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Actualités - OPINION

Reconduction - Round up des positions Le tiers de blocage assuré en principe à la Chambre

Pour ce ministre hostile à la reconduction, le tableau de la présidentielle se présente actuellement comme suit : – La Syrie officielle se tient sur la réserve. Elle attend que les tendances libanaises, les développements régionaux et ses relations avec les USA se décantent. Peut-être après la rencontre avec les Américains prévue à Washington dans les quelques jours à venir. – À tous les niveaux, les Américains répètent pour leur part une position intangible. Reflétée dans la récente déclaration de Bush qui demande une présidentielle respectant la Constitution libanaise et ménageant l’avenir d’un Liban libre et souverain. Une élection exempte d’immixtion étrangère et de domination. L’Union européenne, la France en tête, entonne le même refrain. Repris même par Kofi Annan, secrétaire général de l’Onu, qui estime qu’il faut éviter de renouveler le mandat des présidents libanais, pour exercer le principe démocratique de l’alternance. – À ce jour, pas moins de 45 députés ont publiquement proclamé le rejet de l’amendement de l’article 49 de la Constitution. En privé, 16 autres se déclarent également opposés à la reconduction. Soit 61 en tout : 18 de plus qu’il ne faut pour assurer le tiers de blocage en cas de vote à la Chambre. Ou pour torpiller le quorum. – Il semble par contre qu’on puisse trouver deux tiers des trente ministres pour approuver un projet d’amendement. Mais il faut que le président de la République fasse un accroc à la règle qu’il s’est fixée de ne jamais rien demander pour lui-même. Car c’est à lui, et à nul autre, de saisir le Conseil. – Quoi qu’il en soit, la balle se retrouverait en définitive dans le camp de la Chambre. Elle devrait examiner le projet lors de sa session ordinaire d’automne. Mais sur ce point même, il y a controverse. En effet, certains spécialistes pensent que pendant cette session ordinaire, consacrée au budget, la Chambre n’a pas le droit de se transformer en collège électoral. D’autres répondent qu’il n’existe pas de texte empêchant le vote de l’amendement. À condition qu’il intervienne entre le 19 et le 24 octobre, soit avant le début du délai légal pour procéder à l’élection du président de la République. – En pratique, on le sait, l’influence syrienne reste déterminante. Certains pensent qu’elle n’a pas intérêt à faire pression en faveur de la reconduction, en défiant les Américains et la volonté internationale. Car elle dispose de nombre de solutions de rechange aussi avantageuses pour elle que l’actuel régime. Ajoutant que les Américains fermeraient les yeux sur le fait que le choix serait en réalité syrien, pour peu qu’on ne touche pas à la Constitution et que les apparences restent sauves. Pour ces mêmes sources, ce n’est pas pour parler en l’air que le président Assad a invité les Libanais à s’exprimer. Et il n’irait pas contre leur volonté manifeste de changement, qu’il a d’ailleurs mentionnée avec approbation. De plus, la Syrie ne voudrait ni offenser ni outrager les pôles qui se sont dressés contre la reconduction, en exigeant d’eux qu’ils se rétractent. En bonne logique, si le président Assad avait voulu imposer en définitive une décision allant contre la volonté des Libanais, il ne les aurait pas invités à faire eux-mêmes leur choix, mais leur aurait fait comprendre, au contraire, qu’ils feraient mieux de garder le silence sur leurs aspirations, en attendant le mot d’ordre. Bien entendu, tout est de savoir si les diverses positions ne seraient pas modifiées en cas d’événement inopiné. Beaucoup, même parmi les anti-reconductionnistes, conviennent que les développements pourraient amener la Syrie à nuancer ses orientations. Et à favoriser la reconduction. Notamment dans le cas où le dialogue avec les Américains devrait déboucher sur une impasse, voire sur une escalade. Il est possible qu’en cas de revirement syrien, la majorité (que nul n’a jamais accusée d’héroïsme) pencherait à la Chambre pour la reconduction. Émile KHOURY

Pour ce ministre hostile à la reconduction, le tableau de la présidentielle se présente actuellement comme suit :
– La Syrie officielle se tient sur la réserve. Elle attend que les tendances libanaises, les développements régionaux et ses relations avec les USA se décantent. Peut-être après la rencontre avec les Américains prévue à Washington dans les quelques jours à...