Partis Les accusations de Nasrallah, expression d’un terrorisme intellectuel, affirme le PNL

Le Parti national libéral (PNL), réuni hier sous la présidence de M. Dory Chamoun, a réagi, dans un communiqué, aux déclarations faites par le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, à la suite de l’assassinat, lundi, de Ghaleb Awali dans la banlieue sud. « Ces déclarations comprenaient des menaces et des accusations qu’il est impossible d’ignorer ou de négliger », a indiqué le PNL, estimant qu’observer le mutisme à ce sujet reviendrait à « admettre que la logique de ces propos est nationale et rassembleuse » et à « concéder le fait que les projets » du Hezbollah « sont des constantes ». « Dans le fait de prétendre que le Liban pullule d’agents, d’une frontière à l’autre, qui sont classés en fonction de leur importance, nous voyons l’expression d’un terrorisme intellectuel et idéologique, et une tendance à l’autoritarisme, souligne le PNL. Nous appelons ceux qui ont tenu ces propos à donner des preuves de leurs accusations ou tout au moins à dévoiler leurs informations. Nous laissons aux autres la mission de rechercher la partie visée et accusée de complicité ou de négligence, ou des deux à la fois. » « Les Libanais ont le droit de savoir quels sont les objectifs réels de la Résistance islamique, ainsi que le cadre de son action, a noté le PNL. Nous avons relevé que c’est la première fois que le parti reconnaît la portée de son action, élément qui pourrait être utilisé dans le cadre des accusations lancées par des parties internationales, selon lesquelles le Hezbollah serait mêlé à des actions qui dépassent le cadre de la cause libanaise et de la libération des parcelles du territoire libanais toujours sous occupation israélienne », a indiqué le PNL, en allusion à l’aide apportée par le Hezbollah aux Palestiniens. « Nous mettons à nouveau l’accent, concernant les hameaux de Chébaa, sur la nécessité d’envoyer l’armée à la frontière pour qu’elle remplisse ses devoirs élémentaires, poursuit le communiqué. Et nous rejetons fermement les aventures à caractère idéologique, qu’elles soient dirigées contre le système international, qu’elles s’inscrivent dans le cadre d’une révolution mondiale, ou qu’elles soient hostiles au droit international et à la légalité internationale. Aventures qui lient la poursuite de la lutte à la libération de la Palestine et à la destruction d’Israël, ou qui visent à entraîner le pays dans des questions régionales. Le Liban a assumé ses responsabilités nationales dans ce cadre beaucoup plus que tous les pays arabes réunis, et il n’est plus capable de concéder des sacrifices », ajoute le communiqué. Le PNL a également condamné l’assassinat de Awali, rejetant toute forme de violence et d’extrémisme, d’où qu’elle vienne, et condamnant les violations par Israël de la souveraineté du Liban et de la ligne bleue. Le PNL a par ailleurs constaté que « le champ de confrontation à la frontière sud s’était élargi, loin de la zone des hameaux de Chébaa », ce qui constitue, a-t-il dit, « un signe négatif qui menace le pays d’une dégradation de plus en plus importante ». Évoquant les jugements rendus à l’encontre de collaborateurs avec Israël, le PNL a enfin estimé que les habitants de la zone autrefois occupée par l’État hébreu au Liban-Sud avaient été les victimes de la négligence de la communauté internationale, des États arabes, et de l’État libanais. « Nous voulons rappeler que les habitants de cette région continuent à payer un prix exorbitant, que ce soit ceux qui sont dispersés aux quatre coins du monde, ceux qui n’ont pas le droit de travailler ou ceux qui sont toujours la cible d’agressions après avoir purgé leurs peines de prison », souligne le communiqué. « Sans oublier le niveau maximal de pression psychologique que les dernières déclarations ont instauré. Lesquelles déclarations n’ont pas épargné des instances religieuses, ce qui ressemble à une menace de coup d’État ou à une volonté de consacrer la situation exceptionnelle qui prévaut et de légitimer la pression sur les Libanais pour les pousser à se résigner au fait accompli », a ajouté le PNL.