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Actualités - CHRONOLOGIE

Tourisme - Des espèces de plantes du monde entier ont été rapportées par des navigateurs Bréhat, l’île bénie des jardiniers

Agapanthes bleues, échiums bleus ou violets, mimosas, géraniums rouges et roses, hortensias, eucalyptus ou camélias foisonnent toute l’année sur Bréhat, au large des Côtes-d’Armor, une particularité liée au micro-climat de la petite île bretonne. Dans les petits jardins cachés derrière les murets de granit rose, au détour d’un chemin, des bosquets de fuchsias violets de Bolivie côtoient les amaryllis aux calices de feu, les genêts d’Espagne content fleurettes aux agaves d’Amérique, les bougainvillées font de l’ombre aux arums blancs tandis que les palmiers prennent de la hauteur, au-dessus des oxalis, ces trèfles roses ou blancs qui prolifèrent au pied des murs. « Ici, c’est un peu comme aux Antilles. Il règne un véritable micro-climat sur l’île, très doux, qui favorise la croissance des fleurs », explique Yvon Colin, maire de Bréhat. Dans le bourg, de véritables « murs » de géraniums grimpent jusqu’aux toits des maisons de granit, non loin des buissons d’hortensias dont les tendres couleurs peuvent perdurer plusieurs mois. « En moyenne, la température est de 6° C au plus bas », explique le premier magistrat de cette commune de 350 habitants permanents. « Il n’y a que de très rares petites gelées, et cela fait déjà plusieurs années que l’on n’en a même pas eu », ajoute-t-il. La raison de ce climat si propice à la flore ? Le Gulf Stream, ce courant marin venu des Antilles qui affleure les côtes de l’île. « Nous ne sommes pas la seule île concernée par ce phénomène. L’île de Batz bénéficie également de ce courant et une partie de la côte bretonne aussi », explique M. Colin. « Ça pousse tout le temps, même l’hiver il n’y a pas de pause », confirment Laurence et Charles Blasco, couple de pépiniéristes installés sur Bréhat depuis six ans. « La végétation explose véritablement au printemps: certains géraniums notamment sont bien plus gros que sur le continent », reconnaît Mme Blasco. L’île compte à la fois des espèces du milieu naturel typique de Bretagne, comme la bruyère, mais également des espèces méditerranéennes, comme les figuiers, les palmiers, les chênes verts, souligne Stéphanie Allanioux, chargée de mission Natura 2000 pour la zone Trégor-Goélo. La flore de l’île est venue en partie des navigateurs. Bréhat a été pendant très longtemps peuplée essentiellement de marins, qui ont ramené des espèces de leurs destinations lointaines. Ainsi, les agapanthes viennent d’Afrique du Sud. Certains camélias sont arrivés de Chine, les echiums sont originaires de Madère, d’autres fleurs proviennent de Nouvelle-Zélande, d’Australie, ou encore des Canaries. L’île souffre d’un manque de pluie, et les plantes et fleurs méditerranéennes et exotiques, capables de résister à la sécheresse, s’acclimatent d’autant plus facilement, ajoute Mme Blasco, qui possède une collection de 130 variétés d’agapanthes et de 35 variétés d’echiums. Cette curiosité pour la flore s’est poursuivie au fil des années. Les habitants ont continué à ramener régulièrement de nouvelles essences et à s’échanger des plants et des boutures. « Je crois simplement que les anciens aimaient bien les fleurs, et que cette tradition a perduré », conclut M. Colin.

Agapanthes bleues, échiums bleus ou violets, mimosas, géraniums rouges et roses, hortensias, eucalyptus ou camélias foisonnent toute l’année sur Bréhat, au large des Côtes-d’Armor, une particularité liée au micro-climat de la petite île bretonne.
Dans les petits jardins cachés derrière les murets de granit rose, au détour d’un chemin, des bosquets de fuchsias...