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Actualités - OPINION

Les candidats confrontés aux conditions distinctes de multiples parties

Un bon éventail de candidats. Il y a ceux qui se sont déclarés, généralement en affichant un programme. Qui peut, d’ailleurs, se résumer au rôle de gardien de la Constitution. Ceux qui attendent, en se posant des conditions à eux-mêmes, car ils ne veulent pas d’une présidence à n’importe quel prix. Ceux qui prennent en considération, ou non, les critères proclamés ou réclamés par certaines parties. À ce propos, le président Hussein Husseini avance à son tour, après l’assemblée des évêques ou Walid Joumblatt, des propositions déterminées. Qui s’énumèrent comme suit : concrétisation complète du traité libano-syrien ; nouvelle loi électorale conforme à Taëf ; restructuration du pouvoir sur la base d’un système parlementariste ; clarification du modus operandi des institutions ; indépendance de la justice ; abrogation du confessionnalisme politique ; éradication de la corruption ; réforme administrative ; traitement de la crise socio-économique et financière. Pour Husseini, le président de la République, même s’il ne dispose pas du pouvoir exécutif, garde un rôle moteur essentiel. Il peut favoriser activement toute orientation de l’État. Ses vues, il convient de le souligner, sont largement partagées. Il n’en va sans doute pas de même pour les conditions que pose Joumblatt. Qui donnent lieu à des controverses chez les professionnels et les candidats virtuels. Beaucoup pensent que le leader progressiste n’est pas loin de répercuter l’opinion des Syriens. Et que ses prescriptions peuvent se transformer en questions de test traditionnel posé par les décideurs aux candidats. En tout cas, Joumblatt s’aménage un moyen de justifier son éventuel refus de soutenir tel ou tel candidat qui serait de ses amis. Puisqu’à son sens, pour être admissible, il faut d’abord s’engager à protéger, comme il dit, l’arme de la Résistance. Qui constitue, selon lui, une réserve stratégique de défense et de libération. À l’en croire, la Résistance ne représente pas un danger pour l’intérieur. Ni un handicap pour l’économie, qui souffre d’autres maux. Il ajoute, comme on sait, que l’envoi de l’armée au Sud n’est pas du tout opportun. Qu’il faut s’accrocher aux relations avec la Syrie, en les épurant de leurs multiples scories. En soulignant que la présence armée syrienne, d’ordre stratégique, reste liée au conflit arabo-israélien. Ce tableau de marche, cette façon de définir les priorités, est approuvé par des candidats, refusé ou discuté par bien d’autres. Objections Les tenants de l’Est, de Kornet Chehwane notamment, ont une autre optique. Au mieux, pensent-ils, les conditions de Joumblatt peuvent être considérées comme valables pour la conjoncture spécifique qui prévaut actuellement. Mais elles ne sont pas substantielles, car elles ne procèdent pas des constantes nationales. Et pourraient très vite apparaître comme inadéquates si la situation devait changer. Ils soulignent, comme premier exemple, que le déploiement de l’armée sur l’ensemble du territoire est un principe premier élémentaire dans tout État digne de ce nom. La présence de la troupe aux frontières du pays représente l’essence même de sa mission, surtout en face d’un ennemi. À la limite, on peut sans doute penser que, tactiquement, il est préférable de laisser faire la résistance, tant qu’une portion du territoire reste occupée. Il est certain cependant qu’une fois l’enclave de Chebaa récupérée, il deviendra impératif d’envoyer l’armée au Sud, dans la zone frontalière. Dans le même temps, la Résistance devra se dissoudre et remettre ses armes à l’État. Cela semble aller de soi. Mais en réalité, comme on sait, des officiels, ainsi que la Résistance elle-même, soutiennent que tout reste lié à la libération du Golan. Voire à la conclusion d’une paix globale équitable dans la région. Au nom de la communauté de sort et des volets. Sans compter le lien avec la cause palestinienne. Donc, que même en cas de restitution de Chebaa, l’armée ne devra toujours pas être déployée dans une contrée qui resterait sous contrôle de la Résistance. Cela paraît d’autant plus aberrant aux yeux des opposants que certains d’entre eux pensent que même actuellement, il faudrait que l’armée soit déployée au Sud. Où sa présence ne serait pas en contradiction, et encore moins en conflit, avec celle de la Résistance. Car il y aurait coordination, répartition des rôles en somme. On voit dès lors qu’il n’y a plus cette unanimité libanaise de jadis au sujet du rôle de la Résistance. Et que les divisions peuvent s’envenimer après un éventuel retrait israélien de Chebaa. Il faut donc un dialogue, pour parvenir à un consensus national. Il en va de même, d’ailleurs, pour la présence armée syrienne. Considérée par les autorités, au mépris de Taëf, comme toujours légale et nécessaire, encore que provisoire. Les Libanais doivent s’entendre sur ce sujet crucial. Surtout que cette présence risque de s’éterniser, dans la mesure où la conclusion d’une paix régionale globale ne semble pas pour demain. Émile KHOURY
Un bon éventail de candidats. Il y a ceux qui se sont déclarés, généralement en affichant un programme. Qui peut, d’ailleurs, se résumer au rôle de gardien de la Constitution. Ceux qui attendent, en se posant des conditions à eux-mêmes, car ils ne veulent pas d’une présidence à n’importe quel prix. Ceux qui prennent en considération, ou non, les critères proclamés...