Ordres professionnels - Les prétoires resteront déserts aujourd’hui Un avocat agressé, tous les avocats agressés, clament les ordres de Beyrouth et Tripoli

Les avocats du Liban ne seront pas présents dans les prétoires aujourd’hui, pour protester contre l’agression dont a été victime l’un d’eux, Fouad Hanna Daher. Me Daher a été agressé par un septuagénaire, qui a ouvert le feu sur lui, l’atteignant à la hanche. Il est hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger. La décision de ne pas assister aux audiences, aujourd’hui, a été prise par le conseil de l’Ordre de Beyrouth, avec lequel le conseil de l’Ordre de Tripoli a décidé de se solidariser. « L’agression contre un membre de l’Ordre équivaut à une agression contre tous ses membres », a insisté un communiqué publié à l’issue de la réunion du conseil de l’Ordre de Beyrouth, sous la présidence du bâtonnier Sélim Osta. « Cet acte criminel est de nature à troubler l’ordre et la tranquillité publics, ce qui impose aux autorités de neutraliser avec la plus grande rapidité son auteur, qui a fait fi de toutes les valeurs, prenant pour cible un avocat dans l’exercice de son devoir. Cela impose aussi aux autorités de faire de leur mieux pour mettre fin à l’état d’anarchie et à l’aggravation de la criminalité », a précisé le communiqué. M. Osta a rendu visite à l’avocat hospitalisé. La balle, qui a pénétré par la hanche, s’est logée dans la poitrine et il a fallu opérer le blessé, pour extraire le projectile. Par ailleurs, le bâtonnier a pris contact avec le procureur général près la Cour de cassation, Adnan Addoum, et le procureur général près la cour d’appel du Mont-Liban, Joseph Khalil, pour leur demander de faire diligence dans l’identification et l’arrestation de l’auteur de l’agression. Le bâtonnier Osta s’est également entretenu avec le président du Conseil supérieur de la magistrature, Tanios Khoury, et avec le président de l’Inspection judiciaire, Tarek Ziadé, pour les informer de l’état d’esprit des avocats et de leur détermination à faire de la journée d’aujourd’hui une journée de véhémente protestation.