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Tribune De l’utilité d’aller voter en masse

Par Carlos Eddé Amiddu Bloc national Dimanche prochain, les Libanais seront appelés aux urnes pour commencer à choisir leurs conseillers municipaux. Les électeurs doivent comprendre l’utilité d’aller voter en masse, quelles ques soient les difficultés, et malgré l’esprit de défaitisme qui règne dans le pays. Il n’y a pas de changement sans volonté de changement. Si le citoyen estime que la situation générale est bonne, alors il doit reconduire au pouvoir les mêmes personnes. Si, en revanche, il est insatisfait, il ne peut pas se contenter de se plaindre et de se croiser les bras, alors que ces élections lui offrent la possibilité de réagir. Il doit manifester son désaccord à chaque scrutin, sanctionner ceux qui ont profité du pouvoir, ceux qui ont fait preuve d’incompétence ainsi que leurs sbires. Voter selon les mêmes critères pour élire le même genre de candidat n’aboutira qu’à perpétuer la même situation. Le consensus général consiste à dire qu’au Liban, il suffirait de changer la loi électorale pour améliorer la situation politique. Je ne partage pas cette opinion. Il faut aussi et surtout changer les mauvaises habitudes des électeurs qui choisissent et reconduisent leurs représentants en fonction de critères émotionnels ou d’intérêts particuliers. Chacun doit savoir qu’un élu reçoit une procuration irrévocable pour la période du mandat pour représenter le citoyen. Il faut donc que le critère de choix soit le même que celui que l’on utilise pour choisir un avocat chargé de nous défendre dans un procès important, à savoir les compétences techniques et l’intégrité personnelle. Le candidat pour lequel on vote doit avoir les compétences techniques personnelles, mais surtout il doit faire preuve d’intégrité afin de ne pas abuser de la confiance et des pouvoirs qu’il reçoit. Ayons le courage de dénoncer les pratiques « tolérées » au Liban et qui sont pourtant passibles de prison dans tous les pays civilisés. Il est honteux que des Libanais acceptent de donner leurs voix contre de l’argent ou des services auxquels ils ont droit en tant que citoyens ! Il est honteux que l’État exerce des pressions sur des fonctionnaires et leurs familles pour obtenir leur docilité électorale ! Comment se taire lorsqu’un chef d’entreprise menace de renvoyer un employé qui ne se plierait pas à ses instructions politiques ? Peut-on rester silencieux quand des candidats proches de l’état exigent que des électeurs votent sans la protection de l’isoloir ? Toute élection représente un message aux gouvernants, aux Libanais de l’extérieur, aux investisseurs potentiels et aux diplomates étrangers. Ce message porte sur notre évolution politique et la maturité de notre société. Nos choix, notre comportement en tant qu’électeurs et l’attitude de l’État seront analysés et jugés, et auront des conséquences positives ou négatives sur l’avenir de ce pays. Un vent de changement souffle sur le Liban et la région. Il est lourd de menaces. Il apportera aussi espoirs et opportunités. Ces occasions seront perdues si nous ne choisissons pas des responsables compétents qui placent l’intérêt général au-dessus de leurs ambitions personnelles. Nous serons alors responsables d’avoir laissé passer encore une fois l’occasion d’améliorer le sort du pays. De tels principes constituent l’abc de tout texte d’éducation civique. Il est regrettable qu’au Liban, ils doivent faire l’objet d’un rappel constant et si peu écouté.
Par Carlos Eddé
Amiddu Bloc national

Dimanche prochain, les Libanais seront appelés aux urnes pour commencer à choisir leurs conseillers municipaux. Les électeurs doivent comprendre l’utilité d’aller voter en masse, quelles ques soient les difficultés, et malgré l’esprit de défaitisme qui règne dans le pays.
Il n’y a pas de changement sans volonté de changement. Si le...