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Actualités - CHRONOLOGIE

Manifestations de masse à Jénine en appui aux Brigades des martyrs d’al-Aqsa L’Autorité palestinienne menacée par le chaos, avertit Qoreï (photo)

Les dirigeants palestiniens s’inquiétaient hier du risque de « chaos » dans les territoires occupés, tandis que des milliers de Palestiniens manifestaient à Jénine leur soutien à un groupe armé qui, la veille, avait incendié les locaux du gouverneur et des services de renseignements. «Si le chaos s’étend à la Cisjordanie, nous risquons d’être confrontés à un désastre sans précédent et inacceptable », a affirmé le Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, au journal al-Qods. L’ancien ministre palestinien délégué à la Sécurité, Mohammed Dahlane, a quant à lui menacé de manifestations de masse à Gaza si le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, ne faisait pas appliquer les réformes sécuritaires dans les dix prochains jours. « La corruption en Palestine ne peut pas être tolérée plus longtemps et les réformes décrétées par Arafat doivent être appliquées », a déclaré M. Dahlane au journal koweïtien al-Watan. Si ces réformes ne sont pas appliquées d’ici au 10 août, « 30 000 Palestiniens descendront dans les rues de Gaza pour soutenir les réformes », a prévenu M. Dahlane. Dans une attaque sans précédent contre M. Arafat, M. Dahlane a affirmé que ce dernier « est assis sur les corps et la destruction des Palestiniens, au moment où ils ont le plus besoin de soutien et d’une nouvelle mentalité ». À Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, des milliers de Palestiniens ont clamé leur appui au puissant chef local des Brigades des martyrs d’al-Aqsa, un groupe armé lié en théorie au mouvement Fateh dirigé par Yasser Arafat, mais en fait largement autonome. Cet activiste, Zakaria Zoubeidi, a quant à lui proclamé sa fidélité à M. Arafat. « Certains dirigeants palestiniens conspirent contre Arafat. Qu’ils sachent que les Brigades d’al-Aqsa sont contre eux et soutiennent entièrement le président », a déclaré M. Zoubeidi à la foule, estimée à 5 000 personnes. Brandissant un portrait du dirigeant palestinien, il a qualifié de « traîtres et conspirateurs » ceux qui, selon lui, « usurpent le nom des Brigades d’al-Aqsa pour s’attaquer au président Arafat ». La marche a commencé en fin de matinée dans le camp de réfugiés de Jénine pour se poursuivre jusqu’au centre-ville, aux abords des locaux calcinés du gouverneur et des services de renseignements. Samedi, M. Zoubeidi avait justifié l’incendie des locaux des services de renseignements en accusant ces derniers de « coopérer » avec le Shin Beth (service israélien intérieur de sécurité) pour liquider les membres de son organisation. L’armée israélienne, qui est positionnée tout autour de Jénine où elle opère régulièrement, n’est pas intervenue. Hier matin de même, des hommes armés appartenant à al-Awda, un autre groupe fidèle à M. Arafat, ont participé à une démonstration de force en tirant des salves en l’air lors d’une réunion du Fateh à Naplouse. Autre exemple de détérioration de la situation en Cisjordanie, trois Occidentaux, des enseignants d’anglais, ont en outre été enlevés puis relâchés vendredi soir à Naplouse par des hommes armés. Par ailleurs, une roquette artisanale Qassam tirée à partir de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, s’est abattue dans le sud d’Israël, faisant deux blessés légers, selon un porte-parole militaire. Ce tir s’est produit malgré la poursuite et l’élargissement d’une opération de l’armée à Beit Hanoun. Le nombre d’Israéliens tués dans les Territoires est supérieur à celui des tués en Israël Depuis le début de l’année, le nombre d’Israéliens tués dans des attentats palestiniens est supérieur dans les territoires occupés à celui constaté en Israël, a indiqué hier le quotidien Haaretz. Selon le journal, qui cite des sources sécuritaires, 979 Israéliens ont été tués depuis le début de l’intifada en septembre 2000, dont 69 depuis le début de l’année. De septembre 2000 à fin 2003, 60 % de ces victimes avaient été tuées en territoire israélien, 29 % en Cisjordanie et 11 % dans la bande de Gaza. Aucun Israélien n’a été tué dans cette dernière région en 2003. Depuis janvier 2004, 49 % des victimes israéliennes de l’intifada ont en revanche été tuées en Israël, 38 % dans la bande de Gaza et 13 % en Cisjordanie. De même, depuis le début de l’intifada, 74 % des tués israéliens étaient des civils et 26 % des militaires ou des policiers.
Les dirigeants palestiniens s’inquiétaient hier du risque de « chaos » dans les territoires occupés, tandis que des milliers de Palestiniens manifestaient à Jénine leur soutien à un groupe armé qui, la veille, avait incendié les locaux du gouverneur et des services de renseignements.
«Si le chaos s’étend à la Cisjordanie, nous risquons d’être confrontés à un...