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Actualités - CHRONOLOGIE

SÉCURITÉ - L’attentat de la banlieue sud est l’œuvre d’un réseau et non d’un individu Murr : Des mesures de « sécurité préventive » seront prises en toute légalité

Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a souhaité hier que la sécurité et la justice au Liban « ne soient pas les objets de surenchères politiques ». « Ce serait se faire du tort et en faire aussi au pays », a-t-il souligné. S’exprimant au sortir d’une longue séance de travail de 120 minutes avec le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, et réagissant au récent assassinat d’un cadre militaire du Hezbollah, M. Murr a déclaré : « Ce genre d’événement peut se produire dans les pays les plus développés. Il ne faut pas se laisser aller à mettre en cause les moyens de sécurité et présenter la situation comme si elle était dans une grave crise. » Et le ministre de l’Intérieur d’insister : « La question est d’ordre sécuritaire et judiciaire, et pas du tout politique, comme on la présente. Tous les fils que nous tenons laissent penser que ce qui s’est produit n’est pas un travail individuel, mais celui d’un réseau qui pourrait jouir d’une couverture. » Et d’ajouter que cette couverture peut être « un climat plutôt qu’une personne ». « Je suis là pour donner aux Libanais l’assurance qu’au Liban, les mesures de sécurité sont prises légalement et avec l’approbation des autorités judiciaires », a encore dit le ministre de l’Intérieur, laissant entendre que des mesures de sécurité seront prises, dans le prolongement des accusations lancées par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à la suite de l’attentat. Le responsable islamiste avait notamment évoqué l’existence d’agents susceptibles de pénétrer au Liban avec des passeports européens et américains. Il avait également reproché à certaines personnalités libanaises, civiles et religieuses, d’intervenir pour adoucir les jugements prononcés contre les anciens miliciens de l’ALS qui se sont rendus à l’armée libanaise, après le retrait israélien du Liban (mai 2000) et dans les mois et les années qui ont suivi. Couverture légale Toutefois, « toutes les mesures susceptibles d’être prises en matière de sécurité préventive jouiront d’une couverture légale ; tous les organismes de sécurité agiront sous une couverture légale », a assuré le ministre de l’Intérieur, qui a souhaité que le pays soit « dans les jours qui viennent prémuni pour une saison estivale florissante ». Interrogés sur des accusations lancées deux jours plus tôt contre « des agents petits et grands », qui ont été interprétées comme des menaces à l’égard de certaines personnalités libanaises, M. Murr a déclaré : « En ce qui concerne les soupçons que nous nourrissons, je peux dire que ces choses sont désormais du ressort de la justice, et que je n’ai plus le droit de parler d’un sujet de cette importance. L’enquête se déroule dans le plus grand secret. » « Cela dit, a enchaîné le ministre de l’Intérieur, il est normal de penser qu’il existe des agents qui exécutent et d’autres qui commanditent. Il s’agit moins d’une question politique que d’une question de nature sécuritaire et judiciaire. Tous les fils que nous tenons laissent penser que ce qui s’est produit n’est pas un travail individuel, mais celui d’un réseau qui pourrait jouir d’une couverture. Ces propos ont été librement interprétés par une certaine presse, mais bon, ce que je souhaite dire, après ma lecture des journaux, c’est que l’on pose à nouveau des points d’interrogation sur le Liban, la sécurité au Liban et la paix civile dont jouissent les Libanais, et tout ceci après un incident qui peut se produire dans les pays les plus sûrs au monde. Voilà pourquoi je souhaite que la sécurité et la justice au Liban ne deviennent pas les objets de surenchères politiques. Ce serait se faire du tort et en faire aussi au pays. Quand le Liban est classé parmi les pays les plus sûrs au monde, il ne faut pas que les journalistes et ceux qui orientent l’opinion publique dépeignent leur pays comme s’il passait par une grave crise. » Et le ministre de préciser, en réponse à une question, qu’« œuvrer pour l’ennemi est un climat plutôt qu’une personne ». Développant cette idée, M. Murr a déclaré que, « par exemple, certains réclament, sans doute de bonne foi, le déploiement de l’armée à la frontière, mais l’ennemi israélien s’en sert toujours comme prétexte pour justifier ses survols aériens, ou franchir le mur du son, avec le mal que cela peut faire au pays ou les agents qu’il peut inciter à passer à l’action. Tout cela est un climat. C’est pourquoi, quand nous parlons de ces sujets, il faut se rappeler qu’en politique, il existe des lignes rouges ». Sur un autre plan et en réponse aux journalistes qui l’interrogeaient sur une possible « bénédiction » de Washington à un projet de reconduction du mandat du président Lahoud, M. Murr a répondu que « le président Lahoud n’a pas besoin de la bénédiction de Washington (...) ce qui lui importe, c’est que le peuple soit convaincu de la justesse de sa ligne d’action. Le reste devient secondaire et futile ». Au sujet de la pointe lancée par M. Nabih Berry contre les chefs d’organismes de sécurité qui « lorgnent vers la politique », M. Murr a souligné qu’à l’évidence, compte tenu des rapports d’amitié qu’il entretient avec le président de la Chambre, il ne se considérait pas visé. En réponse à une question au sujet de l’ouverture du Premier ministre en direction des « personnalités sunnites », M. Murr a rétorqué : « Le président Omar Karamé n’est pas un sunnite. C’est une personnalité de stature nationale. » Enfin, sur son propre rôle dans l’échéance présidentielle, M. Murr a lancé : « Je fais mon devoir. Si cela sert le projet du président Lahoud, j’en serai honoré, et dans le cas contraire, j’aurai également l’honneur de faire mes valises et de rentrer chez moi. » Addoum approuve Pour sa part, le procureur général Adnane Addoum devait approuver sans réserve les propos du ministre de l’Intérieur. « Sur le plan judiciaire, il existe des indices et des données dont nous devons nous assurer pour que nous puissions en parler de façon légale et crédible. L’enquête est aux mains du parquet militaire, et il faut en attendre les résultats. L’instruction est secrète et il ne convient pas d’en parler en dehors de ce cadre. » Enfin, au sujet des réunions du Conseil central de sécurité, M. Addoum a répondu que sa convocation est du ressort du ministre de l’Intérieur, et que son rôle serait « le recoupement des informations ». « Mais en l’absence d’un incident particulier, une réunion du Conseil de sécurité pourrait être interprétée comme indice de l’existence d’un climat d’insécurité, alors qu’il n’en est rien. Or nous sommes en pleine saison estivale et nous tenons toujours à ce que le pays vive cette saison dans un climat de détente. »
Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a souhaité hier que la sécurité et la justice au Liban « ne soient pas les objets de surenchères politiques ». « Ce serait se faire du tort et en faire aussi au pays », a-t-il souligné.
S’exprimant au sortir d’une longue séance de travail de 120 minutes avec le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, et...