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Actualités - CHRONOLOGIE

Les Irakiens peuvent désormais se porter candidats à l’obtention du précieux sésame leur ouvrant les frontières Ruée sur les passeports à Bagdad

Certains tentent d’accéder par le toit sans se faire voir, d’autres se pressent contre la clôture métallique en demandant aux policiers de les laisser passer : le tout nouveau bureau de délivrance des passeports à Bagdad est pris d’assaut. La ruée a débuté le 1er juillet, quand le gouvernement intérimaire a annoncé que les Irakiens pourraient désormais se porter candidats à l’obtention du précieux sésame leur ouvrant les frontières. Voyager à l’étranger sous le régime de Saddam Hussein était réservé aux fidèles du pouvoir, aux universitaires invités ou à ceux qui pouvaient payer une taxe généralement rédhibitoire. « Je suis arrivé à 6h00 du matin car je désire vraiment un passeport, je n’en ai jamais possédé », explique Thaar Hamsar, un chômeur de 34 ans, titulaire d’un double diplôme en informatique et qui, comme de nombreux Irakiens, espère que la possibilité de sortir du pays lui permettrait de trouver un emploi à l’étranger. Comme lui, des centaines d’hommes, femmes et enfants sont agglutinés, depuis l’aube et maintenant sous un soleil de plomb, dans l’espoir d’un passeport. Haidar Fadil, un chauffeur de taxi de 31 ans, est lui arrivé à 05h00 du matin. Il ne cache pas son intention de quitter l’Irak quelques mois, en attendant que le calme revienne dans le pays. « Il y avait beaucoup de bousculade, mais ma femme est parvenue à entrer. J’ai ensuite pu faire passer notre enfant sous la clôture métallique, que j’ai moi-même franchie alors que personne ne regardait », relate-t-il. Quelque mille personnes affluent quotidiennement au bureau de délivrance des passeports, alors que la capitale en compte quatre autres similaires, mais seulement environ 300 ont pu déposer un formulaire de demande, indique le lieutenant-colonel Abdel Hakim Abid, qui est chargé du bureau. Pour demander un passeport, un citoyen irakien doit apporter un document prouvant sa nationalité ainsi qu’une carte de rationnement délivrée par les autorités irakiennes durant les années 1990 dans le cadre du programme des Nations unies pétrole contre nourriture. Une fois le formulaire de demande rempli et déposé, le processus de validation prend environ 15 jours, selon Abid. Le candidat est enfin convoqué à une date précise pour chercher son passeport. Au ministère de l’Intérieur, on assure que les formalités sont organisées et fiables. « Même si l’extérieur du bureau de délivrance des passeports semble quelque peu tumultueux, le personnel à l’intérieur a de l’expérience et gère les opérations dans le calme », assure le colonel Adnan Abdel Rahmane, porte-parole du ministère.

Certains tentent d’accéder par le toit sans se faire voir, d’autres se pressent contre la clôture métallique en demandant aux policiers de les laisser passer : le tout nouveau bureau de délivrance des passeports à Bagdad est pris d’assaut. La ruée a débuté le 1er juillet, quand le gouvernement intérimaire a annoncé que les Irakiens pourraient désormais se porter...