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Actualités - CHRONOLOGIE

ESTIVALES DE DEIR EL-QAMAR - Danse contemporaine, ce soir, dans la cour de la Kaïssarieh L’amour à mort de Barbe Bleue (photo)

Dans le cadre des Estivales de Deir el-Qamar, en collaboration avec le CCF de la ville, la compagnie de danse contemporaine Teatri del Vento a présenté, hier soir, son spectacle Open the Door and See dans la cour de la Kaïssarieh. Une seconde et dernière représentation aura lieu ce soir, à 20h30. Inspirée par l’opéra de Béla Bartók, cette création originale plonge le spectateur dans l’atmosphère inquiétante du château de Barbe Bleue, «cet homme noir qui habite la psyché de toutes les femmes, ce prédateur inné». Sur une chorégraphie signée Gaetano Battezzato et Marina Blandini, un duo de danseurs va ainsi s’aimer et se rejeter. Il s’agit ici du troisième tableau d’une trilogie sur le thème de Barbe Bleue, qui a vu le jour aux hivernales d’Avignon. Le chorégraphe de la compagnie accompagne, dans un ballet funeste de près d’une heure, la gracieuse Sandra Falcon-Agonisti, danseuse française. Barbe Bleue et Judith réunis, le chassé-croisé peut commencer. Spectacle envoûtant et angoissant Les lumières s’allument. Judith, naïve, vulnérable, construit un château de cartes comme une enfant solitaire, tandis qu’un ange, presque ridicule, chevauche un tricycle trop petit. Et soudain tout bascule. Lui se transforme en un mage noir inquiétant, destructeur. Elle devient femme, longiligne, pure, sensuelle. La chorégraphie est pleine d’énergie, de puissance parfois destructrice. Les danseurs sont tour à tour sensuels et macabres, et le spectateur ne sait plus très bien qui est le bourreau et qui est la victime. Judith, proie humaine, paraît se jeter volontairement dans les bras de son prédateur. Le couple de danseurs semble basculer entre attirance et répulsion, entre bien et mal, entre ombre et lumière, entre froideur et passion, entre masculin et féminin. Leurs corps s’attirent, se confondent, se repoussent. La musique (contemporaine ou électronique) suit à merveille le ballet de leurs hésitations, parfois douce, attirante et, quelques minutes plus tard, pleine de rage et de hargne. Sur la scène, deux murs forment un angle. Leurs fenêtres semblent à jamais condamnées. Ce décor minimaliste suffit pourtant à créer un sentiment d’oppression. Le couple tourne en rond, prisonnier de ces murs contre lesquels leurs corps se cognent et leur violence se déverse. Et soudain la fenêtre s’ouvre, comme une libération, un temps mort dans un chassé-croisé éperdu. Les antagonismes s’expriment à travers ce mythe qui nous appartient à tous, révélant l’ambiguïté de chacun d’entre nous. Ni bien, ni mal, ni femme ni homme. Simplement humain. Sophie Bougnères
Dans le cadre des Estivales de Deir el-Qamar, en collaboration avec le CCF de la ville, la compagnie de danse contemporaine Teatri del Vento a présenté, hier soir, son spectacle Open the Door and See dans la cour de la Kaïssarieh. Une seconde et dernière représentation aura lieu ce soir, à 20h30. Inspirée par l’opéra de Béla Bartók, cette création originale plonge le...