le général John) Abizaid, le tyran Abdallah (ben Abdel Aziz, le prince héritier saoudien) a accueilli le Premier ministre du gouvernement irakien inféodé Iyad Allaoui, puis le secrétaire d’État (américain) Colin Powell », ajoute le groupe dans ce texte dont l’authenticité ne peut être prouvée. « Ils ne se sont retrouvés dans la péninsule que pour examiner les moyens de tuer les enfants en Irak et en Afghanistan », assure le texte, en jurant de « poursuivre la lutte contre les apostats et leurs maîtres croisés ». L’Iran décide d’ignorer les accusations d’ingérence dans les affaires irakiennes Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi a déclaré que son pays avait décidé d’ignorer les accusations du ministre irakien de la Défense, Hazem Chaalane, selon lesquelles Téhéran soutenait le terrorisme en Irak. « Ces remarques reflètent la désorganisation à l’intérieur de l’Irak. Nous conseillons aux responsables irakiens de décider qui est le porte-parole du gouvernement », a déclaré le ministre. La semaine dernière, le ministre irakien de la Défense avait affirmé que l’Iran restait le « premier ennemi de l’Irak » et qu’il « s’ingère (dans les affaires irakiennes) afin de tuer la démocratie ». Le gouverneur d’al-Anbar prêt à démissionner pour récupérer ses fils enlevés Le gouverneur de la province sunnite irakienne occidentale d’al-Anbar a dit être prêt à démissionner pour récupérer trois de ses fils enlevés il y a quatre jours par des hommes armés. « Je suis prêt à accéder à vos demandes et si vous estimez que ma présence dans la ville (de Ramadi, chef-lieu de la province) ne sert pas les intérêts de la région, je suis prêt à partir », a dit Abdel Karim Berges, dans une lettre ouverte aux habitants de la province. M. Berges affirme également n’avoir jamais détourné de deniers publics, laissant entendre que les ravisseurs l’accusent de corruption et de « collaboration » avec les autorités de l’occupation. Le plan de sécurité américain est un « désastre », affirme Chalabi Le leader du parti Congrès national irakien, Ahmed Chalabi, a affirmé que « le plan de sécurité des États-Unis en Irak est un désastre ». « La première chose qu’il faut faire, c’est abandonner » ce plan qui « prétend réintégrer des baassistes » du parti dissous de Saddam Hussein, conseille M. Chalabi. « Ces gens ne se mettront jamais du côté du gouvernement et disposeront au contraire d’une plus grande capacité pour commettre des actions terroristes et de sabotage », estime-t-il.