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Présidentielle - Le ministre appelle au dialogue consensuel Samaha critique les comportements purement négatifs

Dans un exposé devant des apprentis journalistes, le ministre de l’Information Michel Samaha soutient que cette fois la part libanaise dans la présidentielle sera considérable. Étant évidemment entendu que le choix ne saurait être antisyrien. Il relève que nombre de politiciens se dressent contre la reconduction. Mais note, en se référant aux remarques de Walid Joumblatt, qu’on s’interroge sur un projet commun de ces pôles autour de la candidature d’un nouveau président. Samaha s’étonne: pourquoi afficher toujours le « non » ? Il y voit un phénomène d’esprit de contradiction étrange, mais assez courant au Liban. On est toujours, d’après lui, contre quelque chose, sans rien proposer à la place. Citant derechef Joumblatt, il rappelle que ce leader a établi des qualifications déterminées. Les anti-reconductionnistes, dit-il, sont-ils d’accord sur ces critères ? Si oui, qu’ils annoncent leur choix... Prié de préciser sa propre position, il s’y refuse. Ou plutôt, il souligne que pour l’heure, il est surtout partisan d’un dialogue préparatoire. Ajoutant qu’il n’est pas lui-même en salle d’attente. Mais qu’il opère de l’intérieur. En faisant le compte de développements régionaux qui pourraient être dramatiques. Pour commencer, il n’est pas important de spéculer sur le nom d’un candidat. Mais de voir les sages s’entendre sur la configuration requise et sur l’avenir. Revenant sur la question régionale, il souligne la démence nucléaire israélienne. Ainsi que l’éventualité d’une agression contre l’Iran, avec le concours américain, en pleines élections US. Cependant, il relève que les reconductionnistes non plus ne veulent ni se montrer positivement réalistes ni favoriser le dialogue que lui-même prêche. Des échanges entre Libanais que la présidentielle, échéance cruciale pour tous, devrait logiquement stimuler. Pourtant Samaha réfute les argumentations articulées autour du terme de l’alternance. Pour lui, ce vocable ne prend de sens que dans un pays comme la France où la scène politique est dominée par de grands partis à programmes. Au Liban, ce n’est qu’une question de personnes, souvent de la même ligne politique. En changer ne reviendrait donc pas à pratiquer la vraie alternance. De plus, la Constitution n’accorde pas au président des pouvoirs lui permettant d’agir en fonction d’un programme déterminé. Il n’a pas à mener campagne pour expliquer ses plans à l’opinion afin d’en obtenir la confiance. La vocation première d’un président de la République, c’est d’être au contact effectif de la population, de ses préoccupations. Interrogé sur le manifeste de Kornet Chehwane, il en déplore le contenu qui, à son avis, peut provoquer des tensions, comme si finalement le groupe voulait provoquer la reconduction. Ou comme si chacun de ses piliers voulait à tout prix décrocher lui-même la palme. Sans permettre à quiconque, parmi ses partenaires, d’y parvenir. Et le mutisme du régime ? Samaha s’étonne que l’on s’en étonne. Les politiciens cherchent, dit-il, à forcer le président à se prononcer, à proclamer ce qu’il veut ou ce qu’il ne veut pas. Alors qu’ils feraient mieux, pour être positifs, de cultiver le dialogue afin de parvenir à un consensus raisonnable sur une candidature. Commentaires Bien entendu, les anti-reconductionnistes estiment que les vues de Samaha servent surtout, consciemment ou non, les intérêts du camp adverse. Comment cela serait-il quand il appelle à des pourparlers pour la sélection d’un nom nouveau ? Tout simplement, expliquent-ils, parce que le Liban n’étant pas régi par un système de partis, comme le ministre le relève lui-même, il ne peut y avoir de compétition limitée à des représentants de courants. Ni, au départ de la course, de négociations pour des coalitions compactes. Certes il existe des blocs, des formations qui se montrent d’accord sur un premier objectif, à savoir le rejet de la reconduction. Mais on ne peut leur demander de s’entendre sans coup férir sur un seul et même candidat. Car leurs orientations de base ne sont pas confluantes. Pour ces sources, il est clair que tenter d’organiser un dialogue général, c’est vouloir plonger le pays politique dans des tiraillements et des disputes aiguës. Mettant aux prises autant les candidats potentiels que l’ensemble des forces politiques du pays. Avec en perspective des conflits, des scissions. Et, au bout du compte, le ralliement de tous les écartés, de tous les déçus, à l’idée de la reconduction. C’est donc pourquoi les opposants pensent que, volontairement ou non, l’analyse de Samaha favorise cette dernière option. Ils estiment en outre que le tableau de conditions requises posé par Joumblatt, cité par Samaha, vise également à provoquer des heurts. Les secousses servant de même, en définitive, la cause des reconductionnistes. Pour être conséquents avec eux-mêmes, ces pôles reconnaissent que les qualifications énoncées par les évêques maronites (surtout la nécessité d’un président qui lève la tutelle imposée au pays) ne s’appliquent qu’à des candidats dont les chances sont pratiquement inexistantes. Du moins à l’ombre de la conjoncture présente. Pour eux, l’appel à une entente générale, ou l’acceptation de critères préalables avec proclamation de programme présidentiel, constitue un piège évident, visant à les diviser avant même qu’ils n’aient obtenu que le terme de reconduction soit rayé du dictionnaire. Ils répètent qu’en choisissant quelqu’un, on se mettrait tous les autres à dos, pour les pousser dans les bras des loyalistes. Ils affirment donc qu’il faut en premier lieu obtenir la certitude qu’il n’y aura pas de prorogation. Et ensuite, que le meilleur gagne, comme on dit en sport. Cependant, une bataille ouverte présente un risque de blocage. En effet, s’il n’y a pas de désistements successifs, aucun des multiples candidats virtuels n’obtiendrait la majorité absolue requise pour être élu, soit les voix de 65 députés sur les 128 que compte la Chambre. Émile KHOURY
Dans un exposé devant des apprentis journalistes, le ministre de l’Information Michel Samaha soutient que cette fois la part libanaise dans la présidentielle sera considérable. Étant évidemment entendu que le choix ne saurait être antisyrien. Il relève que nombre de politiciens se dressent contre la reconduction. Mais note, en se référant aux remarques de Walid Joumblatt,...