SMS Élias Atallah : « Les jeunes ne doivent pas tomber dans le négativisme » (photo)

Cette rubrique vise à donner la parole à une personnalité active sur le plan politique, social, culturel, économique, ou sportif. Cette personnalité adressera spontanément un message court – une sorte de SMS – aux jeunes. Cette semaine, nous offrons cette tribune à M. Élias Atallah, ancien membre du Mouvement national et compagnon de route de Kamal Joumblatt. M. Atallah a également été responsable du Front national de la résistance libanaise (FNRL), lors de l’occupation israélienne, et membre du bureau politique du Parti communiste libanais (PCL) jusqu’en 1987. Élias Atallah et plusieurs autres intellectuels de gauche, parmi lesquels Samir Kassir, Élias Khoury, Ziyad Majed et Hassan Krayem, sont actuellement sur le point de créer un nouveau parti de gauche, « Pour une gauche démocratique ». Il est enfin et surtout agriculteur. « Le plus important, c’est que les jeunes sentent qu’ils ont des droits dans ce pays, qu’ils sont capables de rejeter l’état de fait, de rejeter les simili-concepts, les simili-valeurs qui circulent actuellement, de rejeter la domination et le pouvoir en place. Ils doivent savoir qu’ils ont l’avenir en main. Ils ont des droits en tant que citoyens et ils ne doivent pas s’habituer à cette manie qu’ont les dirigeants d’empiéter sur les droits des citoyens et de les occulter. Ils ne doivent en aucun cas se sentir inférieurs. Tout au contraire, ils doivent s’opposer, contester, toujours, rejeter la marginalisation et l’illogisme. « Ils ne doivent pas tomber non plus dans le négativisme, parce que ce n’est pas de cette façon que l’on parvient à corriger les erreurs du passé, à rectifier le cours des choses, à reconstruire les institutions, notamment éducatives, et à restaurer les valeurs. Les jeunes ne doivent pas abandonner la partie. Ils doivent être positifs. Et l’émigration n’est pas une solution. C’est en forgeant un pays qu’il en devient un. Les jeunes sont le pilier de l’opinion publique, ils doivent faire face au fait accompli culturel, politique, économique, social, etc., et ne pas sombrer dans l’illusion qu’il y a des puissants inamovibles. Tout est apte au changement. Et il n’est pas nécessaire que nous soyons tous du même avis : la diversité est importante. « Tout aussi important est le fait de refuser que ceux qui ont échoué cherchent à renouveler leurs mandats, et que ceux qui sont corrompus cherchent à continuer à tenir en main les rênes du pays. Les jeunes doivent, enfin, se battre pour exprimer leur opinion, sinon celle-ci devient inutile. Une opinion pour laquelle on ne lutte pas perd toute sa valeur. Elle n’a plus de raison d’être. »