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Actualités - OPINION

Un été politique en points de suspension

Pas grand-chose, sur le plan politique. Rien de neuf en tout cas. La république des camarades, des gladiateurs plutôt, est en vacances. Du moins du côté des dirigeants. Des responsables, au double sens du terme. Comparaison frappante : la présidentielle US, qui se clôture pourtant après la nôtre, mobilise à plein démocrates et républicains. Ici, comme on n’a ni les uns ni les autres, on attend cette brise d’automne qui soufflera doucement le nom de l’élu. Murmuré sans doute quelque part sur les rives du Barada. Comble du paradoxe : certains pôles locaux frémissent d’angoisse rentrée à la seule idée que les Syriens, qui parlent eux-mêmes cette fois de « libanisation », pourraient être sérieux. Ces craintes ne sont pas forcément intéressées ou rédhibitoires. Car le fait reste que, laissés à eux-mêmes, les Libanais, ou plutôt leurs cadres politiques, tirent toujours à hue et à dia, vont n’importe où, font n’importe quoi. Sauf s’entendre sur un choix raisonnable. Une propension à l’anarchie qui leur attire les foudres du Fonds monétaire international. Ainsi que les remontrances des sages, religieux ou civils, comme des marchés. Bien sûr, les grandes tendances internes sont déjà connues. On n’ignore pas, par exemple, que Hariri passerait à l’opposition en cas de reconduction. Ce qui est d’ailleurs moins une menace que l’acceptation fataliste d’une inévitable éviction. On sait aussi que la majorité des pôles d’influence est pour le respect de la Constitution et de l’alternance. Mais on n’ignore pas que le ballet sera en tout cas réglé du dehors. Dans ses grandes lignes, sinon dans ses détails. Mais sur tout cela flotte une incertitude fondamentale : qu’il y ait ou non changement de personne, la vraie question d’avenir que pose l’échéance reste de savoir si elle va ouvrir la voie à cette nécessité vitale qu’est la mutation du système. Obsolète, pourri jusqu’à la moelle, de l’aveu de ses propres, de ses principaux bénéficiaires eux-mêmes. Avec ou sans le concours des Syriens, des Français, des Américains et tutti quanti, tout est de savoir sur quelle voie l’on va engager, ou garder, ce pitoyable train-train à la traîne qu’est le Liban. Pays du Cèdre qu’on enchaîne, pour toute solution, dans un faisceau de soumission. Et de corruption. J.I.
Pas grand-chose, sur le plan politique. Rien de neuf en tout cas. La république des camarades, des gladiateurs plutôt, est en vacances. Du moins du côté des dirigeants. Des responsables, au double sens du terme. Comparaison frappante : la présidentielle US, qui se clôture pourtant après la nôtre, mobilise à plein démocrates et républicains. Ici, comme on n’a ni les uns ni...