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Actualités - CHRONOLOGIE

Affluence assez importante et calme dans les bureaux de vote À Jounieh, une atmosphère marquée par les accusations d’achats de voix (photos)

La morosité du climat hier matin n’a pas déteint sur la bataille électorale à Jounieh (capitale du Kesrouan) qui a connu une assez forte affluence des électeurs, laquelle ne s’est pas démentie durant toute la journée. Après les tensions et les accusations réciproques que se sont lancées les candidats et les députés ces derniers jours sur fond d’achats de voix principalement (des accusations qui ont persisté hier), l’atmosphère était relativement calme et conviviale dans les bureaux de vote. Selon les informations recueillies sur les lieux, toutefois, le panachage aurait été largement pratiqué par les électeurs. Un peu moins de 16 000 électeurs de Jounieh étaient appelés hier à choisir entre trois listes, pour nommer les 18 membres de leur nouveau conseil municipal. La première liste, dite Jounieh de l’avenir, est appuyée par les députés Mansour el-Bone et Georges Frem, et compte dans ses rangs l’actuel président du conseil municipal, Adel Bou Karam. La seconde, soutenue par le député Farid el-Khazen et le ministre Farès Boueiz, appelée Tous pour Jounieh, est présidée par Juan Hobeiche. La troisième étant la liste opposante du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), dont les tentatives de coalition avec d’autres courants de l’opposition, notamment le Bloc national (BN) et les Forces libanaises (FL), s’est soldée par un échec. Cette troisième liste n’est formée que de neuf candidats. Par ailleurs, les FL, présents sur le terrain, appuyaient principalement un candidat indépendant. Dans les bureaux de vote des quatre secteurs de la ville de Jounieh – Sarba, Haret Sakher, Ghadir et Sahel Alma –, l’affluence était donc importante à partir du matin. Dans les étroits couloirs des écoles publiques, il y avait souvent foule. Aucun problème de représentation des différentes listes dans les bureaux de vote ne pouvait être constaté. Reconnaissables à leurs t-shirts et leurs casquettes, comme de coutume, de nombreux délégués fixes et ambulants étaient présents. Même si aucun problème sécuritaire important n’était à signaler, il y a eu toutefois quelques plaintes de personnes n’ayant pas trouvé leur nom inscrit sur les listes d’électeurs. Dans les rues, on ne retrouve pas la même foule abondante. Hormis les calicots et les grandes affiches, ce sont surtout les convois de jeunes aounistes, musique à fond, qui ont créé une ambiance électorale bien particulière. Outre la présence d’une liste reliée à un courant de l’opposition, le CPL, les enjeux de la bataille étaient surtout marqués par des rivalités entre différentes personnalités politiques. Les parrains politiques des deux principales listes se sont lancé hier des accusations mutuelles. Farid el-Khazen, qui a mené campagne avant les élections contre « l’élément financier qui est entré en jeu », dénonçant des « irrégularités commises par le conseil municipal », a réitéré hier les mêmes propos, affirmant avoir eu vent de « sommes versées pour l’achat de voix » par ses adversaires. Des proches à lui assurent même avoir surpris de tels agissements. Interrogés sur la question, les députés Frem et Bone nient en bloc, considérant ces propos comme « dénués de toute vérité ». Ils considèrent que « les habitants de Jounieh répondront aujourd’hui par l’intermédiaire des urnes en manifestant leur confiance ». Pour le CPL, comme dans d’autres régions, la bataille était surtout politique. Le succès potentiel de tel ou tel candidat de leur liste, ou tout simplement le score réalisé, devrait, pour le Courant, s’avérer significatif de l’étendue de son influence dans la ville. À la question de savoir si les orientations politiques sont une priorité pour l’électeur dans le cadre des municipales, le Dr Joseph Baroud, coordinateur du CPL au Kesrouan, a répondu que « si de telles considérations n’intéressent toujours pas les citoyens, c’est qu’il y a encore beaucoup à faire ». Il a par ailleurs refusé de trancher qui serait le bénéficiaire des neuf places vides sur leur liste, pour ce qui concerne les électeurs proches du CPL. Le ministre Karim Pakradouni, dont le parti Kataëb ne s’est pas franchement impliqué dans la bataille de Jounieh (bien qu’il ait quelque 80 candidats dans l’ensemble du Kesrouan), a affirmé que l’électeur de son parti, qui a des « amis » dans les deux listes principales, serait libre de son choix, considérant qu’il est peu probable que des listes entières soient déposées dans les urnes. Il a par ailleurs considéré que les élections municipales au Mont-Liban se sont déroulées « dans le calme, la sécurité et la liberté, avec une neutralité parfaite de la part de l’État ». Suzanne BAAKLINI
La morosité du climat hier matin n’a pas déteint sur la bataille électorale à Jounieh (capitale du Kesrouan) qui a connu une assez forte affluence des électeurs, laquelle ne s’est pas démentie durant toute la journée. Après les tensions et les accusations réciproques que se sont lancées les candidats et les députés ces derniers jours sur fond d’achats de voix...