VIE POLITIQUE - Nouvel épisode, par médias interposés, dans les tiraillements entre Baabda et Koraytem Lahoud fait état de divergences sur le projet Sannine, et Hariri explique sa position(photo)

Les tiraillements entre Baabda et Koraytem ont connu un nouvel épisode hier, avec une polémique, par médias interposés, autour du projet Sannine. Dans son édition d’hier, le quotidien al-Balad a publié une interview du chef de l’État, le général Émile Lahoud. Celui-ci fait état d’un désaccord avec M. Hariri au sujet de certains projets. Le journal a aussi donné, en citant des sources ministérielles, les raisons présumées des divergences entre les chefs de l’État et du gouvernement au sujet du projet touristique Sannine. Le bureau de presse de M. Hariri s’est empressé de démentir ces informations et d’expliquer la position du Premier ministre. « Dans son édition d’hier (mercredi), le quotidien al-Balad a indiqué que “les contradictions dans la vision politique au sujet du projet sont apparues au terme des expropriations, lorsque le chef du gouvernement s’est opposé à l’identité du conseil d’administration de la société promotrice, présidé par Jean Abi Rached. Hariri a proposé au chef de l’État de publier, en Conseil des ministres, les décrets nécessaires pour que le bailleur de fonds saoudien puisse directement devenir propriétaire, afin de dépasser l’obstacle que pose la loi sur la propriété des étrangers au Liban”. Cette proposition attribuée au chef du gouvernement est totalement infondée, voire erronée, d’autant que dans l’absolu, le Premier ministre est en faveur de tout projet d’investissement exécuté au Liban », indique le communiqué du bureau de presse de M. Hariri. Le texte rappelle que la politique du gouvernement repose sur l’encouragement des investissements dans tous les domaines. « Il n’est pas question, par conséquent, de faire la promotion d’une idée allant à l’encontre de ce principe », poursuit le bureau de presse de M. Hariri. Selon cette version des faits, « lorsque le projet Sannine a été examiné en Conseil des ministres, il a été demandé au ministre des Finances d’élaborer une étude détaillée sur le dossier, en se fondant sur les lois en vigueur et notamment sur la loi régissant la propriété des étrangers au Liban ainsi que sur les documents présentés au service foncier du ministère ». Cette démarche s’explique par le fait que « tout investissement, qu’il s’agisse du projet Sannine ou de tout autre projet, doit être conforme aux lois en vigueur », ajoute le communiqué, qui précise que « c’est sur base de ces instructions que le ministre des Finances a présenté son rapport avec tout le dossier au Conseil des ministres pour qu’il prenne la décision appropriée ». Dans le même temps, la société promotrice de Sannine, As Salam Holding, a démenti les informations rapportées par al-Balad et selon lesquelles le chef du gouvernement « était au début favorable au projet, une compagnie appartenant au fils et au neveu de M. Hariri ayant entrepris d’établir les plans du projet et de le commercialiser (...) avant que le conflit n’éclate après la fin des expropriations ». Dans un communiqué, elle a indiqué que ces propos n’ont rien à voir avec la réalité, avant de préciser qu’en sa qualité de société privée, elle a le droit de conclure des contrats avec des compagnies privées de son choix. As Salam Holding a expliqué que les études réalisées par la société Millenium, appartenant à M. Saadeddine Hariri et à son cousin, Nader, fils de la députée Bahia Hariri, ont été effectuées à sa demande et que la compagnie en question n’a plus rien à voir avec elle depuis qu’elle les a achevées. Elle a aussi indiqué qu’elle n’a jamais traité avec la société al-Khalij, citée par al-Balad, avant de rappeler qu’elle « exécute un projet vital et stratégique pour l’économie libanaise puisqu’il est à même d’attirer des investissements dépassant un milliard de dollars et d’assurer de nouvelles opportunités de travail pour des milliers de Libanais ».